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Entretien avec Jérôme Félix
interview accordée aux SdI en novembre 2011


Bonjour et tout d'abord merci de vous prêter au petit jeu de l'interview...
Première question : êtes-vous farouchement opposé au tutoiement?

Personnellement, je pratique plutôt le zouzoiement.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur zous? (parcours, études, âge et qualités, passions, numéro de carte bleue ou de comptes numérotés en Suisse…)
Ze suis le portrait craché de Brad Pit (on me confond régulièrement avec lui) et parallèlement à mon activité de scénariste, Ze tiens un élevage de caniche en Basse-Normandie ou Ze vis avec le sosie de Jennifer Connely. Sinon, Ze suis fan de nanars, d'Arsène Lupin, de récits gothiques, des films de la Hammer et de ceux de Frank Capra et de Mankiewickz. Et comme z'ai pu constater que zous zous intéressiez au jeux de rôle, ze peux préciser que z'y ai longtemps joué, notamment à Maléfices.

A partir d'ici et pour des raisons de lisibilité, nous avons utilisé un décodeur hypersofistiqué transformant le zouzoiement en tutoiement...

Si tu devais en quelques phrases expliquer le jeu de rôle à ma grand-mère, que lui dirais-tu?

Je refuse de parler à ta grand-mère sans mon avocat ! J’ai par contre un peu expliqué le jeu de Rôle à ma petite fille de 9 ans. Je lui ai dis que c’était un jeu ou un conteur racontait le début de l’histoire et qu’a un moment il arrêtait sa lecture. Là, il demandait à son auditoire ce qu’ils feraient s’ils étaient à la place du héros! Le conteur leur répond alors ce qui se passe et le jeu continue par ce système de question réponse. Ma petite a très envie d’essayer. Je la ferai peut-être jouer avec ses copains cet été.

L'Heritage du Diable, planche encrée du tome 3 © Bamboo / Paul Gastine / Jérôme FelixQu'est ce qui te plaisait dans Maléfices, le jeu de rôle dont le sous-titre disait qu'il sentait le souffre?
Je suis passé direct de l’Oeil Noir à Maléfices (je vous parle là de la préhistoire du jeu de rôle) notamment du fait que les histoires de Maléfices se passaient en France. Comme je vous l’ai dit, je suis normand et j’ai de fait grandi dans un environnement bercé par les histoires de rebouteux. Le fait que l’époque de Maléfices était celle d’Arsène Lupin a aussi jouée. Au début, on a un peu pratique ce jeu façon donjon et dragons chez les normands ca a changé quand j’ai pu acheter un ou deux scénarii officiels dont celui qui se passait à Loudun (les brasiers ne brûlent jamais je crois) ! A partir de là, j’ai mieux saisit l’ambiance du jeu et les histoires d’envoutements diaboliques se sont alors enchaîné !

Pour la petite histoire, j’ai eu la chance de rencontrer Michel Gaudo, l’un des auteurs de Maléfices vers 16/17 ans. Il m’a dédicacé son jeu par une phrase que je réutilise aujourd’hui quand je dédicace l’Héritage du Diable !

Quelle est donc cette mystérieuse phrase de l’immense Michel Gaudo ?
Pour Jérôme qui me semble être un bon petit diable!

Enfant, quel lecteur étais-tu? La BD occupait-elle déjà une place de choix? Quels étaient alors tes auteurs de chevet?
Je viens d'un milieu familiale plutôt populaire ou le livre n'était pas très présent. Mais dans la cité ou je vivais, il y avait une dame qui faisait du porte à porte pour vendre des abonnements de revue. Mes parents pour lui faire plaisir, m'avait abonnés à Donald magasine (Il s'agissait d'une version économique du journal de Mickey). C'est comme ça que j'ai découvert la BD. Ensuite, j'ai réussit à acheter Pif gadget régulièrement et Spirou de temps à autres. Il y avait aussi les BD de gare que j'achetais par paquet de 10 au marché (Ma préféré était « En Piste! »). Bref, pour moi, la BD, c'était les revues. L'album était clairement un objet inaccessible que Je lisais uniquement à la bibliothèque. municipale.
Pif Gadget et le journal de Spirou ont été pour moi une véritable fenêtre sur le monde.
Mon auteur préféré était Yannick, le dessinateur d'Hercule. J'adorais aussi Rahan , Taranis fils de la Gaule et capitaine apache! Il y avait aussi Pierre Tranchand notamment avec Marine fille de pirate.
Chez Spirou, c'était les tuniques bleus, Gaston et le spirou de Tome et Janry. Et puis plus tard sont arrivés les auteurs de la collection Repérage et là, ça été le choc! Le privé d'Hollywood, Soda, Théodore Poussin, Broussaille et évidement le fabuleux Jérôme K Jérôme Bloche. Dans tous ces cas, j'ai complètement accroché au dessin semi réaliste mis au service d'une histoire plus réaliste ce qui m'a naturellement conduit à la série qui m'aura le plus marqué, à savoir Julien Boisvert de Plessix et Dieter.
Comme j'étais très copain avec Jean-marc Lainé, le plus grand spécialiste des comics en France, je suivais aussi Strange et compagnie. Là, j'aimais bien Ditko, Buscéma et Gène Colan. j'ai redécouvert Kirby plus tard.

