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Entretien avec Arnaud Demaegd
interview accordée aux SdI en février 2021


Bonjour et merci de vous prêter au petit jeu de l’entretien…
Pouvez-vous nous parler de vous en quelques mots ? (parcours, études, âge et qualités, passions, numéro de carte bleue ou de comptes numérotés en Suisse ou aux Îles Caïmans ?)

J’ai 46 ans, deux enfants. Ma passion, c’est l’art (peinture et musique, principalement). Je suis illustrateur de jeux et de livres, traducteur de livres de fantasy, et prof d’anglais à la fac. J’enseigne la phonologie (ma spécialité), la traduction et la grammaire. En tant qu’illustrateur, je suis autodidacte. Je n’en tire aucune gloire ; c’est plutôt une difficulté. Par contre, j’ai un doctorat de linguistique… ce qui ne me permet pas d’avoir un compte en Suisse ou aux Ȋles Caïmans.

Autodidacte… ça laisse songeur… A quel moment vous êtes-vous rendu compte que le dessin allait occuper une place de choix dans votre vie ?
Quand j’étais enfant, mon rêve était de travailler dans le dessin. Ado, j’ai abandonné l’idée au profit de la musique… puis j’ai repris le dessin vers 17 ans, en recopiant du Boris Vallejo et des photos dans des magazines. Je ne m’en tirais pas mal, alors l’idée d’en faire quelque chose à refleuri. Ensuite, vers 22 ans, je me suis essayé à la peinture, qui m’avait toujours fait peur. Dès lors, j’ai préféré la peinture au dessin, et me suis un peu détourné du travail de ce dernier. Je regrette aujourd’hui ; je serais bien meilleur si j’avais continué de travailler et d’aimer le dessin.

Quel genre de musique jouez-vous ? Quel est votre instrument de prédilection ?
Je joue du rock. Mes instruments sont principalement la guitare, la basse, et dans une moindre mesure, la voix. J’aurais aimé jouer de la batterie, du piano – en jouer vraiment, je veux dire – mais il est déjà difficile de trouver le temps et l’énergie pour peindre et me maintenir dans les instruments que je connais, alors… le mieux est de ne pas me disperser davantage smiley

Magnum Opus, Johann, le religieux © Arnaud DemaegdEnfant, quel joueur étiez-vous et quels étaient alors vos jeux de chevet ?
Enfant, je jouais avec mon frère et son groupe d’amis, avec qui j’ai découvert le jeu de rôle en 1983. Le premier jeu de rôle auquel nous ayons joué est l’Ultime épreuve. Après, il y en a eu bien d’autres, de l’Appel de Cthulhu à JRTM en passant par Star Wars D6. Il y a eu d’autres jeux, bien sûr, comme Sherlock Holmes, détective conseil, que nous avons réédité par la suite. Celui auquel nous avons le plus joué est sans doute l’Appel de Cthulhu, ou peut-être JRTM.

L’Ultime Epreuve… Que de souvenirs ! Comment êtes-vous tombé dans la marmite du JdR ? Qu’est-ce qui vous attirait dans ce loisir quelque peu marginal à l’époque ?
J’avais neuf ans quand j’ai commencé… alors mes souvenirs ne sont pas forcément fiables. Cela dit, je me rappelle effectivement que le JDR était alors une activité sulfureuse, sur fond de suicide de joueurs aux Etats-Unis. Ce qui nous attirait, c’était tout simplement la nature même du JdR : créer un personnage (encore aujourd’hui, c’est ma phase préférée) et vivre une aventure. Avec un bon maître du jeu et un peu d’imagination, tu oublies vite que tu es attablé avec des joueurs qui mangent des fraises Tagada (je parle de quand nous étions mômes, bien sûr smiley).

Quels sont vos meilleurs et vos pires souvenirs de rôlistes ?
En tant que maître de jeu, mon meilleur souvenir est une campagne de Vampire : the Requiem que j’ai pu mener jusqu’à son terme (c’est déjà un exploit), et qui a été au-delà de toutes mes espérances grâce à l’investissement des joueurs. L’un d’eux, par exemple, jouait un double-jeu qui a donné lieu à des développements étonnants. Je n’ai pas vraiment de mauvais souvenirs, ce qui est certainement une bonne chose !

