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Daltonisme & Jeux de société
petite réflexion...


un peu d’histoire…

différentes formes de daltonismeLa première étude du daltonisme a été rédigée par physicien John Dalton, physicien et chimiste britannique qui donna son nom à cet handicap visuel.

Le daltonisme est une anomalie d’origine génétique dans laquelle un ou plusieurs des trois types de cônes de la rétine oculaire, responsables de la perception des couleurs, sont déficients. Elle touche principalement les garçons.

Généralement considéré comme une infirmité légère, il est néanmoins gênant dans certains aspects de la vie quotidienne… Le jeu de société par exemple!

le Daltonisme dans le jeu

Trop souvent encore, les éditeurs font l’impasse sur les daltoniens. Cela est d’autant plus étrange qu’ils représentent tout de mêle près de 8% de la population globale et sans doute autant de la population des joueurs. Mais pour 8% de la population, combien de tables de joueurs impactées puisqu’il suffit d’un joueur souffrant de daltonisme pour que l’ensemble ne puisse jouer à un jeu donné sans l’exclure… On le comprend, loin d’être anecdotique, le daltonisme touche, directement ou indirectement, une grande frange de la population de joueurs…

Qwirkle, vision ordinaire et vision... extra-ordinaire...Les jeux injouables par les daltoniens sont hélas légions, de même que ceux leur posant de gros problèmes de confusion de pions ou de cartes, tout aussi impraticable car mobilisant par trop leur capacités cognitives pour distinguer les couleurs … Citons en vrac Shotten-Totten, Gang of Four, Gentlemen cambrioleurs, Set, Clans, Qwirkle, Les Colons de Catane, Dice run, les Piliers de la Terre, Caylus, Golden Horn, Las Vegas, Carolus Magnus, The cube, Jungle speed, liste bien évidemment non exhaustive à laquelle on peut rajouter une grande majorité de jeux avec des cubes en bois où rouge, brun et vert sont toujours à la mode…


L’excellent Qwirkle par exemple est totalement injouable. On aurait pu penser que ce problème aurait pu être corrigé par les iconoclastes versions Simpson ou Mickey… Il n’en est rien ! Il aurait suffi de rajouter un petit point blanc sur les tuiles de certaines couleurs pour corriger le problème à moindre frais. Le jeu y perdait peut-être un brin en esthétisme mais un graphiste inventif aurait pu proposer quelque chose d’élégant et fonctionnel… Bon nombre de daltoniens voulant y jouer se sont armés d’un marqueur blanc pour pointer les tuiles posant problèmes… Côté esthétisme, on fait mieux…

Le plus surprenant au final, c’est que pour la majorité de ces jeux, un choix plus pertinent de couleurs aurait suffi à les rendre accessible aux daltoniens!

Prendre en compte le daltonisme

Splendor, les petits icônes qui changent tout... Certains éditeurs sensibilisés au problème, Ystari et Pearl Game en tête, montrent d’un réel effort. Des cartes tramées, même de façon discrète, l’utilisation de symboles associés aux couleurs (les formes géométriques d’Hanabi par exemple) ou un choix pertinent de couleur rendent le jeu accessible au plus grand nombre… Mais comme il existe une multitude de forme de daltonisme différents, comment un éditeur peut-il prendre en compte les nombreuses anomalies chromatiques en résultant? Pour faire simple : pour être praticable par l’ensemble des daltoniens, les éléments du jeu se doivent d’être identifiables dans leur version en noir et blanc…

Schotten Totten, les petits icônes qui changent tout... Heureusement, on assiste depuis quelques temps à une réelle prise de conscience de la part des éditeurs qui prennent le problème à bras le corps et proposent de nouvelles éditions revues et corrigées de jeux jusqu’alors inaccessibles aux joueurs daltoniens… Un petit chef d’œuvre tel Splendor (premier jeu épuré des Space Cowboy), était jusqu’à peu injouable par les daltoniens, le coût des cartes symbolisé par des ronds de couleur (dont le vert ou rouge) étant illisibles pour bon nombre d’entre eux. Ce défaut a été réparé dans sa nouvelle édition… de même pour un classique du jeu à deux tel Schotten-Totten, superbement réédité par Iello, qui devient accessible à tous grâce à de petits symboles ajoutés sur les cartes devient jouable par tous…

l'alphabet des couleurs de Miguel Neiva, les mélangesDe par le monde, certains, sensibilisés au problème, œuvrent pour redonner la couleur aux daltoniens. Miguel Neiva, graphiste portugais, a travaillé sur une sorte d’alphabet des couleurs, un corpus de symboles facilement combinables entres eux pour figurer les mélange… On peut découvrir le fruit de ses recherches sur le site qui est consacré à son code baptisé ColorADD: http://www.coloradd.net...

Et si les éditeurs de jeux s’emparaient de son travail simple, élégant et rigoureux, pour redonner la couleur aux daltoniens? Chiche?
Le Korrigan