L'Heritage du Diable, planche encrée du tome 3 © Bamboo / Paul Gastine / Jérôme FelixEn 2000 paraissait votre premier album, 9 vies pour un six-coups, dessiné par Florent Heitj... Comment es-tu passé de l'autre côté de la barrière?
Avant de devenir scénariste, je voulais faire dessinateur. j'ai réussi le concours de l'école de BD d'Angoulême ou j'ai rapidement compris que d'autres dessinait beaucoup mieux que moi. Étonnamment par contre, peu de gens s' intéressait au scénario. C'est comme ça que j'ai commencé à en fournir par ci par là. Florent m'en a demandé et au sortir de l'école, on a naturellement monté un projet ensemble. Ca a été « 9 vies pour un 6 coups » aux éditions Triskel. C'est vraiment un album de débutant surtout au niveau du scénario mais bon, fallait bien commencer...

Pour ma part , je t'ai découvert avec l'excellent Un pas vers les étoiles édité chez soleil dans l'élégante collection Latitudes... Quel a été le point de départ de cette histoire?
Je suis content que tu parles de cet album car il me tient vraiment à cœur. C'est un hommage à mon épouse qui est institutrice dans des quartiers difficiles. A l'époque ou j'ai écrit cette histoire, nous habitions dans un logement de fonction au milieu du quartier ou enseignait ma compagne. Je voyais donc vivre les enfants dont elle me parlait tous les jours. Et quand on est une maîtresse de maternelle investie, croyez-moi, on est confronté à des situations pas facile. J'ai construit mon histoire à partir de ces situations mais avec la volonté de ne pas avoir un regard misérabiliste dessus. C'est pour ça que l'histoire est vue par les yeux de la petite Manon qui vit, une situation terrible mais avec le sourire aux lèvres.
Si tout se passe bien, Je devrais bientôt me mettre à l'écriture d'une nouvelle histoire de ce type. Ce sera le récit d'une amitié entre deux enfants vivant dans une cité. L'un est surdoué, l'autre à la limite du handicap mentale... Joël Parnotte qui avait merveilleusement mis en image Un pas vers les étoiles avait prévue de dessiner celle-ci et puis il m'a avoué, avec regrets, que redessiner du contemporain après avoir passé 5 ans dans l'univers des pirates ne le faisait plus rêver. Pas grave, on retrouvera bien un autre sujet pour remettre le couvert!


Le second tome de l'héritage du Diable est en passe de sortir dans la collection Grand Angle. Comment as-tu rencontré Paul Gastine et comment est née l'envie de raconter cette histoire?
Paul s'est inscrit à 15 ans dans un petit court de BD que j'animais. J'ai tout de suite compris que Paul était quelqu'un d'exceptionnel tant au niveau du talent que de la maturité. C'était vraiment étonnant. Je l'ai donc guidé du mieux que j'ai pu et puis quand j'ai compris que je n'avais plus rien à lui apprendre, je l'ai confié à mes copains nettement plus doués que moi en dessin, Joel Parnotte, Vincent Mallié, Lidwine et Marc Bourgne. Résultat, à 17 ans, Paul était publiable. j'ai montré son travail à Soleil qui n'a pas accroché plus que cela puis à Bamboo. Olivier Sulpice, le boss, m'as dit qu'il le signerait dés qu'il lui présenterait un projet. C'est là que Paul m'a demandé de lui écrire une histoire. En réponse, je lui ai conseillé de continuer ses études afin d'avoir un métier au cas ou la Bd se passerait mal. Après 3 premières années de fac (une en histoire, une en anglais et une autre en arts du spectacle), j'ai dû me rendre à l'évidence, Paul ne voulait qu'une chose: dessiner. On a alors monter et présenté notre projet à Bamboo et Paul à signé son contrat deux jours après.
A cette époque, le Da Vinci Code défrayait la chronique et Paul qui l'avait lu m'a demandé une histoire dans ce genre. Je lui ai parlé de l'histoire de l'Abbé Saunière, un étrange curé de campagne qui aurait découvert un trésor qu'il lui aurait permis de rénover son église en la cryptant avec un message clairement ésotérique. Mais vu le dessin de Paul, j'ai tout de suite compris qu'il ne fallait pas traiter cette histoire façon « Le triangle secret » mais à la sauce Indiana Jones. On a énormément discuté du ton de la série et de ce que Paul voulait dessiner et ça à donner « L'héritage du Diable », une aventure « pulp » qui assume son côté Tintin pour les grands!
« L'héritage du Diable », c'est vraiment la promesse d'une grande aventure, rythmée et dépaysante.
Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce n'est pas si facile à écrire que ça. Donner constamment du rythme à un récit est un exercice assez délicat.

