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Un exorciste dépêché d'urgence
...dans l'église Delain

Un exorciste dépêché d'urgence dans l'église Delain (Haute- Saône)
IL vient de se passer de drôles de choses dans l'église de Delain, petit village de la Haute-Saône. Pendant trois jours, de jeudi à samedi derniers, les objets se sont mis à voler, à se briser tout seuls devant une quinzaine de villageois complètement médusés. " Cela volait littéralement, explique l'ancien maire du village.
Des vases éclataient sur le sol à nos pieds en de multiples morceaux. C'était incroyable et assez dangereux. Parfois, on avait l'impression d'être visés, mais, heureusement, personne n'a été touché. " Vases, statuettes en plâtre, ampoules d'éclairage et une bonne partie des objets contenus dans l'église se sont mis à bouger ou à se briser sans explication logique. " Le pire, ce fut peut-être ce gros cierge qui a travers l'église sur une longueur d'une vingtaine de mètres avant de se fendre en deux sur sa longueur ", explique un des témoins de la scène.
" Je n'avais jamais vu cela " Tout a commencé quand les paroissiens de Delain se sont attelés, jeudi, aux préparatifs de l'église pour la venue, dimanche, de l'Orchestre philharmonique de Besançon. " Pour faire de la place, nous avons bougé un petit autel annexe qui était resté à cet endroit depuis très longtemps, précise une mère de famille de Delain. C'est à partir de ce moment-là que tout a commencé. " Après les phénomènes de la journée, l'église fut soigneusement fermée à clef et gardée en permanence. Les événements ont pris une tournure si inexplicable que le diocèse a fait appel au frère franciscain Max de Wasseige, " exorciste " attitré à 'archevêché de Besançon. " C'est une fonction qui n'existait plus, explique le frère Max, mais la demande était tellement importante qu'il a fallu de nouveau attacher un exorciste à presque tous les évêchés. J'ai moi- même déjà dû traiter une centaine de cas. " A son arrivée, le franciscain dit avoir vu " une coupelle de bougies en laiton tomber et filer devant (lui) ". Après avoir passé de longues heures dans l'église de Delain, il reconnaît : " Je n'avais jamais vu cela, ce sont des événements forts et inexpliqués."
" On peut penser à de la télékinésie "
Beaucoup d'habitants de Delain ont vite évoqué la présence du diable dans l'église de leur village. " Je n'y crois pas, tranche de son côté l'exorciste. Pour moi, le diable a plus à faire, en ce moment, au Kosovo ou au Soudan que dans l'église de Delain, mais on peut penser à de la télékinésie, c'est-à-dire des mouvements d'objets à distance sans contact corporel. " Il fut très sérieusement question, dimanche, d'annuler le concert de l'Orchestre de Besançon, mais l'arrêt du phénomène, samedi, a permis de maintenir la soirée, sous haute surveillance. Les cinquante musiciens de l'orchestre ont pu jouer sans incident, mais plus de soixante personnes qui avaient réservé leurs places ont préféré annuler leur venue. Hier après-midi, le petit autel a été remis précisément à sa place initiale dans l'église toujours interdite aux fidèles. Pourtant, sous les yeux des gendarmes et du curé, des fragments de bougie chauds se sont brisés sur le sol sans que, là encore, le phénomène puisse être expliqué.
L'église de Delain attire ses premiers curieux
DELAIN (Haute-Saône), 21 oct (AFP) - Mer 21 Oct 98 - 18h14 heure de Paris - L'église de Delain, à l'ouest de la Haute-Saône, où des phénomènes inexpliqués ont eu lieu de jeudi à mardi, a attiré mercredi ses premiers curieux, obligeant le maire et le curé à faire le nécessaire pour "éviter tout dérapage".
Les gendarmes ont été les premiers sur place, suivis d'une dizaine de journalistes en ordre dispersé. L'après-midi, des enfants venus avec leurs parents, comme pour une promenade dominicale, s'accrochaient aux grilles de la sacristie pour apercevoir les débris divers - morceaux de statues ou de vases, bougies cassées - ramassés dans l'église depuis jeudi.
Le point d'orgue de la journée a été un "moment de prière" dans l'église, "réservé" à une vingtaine de Delinois confrontés aux "phénomènes". Il fallait "ramener la paix dans les coeurs et dans les têtes", a estimé l'abbé Bernard Garret, "pour que l'église retrouve sa vocation première, qui est de permettre le recueillement".
"J'ai l'impression de retrouver notre église", a dit une dame après la prière. "Ce n'était pas quelque chose de magique. On a terminé par une bénédiction de l'église, et des saints avec lesquels on a eu quelques problèmes ces derniers jours", a même plaisanté le frère Max de Wasseige, exorciste attitré du diocèse de Besançon.
A la fin de la prière, un radiesthésiste a voulu rentrer dans l'église mais le maire l'en a empêché, provoquant une petite bousculade et quelques cris. La gendarmerie a demandé que l'église soit fermée jusqu'à nouvel ordre, le temps pour sa section de recherches scientifiques et techniques de procéder à l'enquête demandée par l'archevêché de Besançon.
"Notre travail, c'est de prouver qu'il y a eu une intervention humaine, et nous y mettrons les moyens nécessaires. Si nous n'y arrivons pas, notre enquête s'arrêtera là", a indiqué le lieutenant-colonel Pierre-Marie Paoletti, commandant du groupement de gendarmerie de Vesoul.
Le jeune maire de Delain Thierry Marceaux, animateur social, a été obligé prendre un congé auprès de son employeur pour "faire face à la situation". Depuis que ce village de 220 habitants fait la Une de l'actualité, il passe son temps au téléphone avec des journalistes français, anglais ou hollandais qui souhaitent venir lui rendre visite, ou en savoir plus.
"C'est ahurissant," confie-t-il à un journaliste parisien. Parmi les appels, des Haut-Saônois qui lui reprochent d'avoir fait déplacer l'autel pour faire de la place à l'orchestre symphonique de Besançon, mais aussi des "spécialistes" du paranormal qui lui suggèrent, par exemple, de chercher du côté de décès plus ou moins récents.
"Nous ne voulons pas devenir un nouveau Moirans-en-Montagne", plaide l'abbé Garret, en référence à ce village du Jura où une série d'incendies, longtemps inexpliqués, avaient causé deux morts et déclenché une psychose collective pendant l'hiver 1995/1996. Le pyromane a finalement été arrêté, puis condamné l'an dernier à 12 ans de réclusion criminelle.
Le Korrigan