Vous êtes connus pour votre travail dans le monde d’illustrateur dans le monde du jeu, pour l’éditeur Ystari notamment fondé par un certain Cyril Demaegd… Êtes-vous vous même un (gros) joueur ?
D’abord je ne suis pas gros. Juste un peu enveloppé. Ensuite… non, je ne suis pas un gros joueur. J’aimerais pratiquer davantage le jeu de rôle, mais il est difficile d’organiser des séances régulières. Encore que mes amis et moi commençons à nous y remettre en vidéo conférence, et ce, grâce au confinement ! Les autres jeux… j’aime bien comme ça, mais je n’en suis pas dingue non plus. Il y en a qui me plaisent beaucoup, hein, mais c’est finalement assez rare.

smiley
Un titre ou deux pour nous faire une idée ?

Je vais d’abord te parler des jeux auxquels j’ai participé, par pur chauvinisme, et aussi parce je ne joue que rarement aux autres : parmi les jeux Ystari, j’aime beaucoup Sherlock Holmes : Détective Conseil, Prosperity (à deux joueurs) et Spyrium. Et Mousquetaires du Roy, que j’avais trouvé super. Aujourd’hui, j’aime jouer à Star Wars Rébellion avec mon fils. Oh, et puis, quand même, dans le temps, j’appréciais beaucoup des jeux comme Rogue Trooper, Talisman, Vous êtes l’As des As… en vrac !

Magnum Opus, Hermes Malavi, le jeune noble © Arnaud DemaegdTravailler dans le domaine ludique est-il différent que de travailler sur des couvertures de romans par exemple ?
C’est le même métier, mais les contraintes sont légèrement différentes. Dans le jeu, il y a la contrainte… de la jouabilité. Une illustration de jeu, du point de vue ludique, est moins importante que les éléments graphiques (valeur dans le jeu, force de la carte, etc) qui sont posés dessus. On doit choisir sa composition et ses couleurs en fonction des éléments qui viendront se superposer sur l’image.

Comment définiriez-vous le travail d’illustrateur dans le monde du jeu ? Quelles sont pour vous les grandes joies et les grandes difficultés du métier ?
L’illustrateur est l’élément indispensable pour donner vie à l’univers d’un jeu, mais peut aussi amener les acheteurs potentiels à prendre une boîte parmi les cent qui sont exposées en rayon. Son travail, au niveau de la couverture du jeu (comme pour les livres, d’ailleurs), est d’amener ces mêmes acheteurs potentiels à retourner la boîte pour voir ce qui est écrit derrière. J’aime quand on me propose un thème intéressant (pour moi, Lovecraft, Sherlock, la mythologie, certaines périodes historiques). Il est aussi très agréable de faire des séances de dédicace à plusieurs artistes, mais cela ne m’est pas arrivé depuis longtemps. Cela remonte, je crois, à mon dernier Ludinord.

Les difficultés ? Se renouveler sans se trahir… ? Et garder intacte l’envie d’attaquer de nouveaux projets en sachant que l’on n’est pas maître de ses images. C’est une chose qu’il faut accepter quand on est illustrateur, que ce soit dans le jeu ou dans le livre. Il y a un autre aspect dont je ne raffole pas, c’est de fournir les images en couches séparées (le personnage détaché du fond, par exemple). Je le fais si on me le demande, mais ça va totalement à l’encontre de ma façon de travailler. À la manière d’un peintre ancien, je travaille toute mon image en même temps, en monochrome, puis je monte progressivement les couleurs, en approfondissant les ombres avec des couches transparentes, puis en « allumant » la lumière avec des touches plus opaques… Une technique qui se marie mal avec cette contrainte assez récente consistant à fournir les éléments « prédécoupés ».