L'Heritage du Diable, crayonné d 'une planche du tome 3 © Bamboo / Paul Gastine / Jérôme FelixComment as-tu échafaudé la trame de la série? Le scénario a-t-il nécessité de longues et passionnantes (ou fastidieuses?) recherches documentaires?
Comme je me refusais à plagier une théorie proposé dans les ouvrages qui tentent d’expliquer le mystère de l’abbé Saunière, j’ai imaginé ma propre solution. L’immense documentation que j’ai constitué autours de Rennes-le Château m’a surtout servi à faire fonctionner mon imagination et là croyez-moi, il y a du lourd ! Dans le tome 3, vous apprendrez par exemple que le tableau peint par Poussin se trouve exactement à 666 km de l’observatoire de Paris ! Voila le genre d’info que je recherche dans mes lectures. Pour autant l’héritage du diable n’est pas un récit érudit sur Rennes-le-Château ce qui explique pourquoi je n’hésite pas à transformer la véritable histoire si je sens que cela sert la narration. Je le redis encore une fois mais notre objectif à Paul et à moi est avant tout de tenir en haleine le lecteur via un rythme trépidant !
J’ai rapidement compris qu’il y avait deux entrées dans l’histoire de l’abbé Saunière, le trésor et le parchemin qui ramène au « Bergers d’Arcadie », le tableau peint par Poussin. Et deux entrées, c’est une de trop quand on vise un récit d’aventure. J’ai pesé le pour et le contre pour finalement choisir de ne garder que le côté tableau mystérieux. L’idée que notre héros retrouve une femme qu’il connait sur une toile peinte 200 ans auparavant me permettait de lancer rapidement un mystère que j’espère prenant. Toujours cette idée de rythme vous voyez !

En somme, tu fais tienne la phrase de Dumas : « Il est permis de violer l'histoire, à condition de lui faire un enfant. »…

Y a-t-il un ouvrage en particulier dont tu recommanderais la lecture pour les lecteurs intéressés par le mystère de Rennes le Château?

J'en conseillerai trois. Tout d'abords, La clef du Mystère de Rennes-le-Château d'Henry Lincoln. C'est l'ouvrage testament d'un vieux monsieur qui à passé 40 ans sur l'énigme de rennes et qui n'a plus rien à prouver. Ensuite « Une affaire paradoxale » d'Octonovo car il y a une proposition d'explication réaliste du mythe. Du coup, ça permet de prendre du recul sur les livres plus ésotériques et enfin Arsène Lupin, supérieur inconnu de Patrick Ferté dont je vous parlerai plus bas.

Comment avais-tu entendu parler de l'abbé Saunière et qu'est-ce qui t'a intéressé dans cet énigmatique personnage?
J'ai découvert l'abbé Saunière et son mystère via Arsène Lupin. Je ne sais pas pourquoi mais le trésor qu'aurait découvert Saunière m’a fait pensé à celui qu’caché dans l’aiguille creuse d’Etretat. Intrigué, j'ai commencé à faire des recherches pour savoir si Maurice Leblanc avait un rapport avec lde Rennes-le-Château, et là, bingo, je découvre un incroyable ouvrage de Patrick Ferté qui me dis que oui. Pour cet auteur, Maurice Leblanc a été mis au courant du secret découvert par Saunière, y a crut et a décidé de le coder à travers les aventures de Lupin pour des lecteurs initiés. Cette idée qu'on puisse passer 30 ans d'écriture à coder un secret m'a fascinné ! Mon idée 1er à donc été de m’attaquer au mystère de l’abbé Saunière via Maurice Leblanc et puis Paul est entré dans la danse. S on dessin ne collait pas forcement à cet angle plus érudit et comme je voulais absolument que Paul se sente à l'aise (c'était son 1er album), nous avons opté pour un récit d’aventure.
Pour revenir à ta question sur ce qui me plait dans toute cette affaire, c’est tout d’abords qu’à l’instar de jack l’éventreur, on ne sait toujours pas clairement comment l’abbé s’est enrichi. Et puis il y a dans cette affaire tous les archétypes du roman feuilleton à mystère et parfois même du roman gothique, à savoir un trésor, des parchemins cryptés, des sociétés secrètes, une topographie mystérieuse… C’est vraiment Tintin pour les grands ! On se demande encore pourquoi Indiana Jones n’a pas encore découvert que tout ça est un coup monté par les extra-terrestres !!! Que fais Georges Lucas ?!

