




Bonjour et merci de te prêter au petit jeu de l’entretien…
Peux-tu nous parler de toi en quelques mots ? (parcours, études, âge et qualités, passions, numéro de carte bleue ou de comptes numérotés en Suisse ou aux Îles Caïmans ?)
Officiellement, j’ai 39 ans, mais officieusement je nie toute implication dans ce complot temporel. Plus sérieusement, j’ai fait des études en Histoire et j’ai la chance de travailler comme médiateur culturel et collaborateur scientifique dans un très beau château, qui est le monument historique le plus visité de Suisse. Je travaille quotidiennement en lien avec l’époque médiévale. Même si à la base ce n’est pas ma période de spécialisation, c’est clairement ma période de cœur. J’aime ce que je fais, je bosse tous les jours dans des projets hyper stimulants (expos, ateliers, événements culturels, visites guidées, conception de supports ou d’applis, etc.).
J’adore blablater de tout et de rien, si possible en buvant des cafés. En plus de ça, je fais beaucoup de rando, un peu de course à pied, j’adore cuisiner... Evidemment, je joue beaucoup beaucoup beaucoup aux jeux de rôles (c’est fou, jusqu’à cette dernière phrase, on aurait dit un profil Tinder parfait, avant que le sol ne s’effondre sous mes pieds). Ma véritable passion, qui transcende à peu près tout ce que je fais, est l’écriture, que ce soit pour des choses en lien avec l’univers du jeu, ou non. Je crois que sans ça, je dépérirais. Sérieusement.

Enfant, quel joueur étais-tu et quels étaient tes jeux de chevet ? Comment es-tu tombé dans la marmite du JdR ?
J’ai découvert le JdR au collège. J’avais des livres dont vous êtes le héros. J’ai fait un exposé sur Tolkien quand j’avais 13-14 ans. À la fin du cours, un autre élève est venu me demander si j’aimais le medfan. J’ai répondu oui, évidemment. Il m’a alors demandé si je connaissais un truc qui s’appelait le… JEU DE RÔLE. J’ai dit non mais que j’avais envie de découvrir ce que c’était. La semaine suivante, je jouais avec des mecs qui avaient un/deux ans de plus que moi. Rapidement, je suis devenu MJ. J’étais foutu, mais c’était génial, hein !
Ado, j’ai toujours aimé les « jeux d’ambiance », ceux où la création d’une atmosphère et l’interprétation d’un perso primaient sur la baston ou l’épaisseur des règles. J’ai commencé avec l’Appel de Chouloulouh, Vampire (et pas mal de jeux White Wolf, comme Changelin qui est mon préféré), Warhammer, Stormbringer, L5A… bref un peu comme plein d’autres gens à l’époque. J’ai également développé une véritable affection pour les univers de l’écrivain Mathieu Gaborit à travers deux jeux : Ecryme et Agone. J’ai tellement aimé le premier que j’ai fini par travailler sur sa réédition avec le génial Alexandre Clavel, à partir de 2017, un des mecs les plus bucheurs et talentueux que je connaisse.
En parallèle, vu que j’ai toujours aimé l’Histoire, j’ai été intéressé par les jdr historiques ou pseudos historiques. On va dire que ça recouvre un spectre allant de Miles Christi à Ars Magica en passant par Hurlements, Château Falkensetein, Tenga, Te Deum pour un Massacre ou Pendragon.
Grâce au boulot fait sur Écryme (qui a bien marché en termes de ventes), j’ai eu des contacts à droite à gauche avec des éditeurs. J’ai pas mal collaboré avec les XII Singes sur des gammes comme Tenebrae ou Skull and Bones qui, justement, jouent avec l’Histoire, en utilisant des cadres comme la guerre de Trente Ans ou la Première guerre mondiale en les twistant avec d’autres éléments (le surnaturel, en l’occurrence).
Avec le temps, je me suis de plus en plus intéressé aux jeux indé. Moins pour y jouer que pour y piocher des idées de game design. Je suis en effet un partisan du tao du milieu. J’aime concevoir des jeux tradi avec des éléments tirés de l’indé qui me plaisent.
