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Le cannibale recherchait de nouvelles victimes
Le Procès d'Hannibal

KASSEL (AFP) - Un cannibale allemand jugé pour meurtre a affirmé lundi lors de son procès à Kassel qu'il cherchait de nouvelles victimes sur l'internet lorsque la police l'a arrêté pour avoir tué et consommé sa première proie, consentante selon lui.
Selon la police régionale de Hesse, il existe en Allemagne un milieu d'adeptes du cannibalisme. Il recrute des gens 'comme vous et moi' appartenant à toutes sortes de milieux ou de métiers, 'qui n'ont pas un passé criminel', a dit un de ses responsables, lors de la deuxième journée d'audience du procès. En 2001, plusieurs mois après avoir dépecé et mangé un homme qu'il avait rencontré sur le réseau, Armin Meiwes a écrit dans un courriel à un ami : 'J'espère que je vais bientôt trouver une autre victime. Je n'ai presque plus de chair.' Meiwes avait noué des contacts via l'internet avec quelque 400 personnes. 'Il y a des milliers de gens qui veulent se faire bouffer', avait affirmé l'accusé la semaine dernière, au premier jour de son procès prévu jusqu'à fin janvier. L'existence du 'cannibale de Rotenbourg', sa ville d'origine, a été révélée par un étudiant d'Innsbruck, en Autriche. Tombé sur l'internet sur 'Franky' - comme Meiwes se faisait appeler - et feignant l'intérêt, il a découvert en communiquant avec lui l'étendue de son délire cannibale, avant d'alerter la police. L'accusé, un informaticien de 42 ans, a raconté lundi au tribunal que sa victime, Bernd Juergen Brandes, un ingénieur berlinois de 43 ans, l'avait 'déçu de nombreuses manières', notamment en mentant sur son âge, en refusant de faire l'effort de mieux le connaître avant de mourir, et en doutant que Meiwes fut aussi cruel qu'il le souhaitait. Le 'cannibale de Rotenbourg' a rejeté les accusations de meurtre, affirmant que Bernd Juergen Brandes était un complice consentant. 'Le tuer, c'était une manière de l'aider à mourir, de l'aider à se suicider', a-t-il déclaré. 'J'ai brisé un tabou pour lequel je dois me justifier devant Dieu et devant le monde.' Selon ses propres dires, Meiwes a congelé 30 kilogrammes de la chair de sa victime, dont il a mangé 20 kilos. Armin Meiwes a regretté de ne pas avoir consulté un psychologue. 'C'était comme un manège qui s'emballe, une spirale infernale', a-t-il confié. 'Ce fut le moment le plus effroyable de mon existence, nettement plus dur que ce que mon imagination avait dépeint.' Après avoir mangé son premier homme, il a avoué avoir encore eu envie de 'massacrer un autre être humain, de le dépecer'. Il comptait manger les derniers morceaux de sa première victime en compagnie de la suivante. Selon le parquet, Armin Meiwes est coupable de 'meurtre par plaisir sexuel' et a tiré avantage de la fragilité de Bernd Juergen Brandes. S'il est condamné, il risque 15 ans de prison. La défense affirme qu'il ne s'agit que d'un 'meurtre sur demande', passible d'un maximum de 5 ans de détention. Lors de cette deuxième audience du procès, trois cassettes vidéo d'une heure et demie chacune ont été diffusés à huis clos aux juges. Selon des policiers qui les ont visionnées auparavant, la victime, abrutie de somnifère et de schnaps, bougeait encore lorsque Meiwes l'a tuée à coups de couteaux. La police a aussi saisi chez Meiwes 304 cassettes et CD-Roms contenant de nombreuses photos et films à composante sexuelle. L'accusé retravaillait les photos sur l'internet, coupant virtuellement les têtes et faisant couler le sang.
Le Korrigan