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Entretien avec Hervé Richez
Scénariste prolifique

Auteur prolifique (Dégelée Royale, Le blues du Bourdon, Wagadou Néné pour les BD jeunesse, Dirty Henry, Les Damnés de la Route , L'effaceur, Les Banquiers , Kran le Barbare pour les Bd humoristiques et CELUI QUI VOIT et LE MESSAGER pour les BD réalistes), Hervé Richez est né en 1967 à Malo-Les-Bains... A l'occasion de la parution du premier tome du messager, il a eu la gentillesse de nous accorder cet entretient...

Tout d'abord merci de vous prêter au jeu de l'interview... Pouvez-vous nous dire comment vous avez attrapé le virus de la BD?
Comme la plupart de mes collègues, je suis tombé dedans petit. Mon parcours est à la base un parcours de collectionneur. En 1986, étant alors en prépa, je me suis aperçu que seule la BD me permettait de m'évader d'une ambiance pesante de compétition scolaire. J'ai donc commencé à en acheter déraisonnablement compte tenu de mon statut de diantdiant. En clair, pendant 5 ans j'ai mangé des pâtes pour pouvoir m'offrir des BD. Je me suis donc intéressé à tout ce qui touchait la BD : les éditions originales d'abord puis les planches originales. J'ai alors rencontré Alain Dodier qui comme moi est dunkerquois et là, miracle ! Je considérais Dodier, comme tout autre auteur du reste, comme un demi-dieu et je découvre un homme marrant, accessible et profondément humain. Je me suis aperçu que ce n'était finalement qu'un homme, j'en étais un moi aussi... Rassurez-vous nous ne nous sommes pas embrassés ! Mais Alain, par ses qualités humaines, m'a amené à penser que si un auteur était quelqu'un d'aussi simple et accessible, je pouvais l'être aussi. C'est parti comme ça mais du côté de l'écriture car je ne sais pas dessiner. J'ajoute que je ne suis pas un dessinateur contrarié, je n'ai jamais su dessiner et je sais aujourd'hui que je ne saurai jamais !


Comment est né le projet Sam Lawry ?
C’est une longue histoire. J’ai écrit cela en 1996. A l’époque, je me souviens, j’avais trouvé l’idée en allant acheter mon pain. Très important d’aller acheter le pain si on veut trouver des idées ! J’ai mis une bonne année à l’écrire. Je ne connaissais personne dans la BD en dehors d’Alain Dodier. Je me suis donc mis en quête d’un dessinateur et cela a duré 5 ans. Au total, j’ai eu 23 essais dont 4 ont été conclus par un contrat d’édition dans 4 maisons d’édition différentes. Quand je dis 4 conclus par un contrat, c’était bien sûr l’un après l’autre et non simultanément. En effet, 3 contrats ont été annulés soit par faillite de la maison d’édition soit par arrêt du dessinateur soit par essai non concluant du dessinateur. Bref, je vous passe les détails. Ecoeuré, j’avais remisé le scénario en me jurant bien de ne plus ressortir ce dossier. C’était sans compter sur Olivier Sulpice, le boss de Bamboo Edition. Il me demanda en 1999 de lire le script. Après l’avoir lu, il me dit que le jour où il aurait assez d’assises il le publierait. Il a tenu promesse. Bamboo commença à cartonner et Olivier publia Sam Lawry.

Et la rencontre avec Mig?
J'ai rencontré Mig au salon de la SMENO à Lille en 1999. Il gribouillait sur un stand d'un fanzine et en voyant ses planches, je me suis demandé comment un garçon bourré de talent comme lui n'avait pas encore été repéré par un éditeur. Je lui ai fait lire le script et il l'a aimé mais l'aventure a connu des rebondissements puisque nous avons eu deux départs. Une première expérience ensemble sur Sam Lawry en 99 que nous avons arrêtée conjointement. Il faut dire que nous n'avions pas d'éditeur à l'époque et que travailler dans le vide quand on a une famille à nourrir est tout sauf confortable.
Dans l'intervalle, j'ai sorti plusieurs livres chez Bamboo Editions. Des séries à gags pour être précis (Dirty Henry notamment). Un jour, l'éditeur qui connaissait le script m'a demandé à le lire. Il a aimé et m'a dit qu'il voulait le publier. J'ai donc rappelé mon pote Mig pour que nous ayons un nouveau départ dans des conditions plus confortables (ah l'argent toujours l'argent !). Nous avons signé et voilà !