Ces 2 dernières années, j’ai élargi le cercle des gens avec qui je travaille. J’ai des gros trucs dans le pipeline pour 2023-2024.
Même si je suis, dans l’ensemble, davantage MJ, je n’ai jamais arrêté de jouer. J’ai besoin de ça. Je suis plutôt un joueur discret, qui s’efforce de permettre à l’histoire de se déployer. J’aime bien challenger les autres joueurs dans leurs arcs narratifs, en les confrontant ou en les aidant à profiter des spotlights lors d’une scène. De manière générale, j’aime bien mettre en avant l’aspect émotionnel en tant que MJ, joueur ou en tant que concepteur.
Si tu devais expliquer en quelques mots ce qu’est le JdR à ma grand-mère, que lui dirais-tu ?
Je pense que vu son âge, il faut la préserver, ta mémé, espèce de mauvais descendant.
(en vrai, j’ai expliqué une fois le jdr à mes grands-parents, quand ils étaient encore en vie. Ils n’avaient pas tout compris, mais ils avaient trouvé chouette l’aspect de fiction interactive. On vit dans un drôle de monde qui prend pas mal les personnes âgées de haut, alors qu’elles sont souvent hyper malicieuses et bien plus enclines à jouer que les adultes).
Comment as-tu découvert Medium Aevum et qu’est-ce qui t’a séduit dans ce jeu de rôle médiéval ?
Je connaissais depuis une dizaine d’années le jeu américain dont il est tiré : Chronica Feudalis, dont MA reprend les règles, le contexte et le principe narratif en les élargissant. À dire vrai, j’avais même pensé traduire en diffuser le jeu, à mes frais, sur Lulu, il y a quelques années. Il faut dire que le contexte du jeu, le 12e siècle, est un peu ma marotte au niveau historique. C’est complètement subjectif, mais c’est comme ça. J’ai aussi un attrait immense pour le monde arabo-musulman de cette période. Du coup, 12e siècle + Orient, vous voyez où je veux en venir ?
Sans vouloir exposer au grand jour mes névroses, j’ai un peu une bibliothèque remplie de bouquins sur les croisades… C’est sans l’ombre d’un doute mon sujet historique préféré. Du coup, j’ai accumulé vraiment beaucoup de connaissances là-dessus. Et j’ai aussi énormément joué à Miles Christi, dont je suis très fan depuis des éons, avec mon groupe de joueuses/joueurs. Du coup, c’est aussi quelque chose avec lequel je suis lié ludiquement. Et étant donné que je suis passionné (et surconnecté), j’ai tendance à partager tout ça sur les réseaux sociaux, de mes étagères aux petits plats concoctés lors de parties de jdr. Fatalement, les gens ont commencé à capter mes centres d’intérêt.
Tout ça pour dire que, quand les XII Singes ont lancé la gamme Medium Aevum en Français, j’étais relativement dans le cœur de cible.
En quoi l’esprit d’un Medium Aevum en Terre Sainte diffère-t-il de celui d’un Miles Christi, JdR de Arnaud Bailly, Thibaud Béghin, Benoît Clerc publié au milieu des années 90 et proposant aux joueurs d’incarner des Templiers ?
De manière générale, MA a un angle d’attaque plus large et « classique » que celui de Miles Christi. Concernant les suppléments de la précommande participative en cours, on peut jouer autre chose que des moines-soldats, une foule de personnages embarqués dans le bouillonnement du Proche-Orient du 12e siècle, avec leurs convictions, leurs espoirs, leurs fêlures... Par défaut (et sans doute parce que ça crée un lien avec les suppléments de Medium Aevum qui sont déjà sortis), on joue plutôt du côté des Francs. Mais j’ai pris soin d’élargir et de donner des pistes pour jouer des aventures dans les mondes byzantins, arabo-musulmans, etc.