Pourquoi l’éditeur impose-t-il ce genre de contrainte ?
Pour pouvoir déplacer les éléments si nécessaire, ou éventuellement pour incruster un personnage dans le livret de règle ou sur la boîte. Ce n’est pas du tout injustifié, comme demande, mais, ça ne me facilite pas la vie smiley

Quel est le jeu dont vous êtes le plus fier et quel jeu auriez-vous aimé illustrer ?
Le jeu dont je suis le plus fier ? Je ne sais pas, peut-être la réédition de Détective conseil. Je suis aussi assez fier du travail abattu sur Outlaws : Last Man Standing, de mon ami Jérémy Pinget. Il n’y a pas de jeu spécifique que j’aurais aimé illustrer mais, étonnamment, j’attends encore d’en illustrer un avec des dragons, des monstres ou des aliens (encore que j’aie illustré le Donjon de Doo-Arane, un scénario d’Unlock! avec un dragon et un élémental d’eau).
l'atelier d'Arnaud Demaegd
Comment abordez-vous généralement le travail artistique sur un jeu ? Les contraintes de format ou de fabrication sont-elles un frein à votre créativité ou au contraire une contrainte appréciable ?
Je l’aborde en me renseignant sur le thème, en faisant des recherches historiques et artistiques. J’aime beaucoup la phase de recherche. Dans le temps, je commençais par la couverture, comme sur Myrmes, Détective conseil ou Prosperity. Cela me permettait de goûter à l’univers du jeu. Aujourd’hui, le monde du jeu a changé, on n’a plus le temps de procéder de cette manière, alors je n’ai plus vraiment d’habitude à ce niveau… Si on me donne le choix, je me lance sur l’illustration qui m’inspire le plus, et je la soigne au maximum pour donner (à l’éditeur et à moi-même) le « ton » du jeu. C’est ce que j’ai fait sur Magnum Opus, où j’ai tout de suite eu une vision claire du personnage austère du religieux.

Vous avez signé les dessins de l’élégant Magnum Opus de Lionel Borg… Comment avez-vous investi la Prague des alchimistes ? Quel était le cahier des charges de l’éditeur ?
Les ressources iconographiques sont finalement assez pauvres sur la Prague de cette époque (en tout cas sur Internet !). Pour les costumes, j’ai dû choisir une décennie précise (je ne suis plus très sûr, mais c’est dans la deuxième moitié du 16ème siècle). J’ai pris comme repères des tableaux français, italiens, espagnols. Comme la mode, chez les nobles, se décidait dans ces pays-là, j’ai donné quelques années de retard à mes nobles praguois. Le religieux dont je parlais porte même une tenue décolletée qui doit dater de 30 ou 40 ans, niveau mode. L’éditeur m’avait envoyé un cahier des charges assez précis ; je crois qu’il visualisait quelque chose de très moderne… Et là, je lui envoie mon religieux hyper austère, avec une lumière zénithale un peu sinistre… Une image très sombre.
Heureusement, Sébastien Célerin est ouvert d’esprit, et il a adoré. Nous sommes donc partis sur un style un peu plus proche de l’époque, un peu comme des tableaux à l’huile. Par la suite, nous avons changé les fonds pour les rendre plus clairs, mais c’était le fruit d’une longue réflexion et de discussions fructueuses.

Qu’est-ce qui vous motive à illustrer un jeu plutôt qu’un autre ?
Le thème ! Et aussi le fait d’avoir de la place ou non dans mon emploi du temps. Et aussi, par orgueil mal placé, d’être le premier choix d’un éditeur !

Magnum Opus, Ludmila la gitane © Arnaud DemaegdSur quel format avez-vous réalisé les magnifiques illustrations des cartes ?
Il s’agit d’illustrations numériques d’assez grand format, réalisées avec une technique proche de ce que j’aurais fait à l’huile, à ceci près que je préfère peindre sur toile alors que ces images sont peintes comme des tableaux sur bois pour respecter le style de l’époque.

Serait-il possible de visualiser les différentes étapes de la réalisation d’une carte donnée pour mieux comprendre votre façon de travailler (si tant soit est que vous en gardiez trace !).
Malheureusement, je n’ai pas gardé les différentes étapes des illustrations de ce jeu. Je le faisais, avant, puis j’ai compris que ça ne servait pas à grand-chose ! J’avais fait un petit tutoriel sur une illustration d’Outlaws, si tu veux.

