Chapitre 46:Benjamin Flao (et Christophe Dabitch)
30 ans d’édition, par Sébastien Gnaedig
Christophe Dabitch, avec qui je viens de publier «Abdallahi» (avec le talentueux Pendanx au dessin) me propose un nouveau projet avec un jeune dessinateur, Benjamin Flao. Journaliste de formation, Christophe s’est mis à la bande dessi-née pour raconter le destin de personnages hors du commun. Il a très vite com-pris que la bande dessinée est l’art de raconter en images et il s’appuie sur des dessinateurs au style très affirmé à qui il donne une place prépondérante : Jean-Denis Pendanx, Nicolas Dumontheuil, Christian Durieux, Jorge Gonzalez et donc… Benjamin Flao.
Benjamin vient du carnet de voyage. Son oncle, Gildas Flahault, peintre et illus-trateur, dit de lui qu’il est un «homme crayon». De fait, Benjamin possède un ta-lent rare : son dessin, qu’il soit très travaillé ou simplement esquissé, est immé-diatement empathique et séduisant.
Mais Benjamin veut mettre son dessin au service d’histoires fortes. Il est donc prêt à se lancer dans «La ligne de fuite», l’histoire d’un jeune poète qui part sur les traces de Rimbaud. Pour ce livre, il multiplie les étapes : découpage, crayonné, mise au net de son crayonné au crayon, que l’on imprime sur papier aquarelle pour la mise en couleur. 4 étapes magnifiques que Benjamin, une fois acquises les bases de la narration, va très vite réduire à deux, voire une, pour leur ouvrage suivant, «Mauvais garçons», où son talent graphique va faire mer-veille pour représenter la danse et le chant !
C’est avec son premier récit en tant qu’auteur complet qu’il va connaitre son premier grand succès : «Kililana song», l’histoire de Naim, jeune orphelin de 11 ans dans l’archipel de Lamu (Kenya). Un récit aux personnages hauts en cou-leurs inspiré par un voyage fait sur place.
Avec ce récit il prouve qu’il n’est pas seulement un dessinateur remarquable mais que son écriture, portée par un sens de l’observation particulièrement acé-ré, sonne juste.
Depuis, cet enthousiaste alterne collaborations et récits personnels en arrivant là où on ne l’attend pas !
par Sébastien Gnaedig