L'Heritage du Diable, planche encrée du tome 3 © Bamboo / Paul Gastine / Jérôme FelixQu'est-ce qui t'a donné envie de t'emparer d'Emma Calvé, cette cantatrice férue d'occultisme qui connut son heure de gloire avant de mourir dans le dénuement?
Paul voulait absolument une méchante à l’ancienne, une belle mégalo comme on faisait dans les pulps et comme certain récits sur Rennes prétendent (rien n’est sur la dessus) que l’Abbé Saunière aurait eu une relation intime avec Emma Calvé, une cantatrice férue d’occultisme….
Dans notre récit, Emma Calvé est le personnage que j’ai le plus de mal à animer car c’est vraiment une caricature de méchante d’un autre temps. Tout repose sur Paul et sa manière de la faire vivre. C’est évidemment le personnage qu’il préfère dessiner.

Parmi les personnages de la série, lequel prend tu le plus de plaisir à mettre en scène?
Louis de Funes évidemment ! J’ai demandé à Paul de le mettre dans notre récit afin de bien indiquer au lecteur que nous ne nous prenions absolument pas au sérieux ! Ce n’est pas dans le Da Vinci Code que vous verrez notre Cruchot national !
J’aime évidemment beaucoup animer Diane, notre belle voleuse. C’est un peu ma Arsène Lupin à moi et puis c’est le personnage le plus ambigüe de toute notre petite troupe. Pour autant, c’est Constant qui va le plus changer au cours du 3eme volume. Attendez-vous à des grosses surprises car on va entièrement remettre en cause ses motivations ! Tous ceux qui l’ont pris pour un gentil naïf vont devoir revoir leur jugement. Ce n’est pas quelque chose qui était prévu mais on a commencé à en parler avec Paul suite aux séances de dédicaces. Pour faire court, l’album à reçu un excellent accueil. Le seul point qui a un peu divisé les lecteurs, c’est la naïveté de notre héros. Les filles l’adorent et les garçons le trouvent un peu « blaireau ». Du cout, j’en ai parlé à une amie psychologue à qui j’ai demandé de le psychanalyser. Pourquoi s’entête t-il dans un amour d’une nuit ? Mon amie psychologue m’a dit que ce n’était qu’une excuse pour cacher quelque chose d’autre. On vous dira quoi dans le prochain volume !

Comment s’organise le travail avec Paul? Du scénario au découpage, en passant par le crayonné et l’encrage, quelles sont les différentes étapes de l’élaboration d’un album ?
On discute du volume à venir ensemble, notamment de l'évolution des personnages mais aussi de ce que Paul à envie de dessiner. Ensuite, je rédige une trame qu'on rediscute. Une fois fait, je fourni le scénario sous forme de petits dessins ridicules afin d'indiquer des possibilités de cadrage. Sur le tome 3 que nous venons d'attaquer, Paul a souhaité recevoir le script sous forme dactylographié. A partir de tout ça, il réalise un storyboard sur lequel je réadapte mes dialogues.

L'Heritage du Diable, crayonné d 'une planche du tome 3 © Bamboo / Paul Gastine / Jérôme FelixComment s’est élaborée l’apparence des personnages ? Avais-tu une idée précise de ce à quoi il devait ressembler en écrivant la trame?
Du tout! En fait Paul m'a proposé une série de personnage qu'il aimait bien dessiner. Nous avons fait notre casting à partir de ceux-ci. C'est Constant, le héros, qui nous a posé le plus de problème car faire un beau jeune homme un peu effacé sans caractéristique précise n'est pas quelque chose de simple. D'ailleurs, dans le tome 1, c'est le personnage dont le physique « flotte »le plus.

