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Entretien avec Franck Brison
interview accordée aux SdI en avril 2021


Bonjour et merci de vous prêter au petit jeu de l’entretien…

Question liminaire : êtes-vous farouchement opposé au tutoiement ? Si oui, je me ferais violence mais je sais qu’un « tu » risque tôt ou tard de partir tout seul pendant que je nettoierai mon clavier…

Ahah ! Salut, et tout d’abord, un très grand merci pour l’invitation sur Les Sentiers de l’Imaginaire, dont je suis l’actualité - depuis sa création - avec beaucoup d’intérêt. Et partant pour le tutoiement, bien évidemment.

Sans rire ??? Le monde est petit… Ça fait plaisir en tous cas smiley
Merci pour le tutoiement !
Peux-tu nous parler de toi en quelques mots ? (parcours, études, âge et qualités, passions, numéro de carte bleue ou de comptes numérotés en Suisse ou aux Îles Caïmans ?)

50 ans sur le papier. Je parlerais avant tout, pour l’aspect vie professionnelle, d’un parcours autodidacte m'ayant permis de tâter de pas mal de domaines variés (vers le milieu des années 80 : au sein de la toute première télévision de quartier de France, en urbanisme, en tant qu’éducateur spécialisé, dans le milieu médical, celui de la banque, etc…) et s’étant stabilisé il y a environ 20 ans en tant qu’archiviste.

Ce qui ne m’aura par ailleurs pas empêché d’acquérir une certification d’État (ou Bac +) en marketing digital (élaboration de sites, search engine optimisation, search engine advertising, community-management…) il y a environ 6 ans. L’occasion de choisir et de défendre - sur mon temps personnel - les divers projets à forte valeur culturelle (écrivains, musiciens…) pouvant se présenter au détour du chemin.

Concernant la question des passions, et bien… je pense qu’il n’y aura pas vraiment d’effet de surprise si je te dis que TOUT ce qui touche au sujet de l’Imaginaire (et je tiens ici à la majuscule d’intention) me transporte depuis toujours ? Ceci un peu comme la peinture, la musique (pratique des deux), la lecture (romans, BD), l’écoute de podcasts (type Les pieds sur Terre, Les Chemins de la Philosophie, Mauvais Genres et bien d’autres encore)… et le binge-watching de séries télévisées (média dont Aube de Sang s’est d’ailleurs inspirée dans l’élaboration de sa structure).

Aube de Sang © Edition Sycko / Greg Lofé GuillhaumontEnfant, quel joueur étais-tu et quels étaient alors tes jeux favoris et quels sont-ils aujourd’hui?
Rien de fondamentalement exceptionnel. Je jouais à incarner mes héros favoris (James West, Steeve Austin…) du moment, à me fabriquer les lances-toiles de Spider-Man, ce genre de trucs… puis pas mal d’aventures périlleuses à vélo avec les potos (nous partions souvent fort loin de nos domiciles ; si nos parents avaient su, ahah !). Hey ! Stranger Things Powa, Dude !

Sur un autre plan, les jeux de société me fascinèrent dès le plus jeune âge (avec une famille que je voyais - entre autre - souvent jouer avec passion à la toute première version du Cluedo). J’eus de ce fait et par extension le bonheur d’être initié très tôt à certains jeux de stratégie classiques, dont celui des échecs (souvenirs avec mon père, toujours bienveillant, en vis à vis).

L’univers ludique m’intéresse toujours autant aujourd’hui. Bien sûr, les jeux de rôles sont un amour inconditionnel. Je me tiens toujours au courant de la moindre actualité affairante et ne manque pas de maîtriser en mode virtuel dès que la possibilité se présente (dernièrement sur du Hexagon Universe, puis, prochainement sur du Barbarians of Lémuria avec la formidable campagne du ‘Dieu Voilé’).

Après - pour être tout à fait honnête - il est clair qu'il m’est quand même difficile de maîtriser de façon soutenue sur la régularité et la longueur en intégrant les contingences de la vie plus ordinaire. Je m’exerce donc de temps à autre à peindre mes miniatures du jeu de stratégie avec figurines Mythic battles Panthéon en tachant de viser un niveau dit ‘d’exposition’ (que je n’ai pas encore atteint).

Quelques autres jeux de ce type présents dans ma ludothèque ? Yep : Space-Hulk, Claustrophobia, Deep-Madness, Mice & Mystics, Conan, Kane, Joan of Arc…’me faudrait 10 vies de plus pour profiter à fond de tout ça, erf…

On en est tous là smiley
Aube de Sang, illustrations © Edition Sycko / Greg Lofé Guillhaumont
Comment es-tu tombé dans la marmite du Jeu de Rôle et quels sont tes jeux de chevet ?
Le déclic s’est produit aux alentours de 1983… j’avais 13 ans à l’époque et un super pote (Joël Roth, si tu me lis smiley ) élève très doué (ce que je n’étais pas) m’avait demandé (je ne sais plus pour quelle raison) de lui garder pour quelques semaines un sac blindé de figurines de plomb.

