Après le dramatique accident du 6 février 1958 qui a ravagé la brillante équipe de football Manchester United, un jeune prodige de 15 ans à la silhouette frêle est repéré à Belfast par Bob Bishop, le recruteur de Manchester.
Timide et réservé, le jeune homme avait un nom qui le promettais à une brillante carrière : George Best… A 17 ans, il intégrait la prestigieuse équipe, hantée par les fantômes du passé et faisait ses débuts sur le terrain aux côtés du talentueux milieu de terrain Bobby Charlton, marquant le premier but d’une longue série en décembre 63 alors que les Beatles caracolaient en tête des charts.
C’était le début d’une longue carrière, d’une accession fulgurante au sommet du football européen… Puis est venu le temps des excès : argent, filles, alcool… annonciateurs de la descente aux enfers de ce prodige du ballon rond…
Pour les jeunes générations, Georges Best reste un des grands noms connus des passionnés de football, aux côté de Maradona, Pelé ou Zidane. Mais, durant les sixties, s’il en est un qui défrayait la chronique et faisait la une des gazettes et des magazines, d’abord pour ses exploits sportifs puis pour ses frasques, c’est bien George Best…
La couverture ancre d’emblée le récit dans son époque avec cette évocation des Beatles et de la mythique photo du passage piéton d’ Abbey Road qui fait la couverture de leur album éponyme… Le roman dont Kris s’est inspiré pour tisser son scénario n’est-il pas justement le
cinquième Beatles du talentueux journaliste sportif Vincent Duluc qui souligne les analogies existantes entre les petits gars de Liverpool et le gamin à la fois timide et exubérant de Belfast… Tous les cinq eurent une vie très rock & roll, marquant leur temps de leur empreinte de façon indélébile, les uns pour la musique, l’autre pour le sport… Pour se faire une idée du talent incommensurable de Best, de son jeu flamboyant, de ses intuitions brillantes et de sa vivacité peu commune, une petite vidéo vaut mieux qu’un long discours : …
Mais ce n’est pas son seul talent qui lui ont valu sa célébrité mais aussi son comportement hors du terrain et ses saillies mordantes dont vous pourrez trouver un petit aperçu dans l’album, et plus encore sur internet… Ma préférée : « En 1969 j'ai arrêté les femmes et l'alcool, ç'a été les 20 minutes les plus dures de ma vie » qui résume bien ce que fut George Best…
Après son passionnant et somptueux (sur un scénario de Fred Duval), on retrouve Florent Calvez dans un registre où on ne l’attendait pas forcément mais dans lequel il se montre tout aussi talentueux. Son dessin réaliste retranscrit avec une foule de détails cette époque de tous les possibles et met en scène un George Best fascinant qu’il fait évoluer avec finesse au fil du récit, de son ascension à sa chute. Le dessinateur montre avec finesse la lente évolution du footballer dont l’itinéraire marque les débuts du star système et dont George Best fut la figure de proue… Avant de s’y brûler les ailes.
Kris se propose d’adapter le Cinquième Beatles, roman dans lequel Vincent Duluc, journaliste sportif, nous raconte la naissance de sa passion du foot.
A travers le portrait tendre et lucide de ce timide gamin de Belfast devenu l’un des joueurs les plus en vue de la planète football avant de s’abimer dans le star system naissant, c’est le celui d’une jeunesse insouciante très rock n roll, riche en excès et en soif de liberté. Artiste virtuose du ballon rond George Best a noyé son talent et sa dépression dans l’alcool et les excès…
Fourmillant de détails, le dessin réaliste de Florent Calvez immerge le lecteur au cœur des sixties et nous entraîne dans le quotidien et l’intimité d’un champion hors norme qui a marqué le foot de son empreinte…
Que vous soyez ou non passionnés de foot, accordez-vous un détour du côté de ce George Best, twist and shoot… Vous ne le regretterez pas !
- Good game, son ! Verry good game. Mais pourquoi tu ne joues qu’avec une chaussure de foot au pied gauche ? Tu n’as pas de pied droit ?
- Oh, si. Justement m’sieur. C’est mon pied droit le bon. Je voulais simplement travailler mon mauvais pied et m’obliger à ne jouer qu’avec lui.dialogue entre Bob Bishop et George Best