Le contexte proposé varie aussi un peu. Il prend place en 1170, quelques années avant celui de Miles Christi, qui est très centré sur la chute des États latins, lorsque les croisés sont complètement acculés par Salah ad-Dîn. À ce moment, la situation est un peu moins désespérée. Salah ad-Dîn n’est encore qu’un des lieutenants de Nur ad-Dîn, le principal adversaire des Francs au Levant. Ce dernier est une personne déterminée mais très prudente. Les précautions qu’il prend permettent encore aux Francs de prendre des initiatives, pour un temps.
Enfin, c’est surtout par l’absence de fantastique que le jeu se démarque. Ici pas de merveilleux, de miracles ou de démons, mais uniquement des êtres humains dont les désirs se heurtent à ceux d’autres êtres humains.
Comment as-tu rejoint l’équipe du jeu pour travailler sur Terra Sanctae, qui vient enrichir le jeu de rôle originel en proposant un cadre oriental et exotique ?
L’éditeur m’a contacté pour écrire un scénario dans le numéro 45 de JDR Mag, suite à la première souscription, parce qu’il avait déjà bossé avec moi. Et rebelote pour la Terre sainte, au vu de mes tendances douzièmesièclophiles bien connues et de mon attrait pour l’histoire du Levant.
De quelle partie de ces nouveaux suppléments t’es-tu tout spécialement occupé ?
J’ai écrit le gros supplément consacré à la description de la « Terre sainte », avec des chapitres thématiques et un gros atlas sur les États latins et les autres pays environnants. Son titre est un peu un gag, car l’éditeur – qui a choisi le Latin pour coller avec Medium Aevum – ne l’a écrit jamais deux fois de la même façon. Des fois, ça a été Terra Sanctae, des fois Terrae Sancta. Maintenant c’est Terrae Sanctae, la forme plurielle. C’est très bien, parce que ça montre que c’est une terre avec plein de visages différents, et pas juste la Terre sainte de quelqu’un en particulier.
Quelles furent tes principales sources pour élaborer ce supplément dédié à présenter la Terre Sainte ?
J’ai lu une douzaine de bouquins et une vingtaine d’articles consacrés aux croisades, allant de trucs généralistes à des ouvrages spécifiques (par exemple, des livres de topographies écrits par des archéologues). J’ai essayé de focaliser mes lectures sur l’ensemble des territoires concernés par les croisades.
Voici quelques chiffres qui permettent de donner à un aspect plus concret à ma réponse. Pour moi, Terrae Sanctae, ça a été :
- ~300 heures de rédaction.
- ~50 heures de recherches.
- 5 documentaires et 3 films.
- 2 romans.
- 8h de playtest.
- 450'000 signes écrits.
- Un an et demi de travail.
Peux-tu en quelques mots nous en esquisser le contenu ? Terrae Sanctae propose-t-il des scénarios ou des pistes de scénario en plus de poser le cadre historique ?
Si la précommande est un succès, mes textes seront répartis en deux volumes. Le premier regroupe des chapitres thématiques comme les pèlerinages ou le commerce. Chacun se termine par la description d’un.e antagoniste susceptible de croiser la route des personnages, un synopsis d’aventure en lien avec le thème et un dernier petit texte expliquant en quoi ce thème peut bouleverser la routine des PJ.
Le second volume décrit les États latins, ainsi que toutes les autres puissances de la région. Chaque état a droit à des pistes d’aventure. Le but n’est pas que d’accumuler des signes, mais de proposer un contenu donnant envie de partir à l’aventure. Enfin, je décris une baronnie fictive de la Seigneurie d’Outre-Joudain, entre la Mer Morte et la Mer Rouge, tout près des ruines de Pétra, avec ses figures importantes, ses lieux emblématiques, ses petits problèmes. Le bouquin se termine sur une aventure qui s’y déroule. Au menu, une relique, une course-poursuite, des ruines antiques, de la négociation à la mode bédouine et un choix difficile.
Quelles sont selon toi les grandes joies et les grandes difficultés du métier d’auteur de JdR ?