Il s’agissait là des toutes premières figurines du catalogue Citadel (devenu Games Workshop par la suite)…

Et un TWIST de folie allait instantanément se déclencher en ouvrant - non pas un vulgaire sac - mais ouais… cette… sorte… de… porte dimensionnelle ? A son retour, je demandais à Joël de m’expliquer d’où étaient issus ces modèles et c’est là qu’il me révéla jouer à Donjons et Dragons.
De là, le mauvais élève s’y colla à son tour et développa une passion grandissante pour la lecture, etc… et fonda - un an plus tard - son tout premier club, rassemblant une bonne dizaine d’amis totalement acquis à la cause !

Mes JdR de chevet ? Oui. Hurlements, Maléfices, Crimes, Hellywood, Delta Green, Channel Fear, Barbarians of Lémuria, Würm, Terra Incognita, Capitaine Vaudou, Knight… les campagnes aussi, du type Les Encagés ou Pax Elfica sont sur mes étagères et attendent que je pousse plus loin dans le cours de leur découverte… bref, principalement - et comme tu peux le constater - des univers issus de la french-touch rôliste.

Quelles sont tes meilleurs et vos pires souvenirs de JdR ?
Mes meilleurs souvenirs en tant que joueur vont sans conteste dans la direction de mon vieil ami et très fameux conteur : Naël. Sur de L’Appel de Chtulhu et du Delta Green. Toutes les parties qu’il mena dans ce cadre et auxquelles j’ai pu participer à ce jour sont mémorables. Parce que boss dans l’art de l’immersion et favorisant le rôleplay à tous les étages. Je n’entrerai pas plus dans le détail, les situations étant à vivre en JdR pour vraiment les apprécier à leur juste valeur. Mais clairement, un très grand meneur.

Mes meilleurs souvenirs en tant que meneur sont ceux dans lesquels l’émotion (et la palette est vaste sur ce point) touche direct en plein cœur de cible. Comme dans le dernier scénario d’Hexagon Universe maîtrisé par ton humble serviteur et durant lequel une scène (absolument improvisée) nous bouleversa tous très profondément. Mais soyons clairs : pas question de m’attribuer tout le mérite de ce genre d’instant. Il faut aussi disposer de LA team capable de vouloir libérer ce genre d’égrégore in game.

Mes pires souvenirs ? Hmm… peut-être des moments (adolescence, et même, un peu plus tard) pas très reluisants où ma propre pratique du hobby ne volait parfois pas très haut et pouvait servir de basique exutoire. Mais bon… le JdR a ceci de bon dans ce qu’il peut donner à chacun le goût d’apprendre à mieux se connaître et viser dans le sens de l'amélioration au fil du temps.

Si tu devais expliquer en quelques mots ce qu’est le JdR à ma grand-mère, que lui dirais-tu ?
Ma grand-mère s’en fout et ne comprendra jamais, comme toutes les grands-mères du cosmos, ahah ! Mais ok, Dude… admettons qu’elle le puisse. Pas de grand discours à tenir.
Nous regarderions et/ou écouterions simplement ensemble un bon vieil Actual Play (j’adore, en peignant mes figurines) de qualité comme il y en a de plus en plus sur Youtube. Par exemple, du Role’n Play (les saisons 5 et 6 sont vraiment géniales, à mon sens), La Bonne Auberge, Tales of Pi (les mini campagnes horrifiques), Fumble Play, The Midnight Lodge

Portait de Yann, en PnJ crimeesque ©éditions Sycko / Arnaud HascoëtComment as-tu découvert Crimes, jeu de rôle horrifique se déroulant à la Belle Epoque ?
Dans un tout autre style, j’étais déjà uber fan de Maléfices (envers lequel je demeure très fidèle) depuis la première heure. Je suis tombé bien des années plus tard, et un peu par hasard, sur la présentation de la toute première version de Crimes, qui venait alors d’être publiée.
Après lecture, le parti-pris de Yann Lefebvre (l’auteur du jeu) m’avait immédiatement séduit. Une plongée cauchemardesque, sans issue, dans un contexte fin de / début de / siècle située à des années-lumière de l’habituelle image d’Épinal ‘Belle-Epoque’ (qui était, en réalité, bien loin d’être aussi ‘belle’) communément servie. Le tout décliné via une large panoplie de genres horrifiques, abordés sous l’angle complexe de la dégradation irrévocable du corps et de la psyché humaine (ou principe de Déchéance).

Comment es-tu passé de l’autre côté de la barrière en signant Aube de Sang, un scénario se déroulant durant la Commune et proposant aux joueurs d’incarner des gosses durant cette courte période où tout semblait possible ?
Je suis passé de ‘l’autre côté’ sans m’y attendre. Du tout. Vraiment. L’univers de Crimes m’avait tellement inspiré qu’après lecture, je me mis à écrire spontanément une très courte nouvelle prenant place au tout début du créneau Historique spécifique au jeu (1871 / 1914).