Le Troisième Testament, le Triangle Secret, Le Linceul, Le Gardien de la Lance, Qumran... Le moins que l'on puisse dire est que le dogme catholique est sous les feux de la rampe du neuvième art! Comment est né le projet du messager?
Si je vous le raconte, vous n'allez pas me croire. Le projet du Messager date un peu ! A vrai dire, il a été écrit avant la sortie du Triangle Secret. En fait, ma spécialité est la BD d'humour (je sais c'est difficile à croire...) et il y a une dizaine d'années, mon compère Eric Miller et moi, nous essayions à toutes fins d'intégrer le journal de Spirou (c'est chose faite depuis pour ma part mais sur des histoires courtes) et dans la masse des histoires courtes ou gags que nous leur avions envoyés, il y avait un personnage qui s'appelait Agnus Dei dans une histoire courte intitulée : 'Rien que pour vos Dieux' (jeu de mot assez subtil non ?). Ce personnage était le James Bond du culte. Il était missionné par la branche armée du Vatican pour défendre la religion catholique partout où elle était attaquée. Son patron 'M' ('M' pour Monseigneur bien entendu) l'avait envoyé dans un camps de nudistes (très fin, je sais mais je vous rappelle que c'était il y a dix ans...) pour ramener toutes ces âmes en voie de perdition sur le droit chemin. Bref, je ne m'appesantirai pas sur cette histoire qui du reste était nulle. Toujours est-il que je trouvais le principe du personnage sympa (le James Bond curé) et je l'ai retravaillé. Devant la faiblesse de sa première aventure, je me suis dit qu'avant toute choses il fallait lui inventer une histoire avec une trame vraiment solide. Une trame qui évidemment remet en cause la religion catholique (c'était le principe d'Agnus Dei que de défendre la religion quand celle-ci est attaquée) mais qui respecte cette religion en montrant finalement ce qu'elle a de plus remarquable (mais là faudrait que je vous raconte la fin du Messager et j'ai pas envie !). J'ai cherché, j'ai cherché et j'ai trouvé la trame en question. Fier de moi, j'appelle Alain Dodier qui connaissait mon curé agent secret et je lui raconte l'histoire. Et là, il me dit : 'Heu...Hervé, c'est pas très marrant ton truc. Pourquoi n'en ferais tu pas une histoire réaliste ?' 'Ah bon' lui ai-je répondu. Je me suis tapé la paume de la main sur le front et je lui ai dit 'Alain, t'as raison. J'y avais même pas pensé !!'. Voilà comment est-venu le projet du Messager. Et tout cela, je vous le jure, est rigoureusement authentique. Alors franchement, quand on compare notre livre à Mig et à moi au Triangle Secret ou au Gardien de la Lance, ça nous fait bien marrer ! (Heu...je ne dis pas ça pour vous)

Ouf, j’ai bien cru que vous vous en preniez à moi smiley Il est vrai que c’est quelque peu troublant de savoir qu’à l’origine ce devait être un projet humoristique…

Au vu du thème abordé, on aurait pu s'attendre à une lente mise en place du décorum... Au contraire, pour son plus grand plaisir, vous plongez le lecteur au coeur de l'action. J'ai été impressionné par la virtuosité avec laquelle vous parvenez à camper les personnages de l'histoire en quelques cases... Avez-vous bâtit le scénario autour des personnages ou les personnages autour du scénario? Autrement dit, Comment avez-vous bâtit le scénario?
Ben je viens de vous l'expliquer en partie dans la réponse précédente. Une fois la décision prise de faire du Messager une histoire réaliste, j'ai surtout travaillé les personnages. Plus exactement les émotions que je voulais que mes personnages fassent passer. J'ai travaillé de manière conceptuelle et dans les symboles. Je pourrai vous expliquer comment mais je préfère qu'on en reparle à la sortie du tome III où votre question prendra pleinement son sens. Car franchement, cette question risque de m'obliger à faire des révélations sur la fin de l'histoire et alors je sens que mes droits d'auteur fondront comme neige au soleil !!
Alors rendez-vous pris ?

Evidemment !!!