C’est une trop vaste question pour être abordée en quelques lignes, je pense ^^. En ce qui concerne les jeux historiques, la difficulté consiste à connaître la matière et savoir la retranscrire dans son potentiel ludique. C’est-à-dire savoir trouver des interstices permettant aux joueuses et aux joueurs de prendre le relais et construire l’Histoire autour de la table. Ça demande pas mal de réflexion en amont, et aussi une bonne dose de chance, en trouvant par exemple qu’un lieu avec un fort potentiel ludique ou qu’un personnage connu et haut en couleurs sont à la même période dans l’endroit que tu décris.
Peux-tu en quelques mots nous parler des illustrations qui viennent enluminer l’ouvrage ?
L’éditeur a géré ça tout seul comme un grand. Je me suis borné à envoyer quelques recommandations. La principale portait sur le fait de ne pas proposer que des illustrations d’affrontements entre Francs et musulmans, mais d’illustrer aussi les moments de dialogues et de coexistence.
Au niveau de la forme, c’est dans la droite ligne du jeu de base. Donc du noir et blanc avec, ici ou là, des plans magnifiquement réalisés par Maxime Plasse.
As-tu reçu pour charge de relire les autres albums de cette présente campagne de financement pour cautionner leur encrage historique ?
Non. Je me suis vraiment focalisé sur mes textes. Jusqu’à la PP, je ne savais d’ailleurs rien sur les autres ouvrages qui allaient être réalisés. De toute manière, je n’aurais pas eu le temps de faire des relectures. En lisant les interviews des autres auteurs, publiées sur , je me rends compte à quel point ce sont aussi des passionnés, avec un parcours et des envies qui donnent au projet une allure générale très diverse mais avec des axes fondamentaux solides.
Quels conseils donnerais-tu à un meneur désireux d’entraîner ses joueurs en Terre Sainte ?
En premier lieu, ne pas se laisser intimider par le contexte. Ce n’est parce que c’est complexe que c’est compliqué. Le truc à garder en tête, c’est que tout est une question de points de vue. Pour les croisés, il est question de garantir l’accès aux lieux saints et de préserver les États latins. Les musulmans, quant à eux, veulent restaurer un monde qui a été bouleversé, en chassant les Francs. Il n’y a pas de gentils ou de méchants. Chaque camp pense être dans son bon droit et commet des crimes de guerre pour atteindre ses objectifs, mais est aussi capable de s’asseoir à une table et de discuter.
Pendant les croisades, le pire a côtoyé le meilleur. À nouveau, mettez dans vos scénarios des antagonismes entre une recherche spirituelle sincère et l’instrumentalisation de la religion, de la tolérance et de la répression, de la discussion et du rejet, de la paix et de la violence. En multipliant les points de vue, vous donnez de la profondeur à la fiction.
Concernant l’aspect religieux, qui est important pour les gens de l’époque, autant l’appréhender de la même manière que pour n’importe quel setting de fantasy. Retenez les éléments qui vous intéressent et bazardez le reste. Vous ne choquerez personne en le faisant. Et si certain.e.s s’en offusquent, tant pis pour eux. La seule chose à ne pas oublier, c’est de montrer la religion. Elle imprègne tout et survient dans tous les moments de l’existence (lors des rites de passage, lors de la conclusion d’un contrat, pour conjurer un événement négatif, de lors réjouissances, etc.).
Il faut également se constituer une bibliothèque mentale pour se représenter les paysages et les décrire de manière évocatrice. Le mieux, c’est se plonger dans des images ou des vidéos sur internet et se laisser porter en écoutant de la musique. Un petit coup de Google Maps est aussi intéressant.
Dans tous les cas, il faut définir avec sa tablée un pacte social sur le degré d’historicité que chacun souhaite avoir. Un curseur bas signifie des scénarios où l’aventure prime sur le contexte, les us et coutumes, etc. Plus la jauge d’historicité augmente, plus des éléments de contexte s’invitent à la table. Cette manière de faire permet de cerner les attentes et de ne laisser personne au bord de la route, en sachant dans quoi on s’engage. Et demandez aux spécialistes, si vous en avez à votre table, de se montrer tolérants en acceptant que le plaisir de tous prime sur leur savoir à eux.