Sans chercher trop loin, et le contexte me semblant des plus favorables pour ce que je voulais raconter, le récit prit donc place dans le cadre dévasté de La Commune de Paris. Le pourquoi des enfants (ou adolescents) me vînt instantanément, et par simple association d’idées, avec le personnage de Gavroche, apparaissant dans le roman Les Misérables, de Victor Hugo.

Je décidais donc de créer ma bande de Gavroches à moi, façon Crimes, pour développer ma petite histoire horrifique (mêlant à la fois éléments fantastiques et ressorts de films type ‘survival').
Bref. Ce que je fis, en mode quais automatique. Me retrouvant au final avec deux pages bien noircies…

Ne sachant ensuite que faire de ce qui se perdrait certainement dans les limbes de mon disque dur, je me décidais - sur un coup de tête - à envoyer le tout à Yann Lefebvre (que je ne connaissais pas du tout), en guise de simple clin d’oeil ludique et amical. Sans ne rien attendre en retour.
Lequel ne tarda pas se manifester, à ma très grande surprise, sous la forme d’un mail déclarant en synthèse : «… intéressant, pourrais-tu en faire un petit scénario que nous pourrions mettre gratuitement à disposition pour notre communauté… ? »
L’aventure du développement d‘Aube de Sang’ venait de commencer.
Aube de Sang, maquette intérieure © Sycko
Comment présenterais-tu cette campagne à un joueur désirant s’y lancer ?
Je lui présenterais Aube de Sang en premier lieu comme une œuvre punk, ouverte, survivaliste, noire, sale, dépressive, brutale, historique, persistante, expressionniste, distordue, hallucinée. Comme une histoire macabre - suivant un fil rouge ne faisant preuve d’aucune concession - posant les fondations du principe de Déchéance inhérent à Crimes. Et comme une expérience à vivre pour meneurs/joueurs avertis, aimant avant tout le rôleplay pour le simple plaisir du rôleplay et le ressenti de la fièvre de l’instant présent.

Je lui présenterais aussi cette campagne comme une histoire originale impliquant une bande de mômes attachants, abandonnés à eux-mêmes, déjà profondément marqués en leur forts intérieurs (c’est à dire, pas des enfants/ adolescents lambdas ; mais bien une galerie de pjs typiquement ‘crismesques’, ayant leurs petits ou grands secrets à partager, ou pas) dans leurs backgrounds respectifs.

Je lui dirais en complément que tout l’enjeu sera - pour la team qui osera se lancer dans l’aventure - de tenter de préserver, envers et contre tout, la part d’humanité, d’innocence et de lumière présentes (certes parfois bien enfouies) dans le cœur de chaque Gavroche. Mais que la lutte sera âpre, cruelle et sans merci. Car c’est finalement bien de cela dont traite Aube de Sang en réalité. Et crois-moi, tous n’en sortiront pas indemnes.

Je pourrais également avancer qu’Aube de Sang ne prend jamais parti (j’ai bien sûr mes propres inclinaisons personnelles sur ce point) dans le contexte politique, religieux…, etc de La Commune de Paris et que nous présentons simplement les choses de la façon la plus ludique, variée et factuelle possible. Charge à chacun, ensuite de s’approprier la campagne comme il le voudra.

Ce qui m’amène d’ailleurs ici à évoquer un autre élément déterminant de la campagne : Yann Lefebvre et moi-même n’y présentons jamais que des propositions (même lorsqu’apparaissant parfois de façon plus ‘scriptée') que chaque meneur pourra/devra ignorer, modifier, s’approprier à sa guise. Ceci selon les divers degrés de complexité, d’évolution, de violence, de tolérance psychologique, d’instants de grâce, de poésie (car oui, il y en aura aussi ; et parfois de forts émouvants), etc… envisagés à l’instant T. Une façon de faire, aussi, pour aller dans le sens de l’improvisation sur le vif !

Bref, comme tu l’auras compris, les meneurs seront en mesure de faire varier tous ces ‘kits’ (le mot n’est certes pas très sexy ; mais parle bien de lui-même) comme autant de modules d’inspirations thématiques suivant le fil de 4 saisons plongeant toujours plus avant en un abominable crescendo où les repères les plus conventionnels seront clairement mis à mal - selon les besoins, les humeurs, la sensibilité du moment.

Pour finir, et si je devais établir une analogie… je dirais qu’Aube de Sang serait quelque part à appréhender comme une sorte de créature de Frankenstein. Et charge à chacun - une fois encore - d’en faire ce qu’il voudra (niveau de maîtrise, temps à accorder à chaque session, etc…) au final.
Aube de Sang, illustration © Edition Sycko / Greg Lofé Guillhaumont
Qu’est-ce qui t’a donné envie d’utiliser la Commune comme cadre de jeu ?
Certaines images gravées en mémoire, issues de la littérature, de la bande-dessinée (Tardi !) ou du cinéma. L’aspect tout à la fois unique, insolite, destroy, éphémère et pourtant si crucial de notre Histoire de France.