Conceptuel et symbolique… Est-ce à dire que la relecture des deux premiers tomes sera éclairée d’un jour nouveau par les révélations du troisième ? Je me perd en supputations… hum… hum… Autour du concept de l’enfantement ? de la fraternité ? de l’Archange Gabriel ? Des pistes ! des pistes ! Non ? bon tant pis…

Aaargggh je vous déteste ! Quel pif ! ! Bon on zappe cette question bien trop embarrassante

Lorsque vous dites que vos droits d’auteur fondront comme neige au soleil, est-ce à dire que vous êtes tenu au secret et qu’un service des éditions bamboo aurait des méthode proches de celle de l’Opus Dei smiley ?
Soyons clair, Bamboo est une secte avec un gourou qui comme tout bon gourou nous déleste de notre richesse (certes pas financière mais intellectuelle). Parfois, on est pas loin des techniques d’hypnose : “ tes paupières sont lourdes, signe, signe… ”. Mais bon l’avantage chez Bamboo, c’est qu’on peut commettre le péché de chair et parfois de bonne chair avant le mariage !

smiley Revenons à l’Opus Dei justement… Pouvez-vous à nos lecteurs ce qu’est l’œuvre, le rôle qu’elle s’est elle vu attribuer par son fondateur, José Maria Escriva de Balaguer et la place qu’elle occupe dans l’Eglise aujourd’hui ?

Hum Humm…là vous voulez que je sois 1) excommunié 2) damné 3) voire même crucifié.

smiley C'est les risques du métier...

L’Opus est une secte dans la plus grande des sectes. Elle prône une approche très libérale de la religion en visant les catégories socio-professionnelles dites supérieures. Tout est résumé dans un des dialogues de l’album entre Gabriel et Echebal : “ Convertissons les grands, les petits n’auront d’autre choix que de suivre… ”. Aujourd’hui, on suppute que l’Opus Dei autrement appelée la Sainte Pieuvre a tissé ses ramifications partout, non seulement au sein même de l’église mais également dans les gouvernements de grands pays comme l’Espagne et la France. Il n’y a si longtemps un premier ministre de la France était considéré comme un numéraire influent de l’œuvre. Par bonheur, on lui a demandé de s’arrêter.

L’élaboration de l’intrigue a-t-elle nécessité de longues recherches documentaires bibliques, archéologiques et historiques ?
Honnêtement, ce serait mentir que de dire qu’il y a eu de longues recherches. C’est plus nuancé que cela ou en tout cas c’est long mais indolore. On part d’une idée, genre Jésus a un frère. On regarde la liste des apôtres, on enquête sur leurs vies et on tombe vraiment rapidement sur Jacques le Mineur. Ensuite, on se dit que cet homme est mort peu de temps après son supposé frère. On se dit que sa tombe doit ressembler au tombeau de Jésus. On recherche la configuration des tombes de l’époque, on trouve très vite comment les juifs enterraient leurs morts etc etc. Ce que je veux dire c’est que le travail de documentation se passe en même temps que la recherche d’idées. Le tout est donc très en mouvement et assez loin de l’idée qu’on peut se faire d’un rat de bibliothèque. En plus, comme je vous l’ai dit, je suis avant tout gagman. Je suis donc plus habitué à travailler en pure imagination qu’à travailler longuement autour de la doc.
Par contre ce qui est long voire même très long, c’est de trouver la bonne ossature dramatique. On ouvre des pistes en permanence, on déroule des bobines qui parfois ne donnent rien, on recommence. On accepte d’abandonner parfois de bonnes idées pour rester centré sur l’histoire. Bref, c’est un maëlstrom mental qui après un bon bout de temps se structure comme par magie. Les trois tomes m’ont occupé un an et demi à temps scénaristique plein. (et dire que c’est lu en 45 minutes ! !)

Doit-on comprendre que l'ensemble des trois tome est déjà écrit? (si tel est le cas, Mig a du pain sur la planche!!!)

Vous êtes décidément fabuleusement perspicace ! Ils sont écrits depuis jolie lurette. Et deux cycles supplémentaires sont envisageables. Cela dépendra du succès de la série et aussi de l’envie de Mig à continuer ou non.

Auriez-vous un bouquin à conseiller pour en savoir un peu plus sur le personnage historique de Jésus et de son hypothétique frère, Jacques ?
Mystères autour de la nativité de J.M. Thibault aux éditions Roels.
Les enfants de Marie de R.Pierre et M.Amont aux éditions de la Duquenière.
Sœur Marie Thérèse des Batignolles de Maëster aux éditions Fluide Glacial

Le dernier est un ouvrage pour le moins sulfureux qui est sujet à caution et fait l'objet des bien des débats dans les cercles théologiques autorisés... smiley

Il y a des vérités qui sont parfois bonnes à dire ! Et puis j’aime l’humour de Maëster…

