Parmi les premiers projets de Futuropolis, il y a un partenariat avec l’un des plus grands mu-sées du monde : Le Louvre. Je rencontre Fabrice Douar, éditeur au musée du Louvre et initia-teur du projet, grâce à Nicolas de Crécy qui inaugurera la collection avec «Période glaciaire» et qui va donner le ton !
Henri Loyrette, président-directeur du Louvre, a déjà ouvert à d’autres arts le musée qui dans ses statuts, ne peut exposer d’artistes après 1848. Il faut donc qu’un artiste conçoive une œuvre en regard d’une autre, exposée au musée, pour être accueilli au sein du Louvre. Fabrice a l’idée d’ouvrir cette proposition aux auteurs de bande dessinée qui sont, selon lui, les dessi-nateurs figuratifs d’aujourd’hui, avec l’ambition de créer une passerelle entre ce 9e art et les collections du musée. L’idée m’emballe immédiatement d’autant plus qu’entre nous le courant passe tout de suite !
Grâce à Henri Loyrette qui soutient le projet, les portes du musée nous sont ouvertes et nous pouvons dès lors proposer aux auteurs de venir le visiter à leur convenance, et dans des condi-tions exceptionnelles : jour de fermeture, réserves, cabinet des dessins, sous-sols et même les toits, autant d’expériences inoubliables qui leur seront proposées (et à moi par la même occa-sion!).
La sortie de «Période glaciaire» est un événement doublé d’un succès de librairie. Très vite, le projet initial de publier 4 ouvrages se développe… Cette année nous fêterons les 15 ans de la collection et préparons son 20e titre. La collection se tourne aussi vers l’Asie et particulièrement le Japon et plusieurs mangakas renommés, comme Araki, Taniguchi, Matsu-moto et Urasawa rejoindront les auteurs francophones qui font les beaux jours de la collection. Jirô Taniguchi viendra à Paris près d’un mois, avec son épouse, pour visiter le musée. Il nous confesse qu’il n’a jamais passé autant de temps en repérages, tant le rythme de production qu’impose la prépublication, oblige les auteurs à rester chez eux.
L’aura du musée en Asie va nous faire voyager au Japon, à Taïwan, à Hong Kong, l’occasion de vivre des moments assez mémorables… Je vous en mets juste quelques images… En don-nant carte blanche à un auteur le temps d’un livre, cette collection a fait le pari de la liberté et de la diversité des regards, dans le plaisir d’une confrontation artistique à travers les époques. Certains ont cru que cela donnerait des livres de commandes alors qu’elle s’est révélée être, dans ses propos et dans ses formats, l’une des plus libre du catalogue de Futuropolis.
par Sébastien Gnaedig