Pourquoi rester sur des outils « traditionnels » plutôt que d’opter pour le numérique comme le font bon nombre d’illustrateurs ?
C’est amusant, les gens sont persuadés que je travaille mes illustrations à l’huile. Seules mes œuvres personnelles sont à l’huile (et encore, pas toutes). Pour les illustrations, je travaille à l’ordinateur. Ça m’évite de m’attacher à une image qu’il faudrait ensuite changer parce que l’éditeur le demande. Et puis surtout, l’huile brille, ce qui la rend difficile à photographier correctement. Quand je peins en numérique, je peux envoyer le résultat à l’éditeur dans la minute qui suit.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un jeune illustrateur désireux de faire carrière dans le monde du jeu ?
Je lui conseillerais de ne pas travailler gratuitement. Certains (rarement les éditeurs sérieux, heureusement) font croire aux jeunes que s’ils acceptent de bosser pour rien, le simple fait de sortir le livre ou le jeu en question les aidera dans leur carrière. Ils auront en plus le droit – et l’insigne honneur – de mettre les images dudit jeu dans leur book. C’est du baratin ; l’objectif du commanditaire n’est pas « d’aider » l’illustrateur, mais d’avoir des illustrations gratuites. Un boulot gratuit ne débouchera généralement sur rien ; au mieux, les gens mal intentionnés se passeront le mot que l’illustrateur est gratuit, et cela débouchera sur d’autres boulots gratuits.
Sinon, comme conseil « technique », je dirais qu’il faut se cultiver dans beaucoup de domaines, nourrir un grand intérêt pour les recherches historiques et autres, et étudier l’art au fil des époques. Ne surtout pas se limiter aux comics ou aux mangas.
Magnum Opus, Wolfrad, le soldat © Arnaud Demaegd
Dans quelle ambiance sonore travaillez-vous généralement ? Silence monacal ? Radio ? Musique de circonstance ?
Musique de circonstance ou pas. Je me rappelle en général longtemps après quelle était la bande son d’un jeu ou d’un autre. Je choisis moi-même ma musique ; je déteste la radio, ou plutôt la musique à la radio. Je n’aime pas qu’on décide pour moi de ce que je dois écouter, et encore moins qu’on me passe en boucle un morceau qui me déplait, jusqu’à ce que je finisse par le chantonner.

Comment parvenez vous à mener de front vos métiers et vos passions ? Entre l’enseignement, la peinture et la musique, on dirait que vous avez plusieurs vies !
Surtout qu’il faut ajouter la traduction à tout ça, et que c’est de loin l’activité la plus chronophage ! Disons que c’était plus facile quand j’étais plus jeune et n’avais pas d’enfants. En ce qui me concerne, vivre c’est créer et se cultiver. C’est ce que j’aime. J’y consacre donc du temps, quoi qu’il en coûte. Je suis un touche-à-tout, c’est à la fois une passion et une malédiction. Par exemple, je me suis mis ces dernières années à écrire de la musique à tendance classique sur partition, alors que je ne maîtrisais pas trop le solfège. Ce genre de « défis » me motive.

Que cherchez-vous à exprimer à travers ces différents médiums ? La musique vous procure-t-elle des sensations analogues à la peinture ou sont-ce deux domaines radicalement différents ?
Ce que je cherche à exprimer… dépend du moment. Souvent de la colère ou de la frustration, je le confesse. Mes tableaux personnels sont souvent cathartiques. Le rock est aussi un défouloir, surtout au chant. Quand tu as joué du rock pendant trois heures, tu n’es plus énervé !
La satisfaction de la peinture est parfois assez différée, notamment à cause des nombreux préparatifs d’un tableau. La musique est plus immédiate. Jouer à plusieurs, en groupe, voire sur scène, procure des sensations très différentes.