Pouvez-vous nous décrire la naissance d'une planche (au hasard la n°33 -donc la page 35 de l'album- ou tout autre planche de votre BD dont vous aurriez très envie de parler) afin qu'on puisse mieux cerner la façon dont se reparti le boulot entre la rédaction du scénario, les rough, les crayonnés, les encrages et la colorisation? [ A ce propos serait il possible d'avoir une version numérique du scénario, des différentes étapes de l'élaboration de cette planche... vous pouvez aussi nous envoyer les originaux, si ca peut vous débarasser smiley... je trouve dommage qu'on nous montre souvent le travail du dessinateur mais beaucoup plus rarement la façon dont se construit une planche, par le travail de tout le monde]

Je suis tombé sur l’expert des questions embarrassantes ! En fait, Mig et moi travaillons de la façon suivante. J’écris un synopsis (cf pièce jointe). Mig le lit et me dit ce qu’il en pense. Si il n’en pense rien je cherche un autre dessinateur. Si il aime, j’écris alors le découpage (cf extrait dans pièce jointe 2). J’envoie le découpage à Mig qui prend la main et met en forme un story-board.

Parfois, il modifie une séquence en ajoutant des vignettes et là je le maudis car je dois réécrire les dialogues avec des ballons vides (c’est le cas de la scène où Berbosa vient de faire exploser le centre national de recherche théologique et donc d’assassiner Simon. Cette scène était originellement en 1 page et Mig l’a passé en deux pages. Par bonheur et connaissant le gaillard, j’avais découpé le script initial sur 44 pages. Je me suis donc retrouvé avec 45 pages d’où la première page qui est devenu une grande illustration de la crucifixion de Jésus pour faire la page 46…
Enfin, on se met d’accord (mais on ne peut qu’être d’accord avec Mig). Il attaque la page, nous la balance par mail à l’éditeur et à moi. Le lendemain, Mig et moi appelons l’éditeur et on lui dit : “ TU VAS DONNER L’ARGENT OUAIS OU FAUT QU’ON AILLE LE CHERCHER NOUS MEMES! ! ! ”. Le surlendemain, nous sommes payés. Bamboo est un éditeur très sérieux…

smiley Quels-sont vos projets en cours ? (je parle uniquement des projet de BD non classifiés secret défense)

Le 17 juin, sortie de l’Effaceur tome 2 avec Henri Jenfevre chez Vents d’Ouest.
Fin août, sortie chez Vents d’Ouest avec Eric Miller de Les Banquiers tome 1 (sous le pseudonyme de Perche)
Début janvier, sortie de Sam Lawry tome 2 avec Mig chez Grand Angle (une excellente série que je vous conseille comme toutes les autres bien sûr ! !)
Janvier ou février, sortie de l’Effaceur 3 avec Henri Jenfèvre chez Vents d’Ouest.
Printemps 2004, sortie de Krän tome 7 avec Eric Hérenguel (Eric m’a fait l’amitié de m’associer au scénario)
Juin-août sortie du Messager tome 2
Octobre sortie des Damnés de la route 4 avec Achdé chez Bamboo

Bon on s’arrête là mais n’hésitez surtout pas à acheter tous ces beaux et bons albums ! !

Tu prends parfois le temps de dormir es-tu un alien mutant stakhanoviste capable de manger un bigmac sans les mains ou de replier une carte michelin du premier coup?

En fait, tu ne sais pas tout. Je suis salarié par ailleurs (certes pour plus très longtemps) et j’écris donc de 4 heures 30 à 7 heures 30 le matin puis de 21 heures 30 jusque minuit-1 heure chaque jour et j’écris une bonne partie du week-end. Donc non je ne suis pas complètement un alien mutant stakhanoviste, je suis juste un alien qui du reste est aliéné…

Si vous deviez partir sur une île déserte au coeur du pacifique sud, pour échapper à l'Opus Dei ou aux foudres de votre éditeur, quelles BD emporteriez-vous (vu la taille de votre frêle esquif, on va se limiter à 5 titres maximum)?

Ouf c’est la Pacifique Sud. Vous n’êtes donc pas si sadique. Vous auriez pu m’envoyer en Terre Adélie… Alors voici donc les œuvres en question. Je les ai habilement choisies pour vous montrer à quel point je suis un homme de goût et un intellectuel qui mériterait de graviter dans les cercles parisiens…

La théorie du chaos de l’immense Pierre Schelle
N’importe quelle BD de José Ortiz (avec une préférence pour Morgan ) seulement parce que c’est beau et que ça me rend dingue même quand le scénario n’est pas top
Pareil pour Bernet avec une préférence pour Torpédo .
Toussaint 66 de Kris et je ne sais plus qui mais y dessine vachement bien et c’est chez Delcourt. C’est une des belles émotions de lecture de ces derniers temps. C’est beau et rigolo, et tendre et pas prétentieux.
Jérôme K Jérôme Bloche tome 11 – Le cœur à droite chez Dupuis de l’immentissime Alain Dodier. D’abord parce que je lui dois tout et aussi parce que c’est un modèle de dessin et surtout de scénario. Et c’est très énervant quand les dessinateurs sont meilleurs au scénario que la très grande majorité des scénaristes professionnels.

