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Episode 6 : 2003 « la claque du retour au réel »
Mon parcours & les étudiant.e.s., par Joseph Béhé


L’école de BD en ligne se développait alors à vitesse grand V. J’avais 60 abonnés payants et une liste d’attente longue comme le bras… Ce développement de folie m’a rapidement conduit à m’entourer de quelques amis pour faire face à l’affluence. Tout d’abord Thierry Mary et Mathias Gally qui s’y connaissaient bien plus que moi dans « la chose internet » et puis naturellement d’anciens étudiants que j’avais formés pour la plupart d’entre eux aux Arts Décos qui trouvaient là un complément de rémunération. (je ne peux pas les citer tous, je vais en oublier, pardon! Cyrille Meyer, Fred Pontarolo, Sébastien Azzi, Mikhael Allouche (qui a développé l' Ecole Cesan à la suite), Amandine Laprun Sylvain Frécon, Murielle Rousseau, Christian Heinrich - Illustrateur Antoine Quaresma, Gilles Scheid, Daniel Blancou, Raphael Scheer…)

Les « étudiants et les étudiantes » abonnés à notre site étaient presque toutes des personnes qui n’avaient pas pu suivre des formations spécialisées au moment opportun (trop âgés, engagés dans une autre voie, vie familiale incompatible avec une scolarité normale…), mais aussi des personnes handicapées pour lesquelles l’école « en vrai » posaient trop de problèmes matériels d’accès ou de vie en groupe qui était inadaptée pour certains autres. Enfin des personnes à l’autre bout du monde qui n’avaient tout simplement pas d’école de BD à proximité. (comme ce restaurateur de Cuzco au Pérou dont j'ai malheureusement oublié le nom)
Les Cahiers de l'Image Narrative
Le confinement actuel et ses cours à distance me replongent dans cette époque où nous tentions d’établir des protocoles d’apprentissages qui simulaient une classe, des « rendus », des « corrigés » une discussion entre étudiants… Quand il n’y a pas le choix, on fait avec. Mais la grande différence avec le « présentiel » c’est le coût!

Faire une école à distance avec beaucoup d’interactions, ça prend un temps de dingue… et donc des heures et des heures de travail à rémunérer… et donc un prix… hors de prix.
Nous avions eu un financement de l’Agence Nationale pour la Valorisation de la Recherche pour un nouveau logiciel (une fierté que je ne manquais jamais de rappeler avec malice quand je croisais des amis chercheurs), nous avions aussi eu un prêt pour des reports de charges, mais rien n’y fit, nous dépensions trop en fonctionnement. La belle aventure sur internet eut donc une fin.
par Marek
L’entreprise que nous avions fondé L'iconograf existe toujours (dirigée par Thierry Mary) c’est maintenant une école de BD privée classique avec des locaux et des étudiants présents dans les murs… et mon investissement financier initial n’aura, fort heureusement, pas été perdu pour tous.

Ce qui aura fait grandir tout le monde, ce sont les apprentissages communs que nous y faisions : la pédagogie, les exercices (Merci encore à Claude Lapointe pour son aide), la discipline, la culture de l’enseignement à distance, les rencontres (Angoulême et ses soirées restau pas cher), les conférences, les formations de bibliothécaires, les stages, les publications, … tiens comme cette collection « les cahiers de l’image narrative » dont certains se souviennent (voir photo)

Que d’expériences engrangées, que d’émotions partagées, des réussites, des demi réussites 🙂 mais aussi des disputes et quelques regrets… la vie palpitante des créateurs quoi!

En 2005 une nouvelle page des Arts Décos allait se tourner pour moi, je vous la raconterai la prochaine fois!

JOUR 5: de brillants étudiants à distance Yve Rahuel Philan et Marek Jankowski Philippe Pech Claude Davancens, Roland Daigle, ... Je vous invite, pour celles et ceux qui ne les connaissent pas encore à découvrir leur travail!
Cévennes de Philippe Pech par  Yves Rahuel
la Plage de Seignosse par Roland Daigle

par Joseph Béhé

Les Invités