Chapitre 5 : Nicolas de Crécy
30 ans d’édition, par Sébastien Gnaedig
Voir l’émergence d’un nouveau talent est toujours une expérience émouvante. J’ai eu l’occasion depuis toutes ces années de publier régulièrement de nouveaux auteurs (ou autrices)… mais, il faut le reconnaître, lorsque Bruno Lecigne (directeur éditorial des Humanos à cette époque) m’apporte l’intégralité des planches originales de «Foligatto», ce fut un choc !
60 pages couleurs d’une maitrise déjà époustouflante pour un premier livre ! L’histoire d’Alexios Tjoyas est baroque, les pages de Nicolas de Crécy sont éclatantes de couleurs, foisonnantes, magiques ! «Foligatto» a indéniablement marqué les esprits à sa sortie et ce n’est que justice mais j’ai eu le privilège de passer un après-midi entier à contempler les originaux… après avoir arrêté mes travaux en cours pour savourer ce moment rare et précieux.
Inutile de dire que la gravure des pages fut difficile et qu’il fallût utiliser la méthode d’Enki Bilal citée précédemment.
J’emmenais Nicolas au calage de son premier livre, chez Lesaffre, pour essayer de donner le meilleur résultat possible mais sans retrouver la flamboyance d’origine, hélas (je pus percevoir ce jour-là qu’il n’est pas facile pour un auteur qui a passé trois ans sur un livre, de le voir imprimé en quelques heures…).
Pour la première fois, je cassais ma tirelire et osais demander à acheter une page et fit réaliser à Nicolas et Alexios leur première dédicace !
Devenu éditeur, il a toujours été évident pour moi d’essayer de publier les œuvres de Nicolas de Crécy et j’ai pu ainsi en éditer quelques unes aux Humanos, chez Dupuis ou chez Futuropolis. Nicolas arrive toujours là où on ne l’attend pas et j’espère que ça continuera comme ça à l’avenir !
par Sébastien Gnaedig