Le fait qu’à l’époque du développement d’Aube de Sang (3 ans de brainstormings passionnés, avec mon éternel senseï et co-auteur, Yann Lefebvre ; sans qui la campagne n’aurait jamais atteint son ampleur actuelle) la période de La Commune de Paris était (et demeure encore) si méconnue

Et l’envie, quelque part, je l’avoue bien volontiers, de vouloir rendre justice (en toute modestie ; mais toutefois avec l’idée ben chevillée de vouloir ‘contribuer à’) en exhumant ce contexte pas si lointain tout en le superposant au conte funeste dont nous parlons ici.

L’écriture de la campagne Aube de Sang a-t-elle nécessité de longues et passionnantes recherches documentaires ?
Disons que… quand tu as l’immense chance et honneur d’avoir Yann Lefebvre, créateur de l’univers de Crimes et émérite professeur d’Histoire, à tes côtés, la donne part déjà monstrueusement gagnante. Clairement, même si je suis demeuré le gardien des divers axes de développement, Aube de Sang ne s’est jamais un seul instant développé en solo.

En synthèse, il s’agira donc bien de se montrer des plus précis en préambule, relativement à ce fruit issu d’une formidable émulation entre deux personnes que tout semblait théoriquement ne pas rapprocher (avant d’envoyer ma nouvelle et de recevoir ce retour mentionné un peu plus haut, je ne fréquentais en effet pas spécialement de cercles attachés aux divers domaines du Savoir, ceci étant dit dans l’acceptation la plus noble du terme).

note : en revoyant les choses avec un peu de recul et d’humour, il m’arrive parfois d’envisager notre duo façon ‘The Persuaders’, un peu sur le modèle de Brett Sinclair / Daniel Wilde, ahaha !


Donc… euh oui, pardon… revenons en plus précisément à notre sujet. Il est évident que les connaissances encyclopédiques de Yann Lefebvre en Histoire contribuèrent de façon plus que significative à renforcer le cadre Historique d’Aube de Sang.

Et oui, de longues et passionnantes recherches de sa part, avec - par exemple - des articles de journaux que nous compulsions et commentions avidement, etc… tout cela donnant naissance à une singulière galerie de pnjs (ou de ‘figurants’, pour les éventuels non rôlistes qui nous liraient) aux motivations très variées et d’arcs narratifs entrant en relation. La Commune de Paris au ras du pavé, en somme, comme aime à le souligner très justement Yann !

Jemrys, Fondateur et Maître d'Oeuvre des Editions Sycko © Jemrys / Sycko Quel bouquin conseillerais-tu à un lecteur désireux d’en apprendre plus sur la période ?
Il y en a tant ! Sans hésitation, au rang des premiers et des plus récents : La Commune de Paris, 1871, coordonné par Michel Cordilot, aux éditions de l’Atelier. Pas de grands discours à tenir sur le sujet. Rendez-vous simplement en librairie et vous comprendrez aisément le pourquoi de ce choix.

Il est d’ailleurs intéressant de noter que cet ouvrage est cité en tête des références bibliographiques par les éditions Sycko (dont Jemrys - personnalité bien connue du milieu rôliste - est le talentueux fer de lance et fondateur) dans les communiqués destinés à maintenir le lien avec nos heureux souscripteurs.

Et un second, pour son traitement des plus original (présenté sous forme d’échanges épistolaires entre l’auteure et nombre de figures marquantes, dont pour beaucoup, de femmes) : La Commune au Présent, de l’historienne Ludivine Bantigny, aux éditions La Découverte.

D’ailleurs, et d’une façon plus étendue sur le sujet, ne manquez pas de rester bien connectés sur la page Game on Tabletop où sera (et où est déjà) publié - tout le long du temps de la précommande participative - toute une série de ressources bibliographiques documentaires qu’il serait bien dommage de rater ;)

As-tu eu l’occasion de lire la trilogie les Damnés de la Commune de Raphaël Meyssan, un récit hallucinant composé uniquement de gravures d’époque ?
Absolument pas. Mais tu viens de très fortement titiller ma curiosité ! A mon tour de te poser une question (ahah !) par conséquent. Dis-nous en donc un peu plus sur cette trilogie, très cher Laurent ?

En quelques mots alors… L’idée un peu folle de l’auteur est de faire revivre la commune en utilisant des gravures d’époque (recadrées, découpées et trifouillées avec un certain génie) pour raconter la vie de deux communards ordinaires… Pour la petite histoire, l’auteur, Raphaël Meyssan, apprenant qu’un communard aurait vécu dans son immeuble, se serait lancé dans des recherches pour retrouver sa trace et reconstituer son histoire, croisant pour l’occasion un autre fantôme dont il suivra aussi la trace… Le narrateur de son récit n’est autre que l’auteur lui même, revenu à l’époque de la Commune… Dit comme ça, ça a l’air un peu barré, mais ça fonctionne merveilleusement bien ! Pour être parfaitement complet : sa trilogie a été adaptée sur Arte mais j’avoue ne pas l’avoir encore vu… Mais dès que j’ai le temps…

Quel événement te semble le plus hallucinant dans ceux qui ont émaillé la Commune ?

