Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi (parcours, études, âges et qualités, passions, numéro de carte bleue ou de compte numéroté en suisse.) ?
J'ai 38 ans , une formation école de commerce avec un 3ème cycle Gestion des PME puis 6 ans responsable d'agence à la Bred puis création de la Sarl Olpan en 1997 qui édite JSP depuis 2003. Mes passions : jeux sous toutes ses formes (paris, casino, poker, jeux de plateau,...) et sport
Enfant, quel joueur étais-tu?
Si je situe l'enfant jusqu'à une dizaine d'années, je ne jouais qu'à un jeu : le subbuteo. Ensuite, je me mets aux wargames et aux jeux de plateau vers 15 ans après un passage aux jeux vidéo
Si enfant on joue beaucoup, plus rares sont les adultes qui s’adonnent régulièrement aux jeux de société… Un jeu en particulier t’as t il fait basculer dans les « jeux pour grands » ou n’as-tu finalement jamais cessé de jouer?
En fait, je n'ai jamais vraiment cessé mais c'est probablement Jeux & Stratégie que je lisais assidûment qui m'a fait beaucoup joué. Avec un pic important jusqu'au début de l'aventure JSP et je ne joue quasiment plus désormais, non par manque d'envie, mais par manque de temps et de partenaires
On a beaucoup opposé jeux allemands (belle mécanique) aux jeux américains (thème fort), plaçant souvent les jeux français entre les deux… Penses-tu aussi qu’il existe différents écoles ludiques?
Pour les jeux allemands et américains clairement oui. Beaucoup de matos et un thème fort d'un coté (US) et une mécanique plaquée le plus souvent sur un thème artificiel de l'autre (Allemand). En France, je ne suis pas sur qu'on puisse déterminer une école . Je dirais que les pionniers que sont Bruno Faidutti, Dominique Ehrhard ou Sylvie Barc sont capables des 2.
Vue de France, on avait, il y a quelques années encore, l’impression que l’Allemagne est une sorte de paradis du jeu où l’on trouve de petites perles même en grande surface, alors que nos magasins ne proposent que bonne paye, monopoly ou le jeu de la star ac… Aurais-tu une explication à ce fossé culturel qui fort heureusement semble se combler peu à peu ?
Il tient pour moi à la place du jeu et de la convivialité dans la société allemande. Là où en France, on était des dégénérés si on jouait à 20 ans, en Allemagne il était normal de le faire. Tout vient de là à mon sens. Je ne suis pas sur que la perception ait tellement changé aux yeux du grand public en France. Et malheureusement, si le fossé s'est comblé c'est plutôt parce que le marché allemand du jeu va de moins en moins bien que parce que le marché français s'est agrandi.
Quelles difficultés rencontre le marché allemand?
Certains éditeurs allemands connaissent de grosses difficultés. En effet, en Allemagne les jeux peuvent être vendus à perte et certaines grandes surfaces ont pratiqué des prix extravagants qui ont diminué les marges des éditeurs induisant des difficultés financières chez certains d'entre eux.
Comment est née l'aventure JsP? L'ombre de Jeux & Stratégies étaient-elle présente lors de sa création?
Bien sur, bercé par Jeux & Stratégie pendant mon adolescence, j'ai pensé qu'il y avait un manque de magazine spécialisé en jeu de plateau d'où l'idée de créer JSP tout en sachant qu'Olpan étant dans le secteur des arts graphiques, l'exé et l'impression du mag correspondaient à des métiers que nous pouvions maitrîser avec des coûts réduits.
En quoi consiste votre travail au sein de l'équipe de Jeu sur un Plateau? Comment les sujets sont-ils choisi au sein de la rédaction?
Mon travail est de choisir les pigistes, les sujets, de valider la maquette, superviser l'impression et les canaux de distribution. Je réfléchis également aux différentes voies pour promouvoir la marque JSP à travers les jeux en ligne, la boutique, les produits dérivés, goodies,...
Depuis le mois dernier je suis aidé pour la ligne éditoriale et les choix rédactionnels par Manuel Rozoy, bien connu dans le milieu pour son travail au sein de la Ludothèque de Boulogne Billancourt
Les sujets sont choisi en fonction de l'actualité, mais également afin de répondre à un besoin d'information des joueurs.
Combien de personnes travaillent à l'élaboration du mag? Comment ont-ils rejoint l'équipe?
Au niveau rédactionnel il y a une trentaine de pigistes qui interviennent régulièrement dans JSP. Il sont été choisis petit à petit en fonction de leurs aspirations ludiques et de leur envie de participer au projet. Depuis quelques numéros, nous avons une secrétaire de rédaction, Delphine, qui s’occupe de la correction des textes et Manuel Rozoy est venu me rejoindre pour s’occuper de l’ensemble de la rédaction.
