Comment naissent les idées de collection ? Par nécessité, envie et opportunité. À l’époque, les collections sont le mal nécessaire pour donner des tendances aux catalogues des maisons d’éditions. Elles permettent de regrouper des titres et des auteurs de différentes sensibilités sous une bannière qui permet aux commerciaux et aux libraires de s’y retrouver plus facile-ment.

On ne va pas se mentir, quand je créé Expresso, dans le cadre du développement du catalogue adulte de Dupuis, je pense à Poisson pilote créé par Guy Vidal. Mais c’est surtout parce que j’ai l’envie et l’opportunité de continuer à travailler avec certains auteurs, qui me proposent plutôt des projets de séries humoristiques qui n’ont pas vraiment leur place dans la collection Repérages.

Il y a «Monsieur Jean» que Dupuy & Berberian (encore eux !) aimeraient continuer avec moi. Nicolas de Crécy me soumet l’irrésistible «Salvatore», impossible à refuser !

Et puis une renaissance : le retour de «Dans les villages» de Max Cabanes, plus inspiré que jamais ! Les Humanos avaient réédité les 4 premiers tomes en 1990. Je me souviens d’avoir lu le scénario du tome 5 dans le train Bruxelles-Paris et avoir été au bistrot d’en face de la gare du nord pour pouvoir le terminer ! Autour de ces séries, des récits complets viennent s’ajouter qui, par leur côté plus humoristique ne se destinent pas à Aire libre : «Prestige de l’uniforme» de Hugues Micol et Loo Hui Phang, «Central Park» de Cornette et Durieux et Grégory Mar-don !

Une collection c’est aussi l’opportunité de rééditer certains titres parus dans d’autres collections : «La fille du professeur» de Sfar et Guibert, les deux livres de Zep ou encore «Green Manor» de Vehlmann et Bodart. Ou de récupérer d’autres titres parus ailleurs comme les «Chroniques Absurdes» de Prado.

Une collection ouvre le champ des possibles…

J’aime cependant l’alchimie, drôle et un peu foutraque, qui se dégage de cette collection (Co-rinne Bertrand, qui reprendra de main de maitre cette collection, trouvera de meilleurs slogans !)

«Foutraque» : au fond, cette collection me ressemble beaucoup je trouve. Grâce à Corinne et Claude j’y signerai un livre en tant qu’auteur, avec Philippe Thirault : «Une épaisse couche de sentiment».

par Sébastien Gnaedig