Je ne vais pas être original. Du tout. Mais puisque tu me demandes un point de vu personnel (qui, je le rappelle, ne transparaît jamais un seul instant dans Aube de Sang) : celui de la prise en main du ‘pouvoir’ par les Communeux (pour ceux qui ne le sauraient pas : le terme Communards était en réalité employé sous un angle des plus péjoratifs par les divers tenants du pouvoir officiel). Et par extension, relativement à qui ils étaient et à la manière dont ils formalisèrent bien des choses - avec un indéniable pragmatisme, réellement égalitaire - de la vie dans la Cité pour le bien de toutes et de tous.

Une lueur d’espoir, certes ténue ; mais tenace et intemporelle, pouvant laisser croire que même si le pire peut toujours naître du ventre de l’Humanité, le meilleur reste un devenir qui pourrait également finir par se concrétiser un de ces jours. Je n’entrerai pas plus dans le détail. Lisez donc La Commune de Paris, 1871, coordonné par Michel Cordilot, aux éditions de l’Atelier, et faites-vous votre propre opinion par vous-mêmes.
Aube de Sang, maquette intérieure © Edition Sycko / Greg Lofé Guillhaumont
Comment s’empare-t-on d’une telle matière pour servir de cadre à un scénario de jeu de rôle ?
Ce qui est extraordinaire avec les jeux de rôles, c’est que l’imaginaire et le puissant sens de l’abstraction qu’il engendre te permettront souvent d’arpenter beaucoup de voies insoupçonnées.

Regarde simplement le nombre d’écrivains (d’acteurs, de professeurs, d’historiens, de scientifiques, etc…) directement issus du milieu JdR. Pour preuve, n’oublions pas (et comment faire autrement !) que monsieur Maxime Chattam (rôliste lui-même à ses heures, et ambassadeur de notre hobby depuis ses plus jeunes années), auteur reconnu de polars noirs à souhait, préface (et maîtrise) Crimes !

Pour notre part, je dirais donc tout bêtement que - à l’instar d’une grande majorité de nos comparses scénaristes - nous nous mîmes ‘simplement’ à rêver les yeux ouverts. Je pourrais bien sûr développer plusieurs paragraphes sur le processus ayant eu cours, pour peu que je regarde dans le rétro… mais… ouais. En résumé, c’est ça. On aura - au final - ‘juste’ rêvé - paradoxalement, de façon extra lucide - en puisant au maximum des ressources qui s’offraient à nous. Et en ne perdant toutefois jamais à l’esprit que nous partagions cette expérience au service de celles/ceux qui s’empareraient ensuite de nos vilains songes névrotiques.

Peux-tu nous parler des différences existant entre la nouvelle édition d’Aube de Sang et la précédente datant de 2009 (ça ne nous rajeunit pas tout cela !) ?
L’édition précédente avait rencontré un beau succès d’estime (deux tirages, si je ne dis pas de bêtise) et est épuisée depuis longtemps. Et comme des demandes de réédition nous parvenaient régulièrement…

Sinon, je ne sais pas si tu as déjà tenu un ouvrage produit par Les éditions Sycko entre tes mains (j’imagine que oui, comme avec le ‘Manuel de l’Enquêteur’) ; mais les amateurs de beaux livres s’y retrouveront à coup sûr (là où la première édition d’Aube de Sang se présentait sous le jour d’un format moyen à couverture souple, hyper compacté sur lui-même et assez fatiguant à lire compte tenu de la petitesse des polices de caractères employée).

Cette réédition se présentera sous l’angle d’un grand format (sur le même modèle que ce qui se fait dans la superbe version actuelle de Crimes), bénéficiera d’une maquette aérée et sera par conséquent beaucoup plus plaisante à lire et à assimiler sur la longueur.

A part ça, je sais aussi que quelques illustrations inédites de Arnaud Hascoët supplémentaires apparaîtront en double-page (Yann et Jemrys m’ont fait la surprise, impatient de voir ça en compagnie des souscripteurs (dont je compte aussi, pour le principe) !). Bref. Comme le dit très justement Jemrys/Sycko, l’ouvrage apportera son bonus de charisme à votre bibliothèque rôliste (après tout, le moins que l’on pouvait faire pour une campagne posant, les fondations du fantastique dans l’univers de Crimes) !

Concernant le fond à proprement parler, il n’y aura pas de grands changements. La campagne est toujours aussi actuelle, le restera pour longtemps et permettra aux nouveaux venus de jouer directement, sans aucun souci. Tout s’y trouve, clef en main. Quelques petites précisions auront néanmoins été apportées ici ou là, ceci afin de renforcer certains points qui n’avaient pas semblé des plus évidents de prime abord.
Aube de Sang, illustrations d'un Gavroche de la Commune © Edition Sycko / Sylvain Soumille
Sans spoiler aucunement, quel personnage as-tu pris le plus de plaisir à mettre en scène dans ton histoire ?
Les Gavroches que nous proposons d’incarner dans Aube de Sang sont - sans conteste - mes enfants de papier. Ils forment un tout que je ne saurais dissocier. Quelque chose de… profondément… psychologique ? (comme pour tout le fond de la campagne, d’ailleurs) là-dedans, dans cette connexion privilégiée que j’établis avec eux, depuis le début. Mais je ne développerai pas plus sur ce terrain. Pas mon métier. Disons que j’ai simplement et pleinement conscience de savoir de quel maelström personnel cette poignée de figures singulières est née.

