Pour Luc Brunschwig, venir chez Futuropolis, c’est d’abord trouver une nouvelle manière de développer des séries. Il faut regarder l’évolution des séries télévisuelles, développées par un «showrunner», aux thématiques fortes et personnages à la psychologie complexe.
Le rythme de parution des séries bd ne convient plus à la rapidité avec laquelle les gens regardent leurs feuilletons. Enfin, il y a la question du prix : la surproduction est un frein à la découverte de nouveaux projets, les lecteurs n’ont pas forcément les moyens de payer15€ pour ceux-ci.
Sur la base de cette discussion, et après avoir décidé d’en faire un fer de lance de la reprise, je propose à Luc d’animer cette collection. À lui d’apporter des projets originaux ! Je ne serai pas déçu ! Au-delà des deux projets qu’il a lui-même écrit, «Holmes», avec Cecil, et «Après la guerre» avec Le Roux et Freddy Martin, nous publierons «Guerres civiles» de Sylvain Ricard, Jean-David Morvan et Christophe Gaultier, «Le monde de Lucie» de Kris et Guillaume Martinez, «London calling» de Sylvain Runberg et Phicil et, dans un genre plus déjanté, «L’idole dans la bombe» de Stéphane Presle, Jérôme et Anne-Claire Jouvray et l’ovni «James Dieu» de Fred Pontarolo ! Le spectre est large et rappelle la diversité de la programmation d’HBO !
Nous proposons des épisodes conçus comme des chapitres, plus courts, mais denses dans leur narration (en 4 strips au lieu de 3 bandes) au rythme de parution trimestriel.
Nous partons sur un grand format (4 bandes oblige) et souple pour avoir un prix très attractif (4,95 €!). Nous allons même jusqu’à fabriquer des présentoirs métalliques pour mettre en avant ces séries.
Sur le papier cela semble gagné. Pourtant, ce sera un échec commercial.
Plusieurs raisons à cela (à postériori) :
- Le rythme n’est pas au rendez-vous et très vite les auteurs prennent du retard…
- le format souple ne convainc pas les acheteurs habituels qui préfèrent le cartonné. «Holmes» se vendra 3 fois plus en version carton pour un prix deux fois supérieur.
- Pensée comme une collection de découvertes, elle manque de «valeurs sûres», faciles à vendre, et qui entraînent le reste. D’autant que les libraires rechignent à conseiller un livre sur lequel ils perçoivent 2 €…
Nous finirons certains projets dans une forme classique, plusieurs s’arrêteront…Financièrement on mettra quelques années à s’en remettre mais la promesse fut belle !
Il faut tenter pour réussir et innover… même si parfois on en paie le prix fort…
par Sébastien Gnaedig