Dans quel étant d’esprit es-tu à quelques jours de la sortie du Secret du Mont-Saint-Michel? Comment te sens-tu généralement à la sortie d’un de tes albums ?
C'est clairement une période que je ne vis pas bien. Avant, je me coupais de la sortie pendant 3 ou 4 mois afin de me protéger mais aujourd'hui le marché est devenu trop dur pour se permettre cela. Je dois être réactif et m'adapter aux ventes, ce qui signifie raccourcir une série si le tome 1 n'a pas accroché pas exemple.
Pour ce qui est de la sortie de l'héritage du Diable, c'est un peu différent car le tome I a vraiment bien marché. Et quand on voit la qualité du dessin de ce 2eme volume, je ne peux être que rassuré.
Je crois que ce qui a plu avec notre album, c'est qu'il a tenu ses promesse. Nous ne promettions pas autre chose que du mystère et de l'aventure mais ça y est! Ce n'est pas si courant.

Plus généralement, quelle étape préfères-tu dans l’élaboration d’un album ?
Je rame énormément à faire des trames d'histoires. J'espérai qu'avec l'expérience, les choses deviendraient plus facile mais non. Ca m'est d'autant plus difficile que je ne suis pas fan de mon travail. On y sent trop mes difficultés, mes hésitations. J'ai conscience qu'il y manque encore beaucoup de choses et j'en souffre. Heureusement, une fois que la trame est inventé, il y a le découpage. C'est le seul moment ou je m'éclate vraiment. L'utilisation du langage BD me fascine.

Y a-t-il une question que je n'ai pas posé et à laquelle tu souhaiterais néanmoins répondre?
Quel est l'univers que j'ai mis en scène qui me touche le plus.
Je suis fasciné par le Hollywood d'avant guerre que je met ens cène dans am série Hollywood Boulevard.

L'Heritage du Diable, planche encrée du tome 3 © Bamboo / Paul Gastine / Jérôme FelixQuels projets as-tu en ce moment sur le grill?
Je travaille actuellement sur une série concept écrite avec 4 autres talentueux scénaristes (Damien Marie, Laurent Galendon, Olivier berlion et hervé Richez) ou l'on suivra pendant 4 générations une famille maudite dont les aînés périssent tous durant leur 33eme années. Je suis également sur une histoire de casse dans le monde du poker avec Guillaume Poux, l'incroyable dessinateur de "Mort et entêté", sur la suite d'Hollywwod Boulevard avec Miss Ingrid liman. Enfin, je dois entammer sous peu une belle histoire d'amour pour l'ami Arno Monin (l'envolé sauvage).

Quels sont tes derniers coups de coeur (tous médias confondus ; bd, ciné, romans, jeux...)?
J'ai regardé dernièrement gran torino de Clint Eastwood. C'est clairement un film parfait. En BD, j'ai beaucoup aimé Chambre Obscure de Cyril Bonin. Je suis aussi accro à la série Fables. Pour tout dire, je trouve qu'il n'y a jamais eu autant de bonnes BD qu'aujourd'hui. Je lis peu de roman mais plutôt des biographies ou des enquêtes. Pour le travail, j'ai lu récemment un ouvrage écrit par quatres prêtres ouvriers qui m'a particulièrement touché. je viens aussi de finir la bio de l'actrice Gene Tierney. Enfin, pour les jeux, j'ai offert "Robin des bois" (éditions Asmodée) à ma fille. on y joue pas mal en ce moment mais notre préféré reste La vallée des mamouths.

Pour finir et afin de mieux te connaître, voici un petit portrait chinois à la sauce imaginaire...

Si tu étais...


un personnage de BD : Broussaille
un personnage biblique : Le père Noël (!!!)
un personnage de roman : Robin des bois ou Arsène Lupin
un personnage de théâtre : Peter Pan
un personnage de cinéma : Mister Deed du film éponyme de Frank Capra
un personnage de JdR : Tanis de dragonlance
un instrument de musique : La harpe celtique
un jeu de société : Supergang
une recette culinaire : Le filet mignon
une ville : Veules les roses
une boisson : Une moresque
une pâtisserie : Une Charlotte à la framboise
un proverbe : Si dans 6 mois, je ne me suis pas trouvé une nana, je m'achète un lave vaisselle!

Un dernier mot pour la postérité?
Claire, je t'aime.

Le Message est transmis...Un grand merci pour le temps que tu nous as accordé!
Le Korrigan