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Entretien avec Mayalen Goust
Interview accordée aux SdI en juillet 2015


Bonjour et merci de vos prêter au petit jeu de l’entretien…

Question liminaire : êtes-vous farouchement opposée au tutoiement ?

Absolument pas !

Merci bien… Peux-tu me parler de toi en quelques mots? (parcours, études, âge et qualités, passions, numéro de carte bleue ou de comptes numérotés en Suisse ou aux Îles Caïmans?)
Je suis diplômée d’une école d’arts appliqués. J’ai commencé par travailler dans la publicité avant de me lancer en free lance dans l’illustration jeunesse. J’ai 39 ans, beaucoup de qualités mais ce serai un peu long là, en quelques mots.

Kamarades, projet de couverture © GoustEnfant, quel lecteur étais-tu ? Quels étaient alors tes auteurs de chevet ? La BD occupait-elle une place de choix ?
Enfant, j’étais plus attirée par les images que par les textes, la Bd était donc un parfait compromis pour moi. Mes parents étant de grands amateurs de BD, j’ai grandi avec les dessins de Franquin, Uderzo, Bourgeon, Bilal…

Devenir auteur de BD, était-ce un rêve de gosse ?
Absolument pas, mais je savais une chose : je voulais dessiner.

Sais-tu d’où vient cette passion pour le dessin ?
J’ai cette passion depuis toute petite. Tous les enfants aiment dessiner et puis certains n’arrêtent jamais !

Comment est né le projet d’adaptation des Colombes du Roi Soleil Anne-Marie Desplat-Duc réalisé avec Roger Seiter?
Les éditions Flammarion m’ont proposé l’adaptation. C’était l’opportunité de m’essayer à quelque chose de nouveau et le projet me plaisait beaucoup. Je n’ai pas hésité.

Connaissais-tu les romans avant de t’attaquer? Comment s’est organisé le travail avec Roger Seiter?
Je connaissais les romans mais je ne les avais jamais lu avant de commencer le travail avec Roger Seiter. Il a d’abord scénarisé le roman, puis m’a envoyé ses pages, très bien détaillées, de chaque planche. C’était une très bonne collaboration, Roger est quelqu’un de très professionnel.

Quelles sont les grandes joies et les grandes difficultés du métier ?
Grandes joies de passer ses journées à dessiner. Pas toujours évident de se motiver quand on travaille chez soi, et réussir à faire la part des choses entre le travail et la vie de famille.

Kamarades, projet de couverture © GoustLe premier album de Kamarades, une trilogie prometteuse se déroulant durant la révolution russe, vient de paraître sur les étals. Comment est né ce nouveau projet co-scénarisé par Jean-Baptiste Dusséaux et Benoît Abtey?
J’avais très envie de faire de la bd adulte et les Editions Rue de Sèvres m’ont proposé ce scénario de Jean-Baptiste et Benoit.
C’était très différent de ce à quoi j’étais habitué. Passé l’appréhension, j’ai travaillé pour trouver un trait plus adulte, m’essayer à quelque chose de plus naturel, plus instinctif.

Peux-tu nous parler de la façon dont tu as travaillé les couleurs sur cet album ?
Toute la partie couleur est réalisée sur ordinateur. Je voulais travailler dans des tons assez monochromes et m’amuser à mettre le rouge et le banc en avant.

Comment s’attaque-t-on à une série basée sur une période historique clairement définie? Quelles furent vos principales sources documentaires et iconographiques ?
Les auteurs m’ont fournis pas mal de documentation sur cette période de l’histoire. J’ai chez moi quelques livres traitant du sujet et l’outil internet est une véritable mine d’or.
On a pas mal échangé avec Jean-Baptiste et Benoit, sur les questions de tenues militaires, les armes… c’était clairement pas mon rayon !

Comment s’est organisé le travail avec les deux scénaristes ? Du synopsis à la planche finalisée, quelles furent les différentes étapes de réalisation de l‘album ?
Une fois validé par l’éditeur, je reçois le scénario. Découpé page par page.
A moi ensuite de scinder chaque page en un nombres de cases (variable) pour bien faire circuler les dialogues et les actions.

Je gribouille rapidement en très petit format mes cases pour chaque planches, avec une esquisse de qui ou quoi.
Je reprends ça à peu près au propre pour le transmettre à l’éditeur.
S’en suit un certain nombres d’échanges entre l’éditeur, les auteurs et moi-même pour les corrections. Une fois qu’on est d’accord je passe à la phase d’exécution. Je re-dessine tout au propre. Je scanne mes illus, remets tout ça en page. Je refais une dernière validation auprès de l’éditeur et des auteurs puis je passe à la mise en couleur.


Les différentes étapes d’une planche de l’album
Kamarades, rough d'une planche du tome 1 © Goust Kamarades, crayonné d'une planche du tome 1 © Goust Kamarades, version finale d'une planche du tome 1 © Goust


Quelle étape te procure-t-elle le plus de plaisir ?
Je crois que je les aime toutes. Elles sont très différentes mais font partis d’un tout.

Je trouve la couverture de ce premier tome est particulièrement réussie et fort élégamment composée. Y-a-t-il eu d’autres version avant d’arriver à celle-ci?
Oui plein! J’ai fait beaucoup recherches pour cette couverture. Il fallait trouver un principe qui puisse fonctionner sur les 3 tomes, qui soit facilement reconnaissable, percutant. J’en suis très contente !

As-tu d’autres projets sur le grill ?
Rien de concret.

Tous médias confondus, quels sont tes derniers coups de cœur ?
Pour ce qui est des livres : Entre ciel et terre de Jón Kalman Stefánsson et Incendies et forêt de Wajdi Mouawad

Pour finir et afin de mieux te connaître, un petit portrait chinois à la sauce imaginaire…

Si tu étais…

Kamarades, projet de couverture © Goustun personnage de BD : Gaston
un personnage mythologique : Venus
un personnage de roman : Ariane de Belle du seigneur
une chanson : « love will tear us appart » de Joy Division
un instrument de musique : un piano
un jeu de société : je ne suis pas très jeu de société !
une découverte scientifique : ni très scientifique !
une recette culinaire : l’osso bucco
une pâtisserie : la religieuse
une ville : Paris
une qualité : la bonne humeur
un défaut : la rancune
un monument : un sphinx
une boisson : du vin

Un grand merci pour le temps que tu nous as accordé…
Le Korrigan