Ce tome là est effectivement un pur chef d’oeuvre… Comme bon nombre des BD de monsieur Dodier par ailleurs… Sinon, en ce moment, quel est ta BD de chevet ?

Cosa nostra de Clarke chez Fluide Glacial

Anachron de Thierry Cailleteau et Joël Jurion chez vents d’ouest

Just a pilgrim chez semic books (j’ai commencé, c’est absolument génial dans la noirceur)

20th century boys chez Kana (ça c’est une claque en scénario ! !)

Tout d'abord, un grand meci pour tout le temps que tu nous a accordé... Personellement, si je n'avais pas encore acheté Sam Lawry et Le Messager, je me précipiterais chez mon libraire et je tambourinerais jusqu'à ce qu'il ouvre... Bref, un très grand merci!!!
Bon d'accord... Et je ne suis pas rancunier ! Il faut dire que j'ai fait mon service enfin mon sévice dans l'Est (à Toul les boules) !

Y-a-t-il une question que je n'aurais pas posé et à laquelle vous aimeriez néanmoins répondre?
Pourquoi l'écriture ? (car de la bande dessinée c'est aussi de l'écriture...)

Tiens, je viens de relire mes notes et il se trouve que j’ai oublié une question d’importance : Pourquoi l’écriture ?
Ah ben quand même ! Mais houlalalala que c'est une question compliquée. Je pourrai me lancer dans une explication de deux heures sur la motivation d'écrire. Je crois que tous les gens qui écrivent ont quelque chose en commun : ils veulent vaincre leur éphémérité. En clair, nous avons tous conscience de notre mortalité et la seule arme que nous ayons trouvée pour la vaincre, c'est l'écriture. Parce qu'elle permet de vivre plusieurs vies au travers des personnages qu'on invente et puis surtout parce qu'elle permet de laisser une trace même éphémère de notre passage ici-bas. Ne serait-ce qu'à la Bibliothèque Nationale, institution qui a de grande chance de nous survivre. Thierry Cailleteau a une jolie formule quand il parle de l'écriture, elle est certes un peu crue, en tout cas elle résume tout : l'écriture c'est nique-la-mort...

Pour finir, et comme le veut la tradition chrysopééenne, un petit portrait chinois pour mieux vous connaître :

Si tu étais une créature mythologique : Chronos (je cours après le temps, le temps m'obsède, surtout celui qu'il me reste...Et là paf, ça aurait été le moment de poser la question : Pourquoi l'écriture ? Aaaah c'est un métier interviewer...)
Si tu étais un personnage historique : Jean Bart (fameux corsaire du roi, dunkerquois comme Dodier, Makyo, Miller et moi et,à, ce titre personnage hautement recommendable...)
Si tu étais un personnage biblique : Abel (Caïn c'est l'éditeur et j'adore me faire empapaouter par tout éditeur qui me donne de l'argent, j'aime les éditeurs. J'aime quand il me prenne des projets et qu'il me dise que je suis plein de talent. Heu...sur ce dernier point, c'est pas encore super arrivé. Ah si une fois chez...(suspense) )
Si tu étais un personnage de roman : Owen (dans Une prière pour Owen de John Irving. Pourquoi ? Parce que c'est le seul livre que j'ai lu...AH AH AH AH AH AH AH AH AH )
Si tu étais un personnage de BD : Obélix (en moins confortable mais confortable quand même jusque ce qu'il faut)
Si tu étais une œuvre humaine : Aille...je le suis. Je veux dire : je suis une oeuvre humaine (quoique tu sous-entendes dans tes $%@ d'interviews)...Mais bon j'ai bien compris qu'il fallait un truc plus emblématique alors ce sera Stonehenge (j'avais pensé à la Muraille de Chine mais ça faisait un peu bourrin. Stonehenge, on reste dans les pierres mais en plus mystérieux...)

Merci d'avance pour ta disponibilité, promis, j'arrête de t'embêter... enfin... jusqu'à la sortie des tomes 2, niark, niark... non, je rigole... (mais à la conclusion du messager, par contre...)
Tu es le bienvenue...dans deux ans ! Blague à part, c'était très sympa...
Le Korrigan