Pour la mise en pages, elle est assurée en interne par Olpan puisque c’est notre métier de base.
Ensuite, il y a le prestataire chargé de régler la distribution kiosque par kiosque, la régie pub, … qui participent davantage à la diffusion qu’à l’élaboration
Quel est le tirage de JsP? Dans quels pays êtes vous distribué à ce jour?
JSP est aujourd’hui tiré à 17000 exemplaires mais j’espère pouvoir diminuer le tirage le plus rapidement possible. En effet, il faut savoir que les NMPP qui nous distribuent nous en kiosques nous rémunèrent sur un ratio de vente par rapport au nombre d’exemplaires fournis. L’objectif est donc d’avoir un ratio le plus élevé possible.
Nous travaillons donc avec un prestataire et nous analysons les ventes par kiosques par ville afin de servir ceux qui vendent et d’arrêter ceux qui ne vendent pas.
Ce tirage de 17000 ex correspond à une volonté de faire connaître le magazine dans des villes qui n’étaient pas forcément servies initialement mais dès que nous aurons des chiffres stables, nous ajusterons le tirage en conséquence.
Nous sommes actuellement distribués en France Metropolitaine, Dom Tom, Suisse, Belgique et Canada
Quel est votre coeur de cible? JsP est il destiné aux serial-gammers ou au contraire au néophytes désireux de découvrir le monde du jeu?
Notre lectorat est très masculin et constitué surtout de joueurs geeks. Je pense que nous avons atteint en termes d’abonnés le maximum concernant ce type de cible, à nous désormais de tenter d’ouvrir un peu notre lectorat à des oueurs plus occasionnels. Mais ne nous leurrons pas, il n’y a pas de culture ludique en France, donc impossible de « toucher » les joueurs très occasionnels
Vous avez développé un site internet proposant évidemment des informations sur votre mag mais aussi des jeux on line ainsi qu’une boutique proposant des jeux de société à tarifs préférentiels aux abonnés. Qu’est ce qui vous a poussé à développer votre site et ces services?
Le principe est simple : je considère que nous pouvons être intéressants pour nos clients en leur proposant ce dont ils ont besoin . Or, que fait un joueur : il s’informe, achète des jeux et joue. L’objectif est donc de couvrir les 3 rôles. Nous informons par le biais du magazine et de la newsletter bimensuelle que nous adressons à nos abonnés qui le souhaitent, nous proposons les jeux les moins chers du marché et nous faisons jouer online aux jeux en même temps qu’ils sortent en boite.
A priori, je pense que nous répondons aux attentes des joueurs qui nous font confiance, c’est le but recherché et les éventuels futurs développements poursuivront également cette logique
Internet occupe-t-il selon vous une place déterminante dans l’essor du jeu en France?
Déjà, y a t il réellement un essor du jeu en France, je ne le pense pas forcément. Du moins, pas en dehors de la niche existante. Comme dans tous les secteurs, Internet permet de s’informer en temps réel et c’est donc là un support très intéressant pour les joueurs comme pour les éditeurs.
Par contre, je pense que seuls les médias généralistes nationaux pourraient permettre un essor du jeu en France et nous en sommes pour le moment assez loin. A la période de Noël, nous sommes souvent sollicités par les médias généralistes pour alimenter leurs chroniques en cette période, mais le soufflet retombe chaque année immédiatement après. De ce point de vue là, il n’y a pas d’évolution, mais des manifestations ludiques comme Cannes peuvent peut être générer un attrait de ces médias de par leur environnement et attiser une curiosité qui profitera au milieu.
Pour le reste, très honnêtement je ne pense pas que ni Internet ni JSP puissent permettre à court terme un essor du jeu en France. S’il y a essor, ces 2 supports en profiteront et pourront probablement aider à entretenir la dynamique mais ils ne seront pas un élément déclencheur à mon sens
Le magazine a un temps été distribué uniquement en boutique spécialisée avant d'être disponible en kiosque. Le site s'est étoffé pour offrir une boutique et des jeux en ligne... Quels seront les prochains développement de JSP?
Dans l’immédiat, je préfère les garder pour moi
JsP propose des jeux en encarts, du matériel supplémentaire pour des jeux publiés mais aussi des goodies... Comment choisissez-vous les bonus de chaque numéros?
Nous essayons en général de fournir des goodies en fonction du jeu vedette du mois ou de la période de parution du magazine. Par exemple, pour le numéro d’été ou de Noel qui touche un public plus large, nous axons davantage sur des goodies attractifs indépendant des jeux.
Un grand merci pour le temps que tu nous a accordé !