Mais Les divers pnjs développés par Yann sont aussi vraiment géniaux, complexes, tout en étant à la fois profondément humains et transcendants. Je les aime sincèrement vraiment tous énormément (… le prêtre, que les joueurs croiseront peut-être au détour du chemin…).

Bon… j’aurais aussi bien envie de te parler des autres figures plus menaçantes, négatives, voir carrément nihilistes parcourant le récit que s’approprieront nos amis rôlistes, mais *Biiiiiip. Poker-Face, mode : on*

Quels conseils donnerais-tu à un meneur de jeu désireux de lancer son groupe de joueur dans la campagne Aube de Sang ?
Ok, Dude. Les premiers me venant à l’esprit - en vrac - seraient :
Aube de Sang s’adresse à un public mature et averti. Sans spoiler, ne prenez pas vos joueurs par surprise avant de vous lancer. Établissez au préalable le contrat social précisant que la campagne sera brutale, sans concessions et que la tension psychologique / le cadre du siège de Paris, de la famine, des rigueurs d’un hiver extrême et la plongée progressive dans l’horreur y seront parfois difficile ‘à encaisser’. N’annoncez pas nécessairement d’emblée qu’il s’agira d’un conte cruel, préserver la surprise !

En parallèle, se montrer aussi des plus clairs sur le fait que de fugaces moments de bonheur, d’instants de grâce et de poésie émailleront régulièrement le fil du récit. Et que les joueurs détiendront par ce biais - puisqu’eux mêmes seront à même de les imaginer, de les interpréter et de les partager - l’une des clefs les plus essentielles (si ce n’est LA clef) qui fera de l’expérience Aube de Sang un moment inoubliable.

Prévenir en amont qu’il ne s’agira pas ici d’une enquête ; mais que la proposition faite à l’attention des joueurs sera de leur faire vivre, au sein d’un contexte persistant et le plus librement possible, le quotidien (extraordinaire, pour le coup) de leurs Gavroches respectifs.

Si possible, privilégier à la table de jeu une équipe complice, composée de joueurs se connaissant déjà un peu. Profils types attendus : pour raides-dingues-mordus de rôleplay aimant jouer à l’envie dans le registre des émotions et sachant lâcher prise quant aux repaires les plus conventionnels.

Savoir user du fil rouge avec sagesse et parcimonie, comme un moyen de rythmer la campagne jusqu’à son grand final (pour peu que les pjs y parviennent)

Demeurer très attentif aux remarques, réactions, attitudes, signes, commentaires émanant des joueurs pour savoir s’adapter au mieux dans le respect de chacun.

Dans la mesure du possible, de ne pas scripter/flécher les sessions de jeu avant chaque démarrage. Mais se laisser porter in situ en s’inspirant librement des divers ‘modules’ thématiques proposés (on trouvera peut-être cela curieux, mais à mon sens, une approche intéressante et plutôt relax pour les meneurs moyennement expérimentés)

De, peut-être, ne pas faire de sessions trop longues ; mais plutôt de privilégier l’intensité sur de courtes/moyennes durées. En effet, avec un cadre si particulier, mieux vaut parfois une séance de 2/3 h raisonnablement pleine en émotions, aventure, horreur… qu’une séance de 5/6h où tout le monde finira complètement lessivé. Simple avis personnel. A chacun de voir.


Voici pour les premiers conseils que je placerai de mon côté en tête de proue pour les meneurs. Après, il y en aurait encore beaucoup d’autres pour ce qui est - par exemple - des considérations de maîtrise (j’entends par là, sur le fond en lui-même) les plus intéressantes (ou pas) à prendre en compte en cours de parties.

Mais il est aussi évident que rien ne vaudra jamais l’échange direct d’expérience, toujours passionnant et fructueux, entre meneurs. Pour cela, ne pas hésiter à s’inscrire dans le groupe Facebook Le Laboratoire Criminel rassemblant une Communauté fort sympathique de passionnés, ouverts et dynamiques.
Aube de Sang, gravure © Sycko
Même question pour les joueurs : quels conseils leur donnerais-tu pour que leur immersion dans le Paris communard soit plus mémorable encore ?
De ne justement et surtout pas ‘se coller la pression’ avec le cadre historique, qu’ils ne seront pas du tout contraint de connaître (ce qui serait même mieux encore !) et de se laisser porter par les images que le meneur - et par extension l’égrégore (*private joke, très chers meneurs*) qui se formera à leur table de jeu - ne manquera pas de faire surgir en cours de sessions.