Pouvez-vous lever le voile sur vos projets en cours et à venir ?
Il est possible que je retravaille sur du Sherlock Holmes d’ici peu. En dehors de ça, pas grand-chose hormis mes projets de tableaux personnels. Je ne suis pas sûr de continuer dans le jeu. J’hésite. Il faudrait pour ça un projet qui m’intéresse particulièrement, et ça ne court pas les rues. Je n’ai pas envie de faire la même chose que les autres, et c’est ce que demandent beaucoup d’éditeurs aujourd’hui ; il y a une grande standardisation graphique, un « style jeu de société ». Tant mieux pour les copains qui travaillent dans ce style, mais ce n’est pas mon cas. Tiens, d’ailleurs, c’est amusant : dernièrement j’ai appris qu’un « professionnel de la profession » considérait que je n’étais pas « bankable » et que ce que je faisais était vieux, démodé. Ça me fait rire. Je me console en me disant qu’il s’est vendu des centaines de milliers de jeux avec mes illustrations… et que ça continue. Si un jour je retourne sur un festival ou un salon, j’espère avoir l’occasion de discuter avec cette personne.
Arnaud Demaegd au festival de Plouescat
Auriez-vous quelques films, musique, jeux ou bouquins à conseiller à nos lecteurs désireux de s’échapper de leur confinement ?
Au risque de me répéter par rapport à d’autres interviews, je conseille des classiques comme Les trois mousquetaires, L’Illiade et Voyage au bout de la nuit (peut-être pas ce dernier en cas de déprime en période de confinement !). Je m’intéresse peu à ce qui s’écrit aujourd’hui, mais je ne désespère pas d’avoir une révélation un jour ! Ah tiens, un conseil de jeu vidéo, pour ceux qui ne l’auraient pas encore essayé : j’ai adoré Life is Strange, qui est déjà assez ancien, mais m’a accroché dès la première minute.

Tous médias confondus, quels sont vos derniers coups de cœur ?
Downton Abbey. Je l’ai vu sur le tard, mais ça m’a beaucoup plu (malgré les facilités scénaristiques), notamment en tant qu’angliciste. C’est une période et un monde auxquels les séries s’intéressent peu, et ça change des histoires de tueurs en série. J’ai bon espoir pour The Queen’s Gambit, que je n’ai pas encore vu.

Y a-t-il une question que je n’ai pas posée et à laquelle vous souhaiteriez néanmoins répondre ?
« Le jeu est-il un art ? » Elle m’amuse, celle-là. Pour faire court, vient toujours un moment où un médium qui rencontre le succès cherche à être reconnu comme un art. Autrement dit, à ajouter le prestige intellectuel au succès financier. Cette quête de reconnaissance me fatigue d’autant plus que la plupart des vrais artistes gagnent tout juste de quoi manger. Je ne nie pas que les gens aient un savoir-faire en matière de création de jeu, ni qu’ils aient des capacités de création, d’invention. Mais attention, l’étincelle créatrice, ce n’est pas de l’art. Ça s’appelle une idée. Beaucoup de gens ont des idées ; tous ne sont pas des artistes. Chacun a sa définition de l’art, et je pense que cette définition a bien changé au vingtième siècle. Avant, l’art était plus ou moins synonyme de savoir-faire. Pour moi, l’art, c’est la nécessité absolue et irréductible d’exprimer quelque chose sous forme visuelle, sonore ou autre. Selon cette définition (qui m’est donc personnelle), peindre une illustration n’est pas forcément de l’art, puisque cela ne répond pas à un besoin irrépressible de création. Art et illustration peuvent se rencontrer, mais l’illustration, pour moi, est la plupart du temps un simple savoir-faire.

Pour finir et afin de mieux te connaître, un petit portrait chinois à la sauce imaginaire…

Si tu étais…

Magnum Opus, Radek, le vieux noble © Arnaud Demaegd
un personnage de BD : Fantasio…
un personnage mythologique : Ulysse
un personnage de roman : Bardamu
un personnage de JdR : Bardamu (j’aurais aimé le jouer dans la Brigade Chimérique)
un artiste des temps passé : John William Waterhouse
une chanson : Mary Long, de Deep Purple
un instrument de musique : La basse
un mécanisme de jeu de société : La pose d’ouvrier
une découverte scientifique : Le vaccin de la Covid
une recette culinaire : La raclette
une pâtisserie : Le gland
une ville : Londres
une qualité : La curiosité
un défaut : La paresse
un monument : Le dôme des Invalides (c’est la coiffure)
une boisson : Orangina !
un proverbe : Rien ne sert de mettre le vieux singe à l’eau ou à la fin, il se casse.

Un dernier mot pour la postérité ?
Hello, postérité.

Un grand merci pour le temps que vous nous avez accordé !
Merci à toi de m’avoir invité à répondre à tes questions !
Le Korrigan