De ne pas craindre d’interpréter des Gavroches. Qui ne sont pas des enfants lambdas, mais bien - comme je le soulignais déjà un peu plus haut - de petits personnages typiquement imaginés et développés pour correspondre au plus près à l’esprit de Crimes, de les jouer au plus naturel, sans donner dans la caricature, en employant un vocabulaire simple et direct.

De faire confiance à leur instinct, à leur cœur et à ce que nous pourrions appeler… leur part de lumière intérieure. De ne jamais perdre de vue, à un seul instant (même s’il y aura à n’en pas douter de puissants moments d’abattement, voir… de deuils) que même si Aube de Sang sera sans pitié pour eux, c’est du côté de la plus tenace des étincelles de vie et d’Humanité que le parti-pris prime avant tout.

De s’approprier, peut-être encore plus qu’ailleurs et à leur façon, le monde persistant qu’Aube de Sang leur donnera à explorer.

De savoir lâcher prise, compte tenu de l’aspect déconstructiviste (sans spoiler) qui pourra se présenter au détour du chemin.

Compte tenu des diverses formes de violences sous-jacentes, de ne jamais oublier qu’il ne s’agit que d’un jeu !

De veiller sur le bien-être de chacun à la table de jeu.

De ne pas hésiter à utiliser de moyens type Xcard dans le cas où des figurants, des dialogues, des scènes - en dépit du contrat social au préalable mis en place - viendraient à franchir le seuil de tolérance de leurs sensibilités respectives.


Aurais-tu une bande-son à conseiller pour ambiancer la partie ou certaines de ses scènes clefs ?
Avec plaisir, Laurent, compte-tenu de mon amour pour la question. Mais au delà d’une bande son, voici plutôt un petit panel de genres (pour certains, que l’on estimera peut-être surprenants) qui pourraient contribuer à produire les effets escomptés. J’utilise personnellement des médias online type Spotify, et go pour la réalisation de Playlists dédiées.
Martial Indus (bien sûr pour le côté siège de Paris, fédérés, barricades, conflits armés…)
Dark Ambient (pour les ambiances oppressantes, ou parfois spirituelles)
Dark Indus (pour les scènes les plus terrifiantes, déshumanisées…)
Les requiems, avec Krzysztof Penderecki en tête (mort, tristesse, célébrations…)
Musique contemporaine (pour illustrer la perte progressive de repères)
Musique romantique (pour les instants de grâce, de poésie…)
Black Metal Atmosphérique (pour brosser les tableaux descriptifs les plus sombres, menaçants…)
Vieux disques en sourdine (même si pas directement issus du contexte, machines à remonter le temps)
BO de films d’horreur (ne me demande pas pourquoi, ahah !)
Extraits de BO de films (ceux adaptés aux fortes charges émotionnelles)
Banque de bruitages divers et variés

Aube de Sang, photo d'enfants © Sycko
As-tu participé directement à l’élaboration de la campagne de financement ?
A l’élaboration, directement : non. Et cela me convient tout à fait compte-tenu que Jemrys, fondateur et maître d’oeuvre des éditions Sycko, maîtrise parfaitement le sujet.

Mais je participe quand même néanmoins le plus activement possible, et avec un très grand plaisir, en répondant aux diverses interviews, commentaires/questions sur Game on Tabletop, Youtube (bon… pour le moment, par écrit, pour les lives, ton serviteur n’étant pas très à l’aise avec l’exercice de la vidéo), etc…

En tant qu’auteur, comment vit-on ce moment un peu particulier ? Dans quel état d’esprit l’as-tu abordé et comment a-t-il évolué ?
Comme une excellente nouvelle, que je suis avec curiosité, bienveillance et (il faut bien l’avouer) un brin de fierté. Et parce qu’Aube de Sang méritait amplement - du point de vue strictement factuel, en tant qu’acte éminemment fondateur de l’ADN de Crimes - de rejoindre le banc des nouvelles productions ultra qualitatives (et là aussi, c’est un fait) des éditions Sycko.

As-tu d’autres projets, rôlistiques ou autre, sur le grill ?
Sur le grill, pour le moment, non. Mais des idées qui se bousculent en pagaille, ça, oui, toujours.
Sinon, pour info, le recueil Scènes de Crimes - compilant plusieurs scénarios courts - jouables en approximativement 2h - contiendra l’un de mes délires malsains (intitulé Die Form) les plus récents. Une histoire, une fois encore, particulièrement noire, violente et (pour ce coup) des plus sordides. Pour les amateurs du genre, donc… préparez vos harnais de sécurité.

A part ça, l’envie me démange de temps à autre de repartir sur l’écriture de scénarios inédits. Bien sûr, toujours sur le mode collégial (car je ne sais - et n’aime - finalement, procéder que sous cet angle particulier dans le domaine). Beaucoup d’inspis dans Le Laboratoire Criminel où puiser et où tout à chacun(e) sera toujours bienvenu(e) pour apporter sa propre pierre à l’édifice.
Aube de Sang, maquette intérieure © Sycko
Tous médias confondus, quels sont tes derniers coups de cœur ?
Houla, il y en a tant ! je ne pourrais te citer que quelques exemples
(pas nécessairement tous hypers récents, difficile de se tenir au taquet à l’instant T avec tout ce qui sort).
En jeux de rôles : Barbarians of Lémuria, Würm, Channel Fear, Knight, campagnes Les Encagés, Pax Elfica…

En littérature : le tout premier roman de Victoria Mas, Le Bal des Folles, Le Doloromètre Universel, de Philippe Gontier, Zothique, de Clark Ashton Smith, Gagner la Guerre, de Philippe Jaworski, L’Art subtil de s’en foutre, de Mark Manson… ‘suis un inconditionnel de Serge Brussolo (ses polars, récits historiques / étranges)…

En films : The Invisible Guest, Le Tigre Blanc, Mal de Pierres, El Autor, The Square, Un coup de Maître, One upon a time in Hollywood.

En musique : les albums de Watine. de Tête Blême, l’album Black Out, d’Alex Sindrome, Vices et mensonges, de Violence Conjugale, Coups et blessures, de Varsovie…

En série : Le Jeu de la Dame, Umbrella Academy, The Expanse, Raised by Wolves, Outlander (avec Pascale, ma compagne), Paris Police 1900, Mindhunter

En dessins animés: Love, Death + Robots, Ajin, la première saison de Psycho-Pass

En BD : Alexandre Jacob, journal d’un anarchiste cambrioleur, L’Essai, Faut pas prendre les cons pour des gens, L’accident de chasse, les adaptations des récits de Lovecraft par Gou Tanabe, les séries Les gens honnêtes, Blast, Black Sad, Le Tueur, Le Réseau Bombyce

En Podcasts : fidèle à France Culture

Sur Youtube :la chaîne de Tindalos, qui y réalise (lecture, illustrations, compositions musicales, montages) et partage de superbes livres audio de Lovecraft. En Actual Play JdR : The Midnight-Lodge, Fumble Play !

En jeu vidéo : Xcom : Enemy Unknown

Y a-t-il une question que je n’ai pas posée et à laquelle tu souhaiterais néanmoins
répondre?

Oui, Laurent. Puisque tu me le permets, j’aimerais profiter de l’occasion pour souligner toute l’importance que les illustrateurs jouent dans le domaine du JdR. Pour Aube de Sang, l’expérience fût géniale et il convient donc de rendre un hommage appuyé à l’incroyable sens de l'écoute et aux talents prodigieux de : Greg « Lowfé » Guillhaumond, Pierre Charentus, Sylvain Soumille, Arnaud Hascoët !

Pour finir et afin de mieux te connaître, un petit portrait chinois à la sauce imaginaire…

Si tu étais…

un personnage de BD : Doctor Strange
un personnage mythologique : - plutôt, une créature - Un griffon.
une figure de la Commune : Eugène Varlin.
un personnage de roman : Le capitaine Fracasse.
un personnage de JdR: Un barde-illusionniste.
une chanson : Les Armées de la Nuit - Taxi-Girl -
un instrument de musique : Une guitare électrique.
un jeu de société : Tempête sur l’Échiquier.
un mécanisme de jeu de société : Space-Hulk.
une découverte scientifique : - sous une forme éclairée - Le transhumanisme
une recette culinaire : n’importe laquelle ; mais végétarienne.
une pâtisserie : Une tartelette aux pommes.
une ville : Venise. Et encore : Venise.
une qualité : À la vie à la mort (mais ne me trahis pas ; sinon…).
un défaut : Mémoire / mâchoires de Bulldog.
un monument : Le Mur des Fédérés.
une boisson : Un bon vieux whisky bien tourbé.
une citation : « La logique est le dernier refuge des gens sans imagination » - Oscar Wilde -

portrait de Franck Brison en PnJ crimesque © Editions Sycko / Arnaud Hascoët
Un dernier mot pour la postérité ?
Longue Vie et Prospérité aux Imaginautes d’ici ou d’ailleurs, d’aujourd’hui et de demain !

Un grand merci pour le temps que tu nous as accordé !
C’est moi qui te remercie, Laurent, ainsi que toute l’équipe des Sentiers de l’Imaginaire ! Tu sais, je ne suis - objectivement parlant - jamais qu’un auteur vraiment très modeste, tombé dans la marmite par hasard et je n’aurais jamais pensé que :
1 l’on m’interviewe un jour
2 l’on m’accorde tant d’espace d’expression.

Merci aussi à Yann Lefebvre, sans qui Aube de Sang ne serait jamais la campagne de folie qu’elle est aujourd’hui devenue. À Jemrys, des éditions Sycko qui saura sublimer l’oeuvre comme il sait si bien le faire. Ainsi qu’aux supers souscripteurs nous faisant l’amitié de se lancer dans l’aventure de cette magnifique réédition en devenir.
Le Korrigan