Peux-tu lever le voile sur tes projets présents et à venir ?
Je suis en train d’écrire une grosse campagne horrifique contemporaine, qui se passe dans le nord-est des États-Unis. On est en territoire connu, mais j’essaie d’apporter une petite touche émotionnelle, justement.
Je bosse aussi sur un jdr de fantasy avec un contexte très inspiré par la Route de la Soie, le monde persan, les caravanes marchandes, etc. Les joueurs incarnent des sortes de ghostbusters des sables, traquant des monstres appelés des daevas. Le système est chouette, car les joueurs doivent construire des mosaïques sur un petit plateau, c’est une ambiance très onirique avec un désert omniprésent. Même dans un monde purement imaginaire, l’Orient ne me quitte jamais complètement 😉
Enfin, j’ai aussi dans les tuyaux un jdr policier contemporain. C’est un cop drama pur et dur, dans lequel les joueurs doivent non seulement résoudre des enquêtes, mais aussi faire face aux conflits personnels qui risquent de les submerger. Ça s’appelle Spiral, en l’honneur d’un album mythique de Nine Inch Nails, c’est très noir, et c’est un projet qui me tient très à cœur.
D’autres chantiers commencent à germer mais c’est trop tôt pour en parler. Spoiler, y’aura du Moyen Âge dedans. Mais pas du 12e siècle…
Tous médias confondus, quels sont tes derniers coups de cœur ?
Je regarde beaucoup de séries. Dernièrement, j’ai adoré « Dahmer ». Avec son rythme plutôt lent, la série pose une ambiance de dingue et met le focus sur les familles des victimes et l’impaczt que le tueur a eu sur eux. Ca pose aussi la question de l’impunité de Jeffrey Dahmer. Genre comment a-t-il pu commettre ces atrocités sans être inquiété pendant autant d’années ? C’est vertigineux.
Y’a aussi eu « Les Anneaux de Pouvoir ». La polémique autour du show m’a rendu dingue. C’est extrêmement beau, c’est bien raconté, ça prend le temps de poser les enjeux et les personnages. Et ça soulève une attente quasi religieuse chez certains qui en viennent à débattre de la taille des bateaux, de la couleur des cheveux, etc.
Parmi les JdR à venir, y en a-t-il un qui te fait particulièrement de l’œil ?
Je suis beaucoup l’actu autour de l’Anneau Unique. La V2 me fait grave de l’œil (j’ai bien aimé la boîte de découverte dans la Comté, avec des cartes superbes, même si les scénarios étaient un peu minces à mon goût).
Etant un fan de Warhammer, y’a aussi Zweihänder que je me réjouis de pouvoir tester. Le jeu a l’air de proposer quelque chose de très proche, par le design des règles, la maquette et les illustrations, de la V1, mais avec un feeling contemporain.
Dans les jeux qui viennent de sortir et que je veux tester impérativement, y’a les Chroniques de l’Etrange. Le côté polar surnaturel à Hong Kong, avec des arts martiaux et une touche légère de « Big trouble in Little China » me vend vraiment du rêve. Le système a l’air extrêmement étrange (dans le bon sens du terme).
Y-a-t-il une question que je n’ai pas posée et à laquelle tu souhaiterais néanmoins répondre ?
Oui. Une questions très importante. Mon fromage préféré est le Gruyère. Le vrai, celui sans trou et avec du goût. Je tiens à ce que ça se sache. À égalité avec le Saint-Félicien.
Pour finir et afin de mieux te connaître, un petit portrait chinois à la sauce imaginaire…
Si tu étais…
un personnage de JdR: un barde un peu cliché mais pas complètement cliché.
un personnage du moyen-âge: Abélard pour le côté intello subversif, qui aime bien la philo, un peu rockstar avec ses étudiant. Mais sans la facette « je manipule des jeunes filles pour me les taper », et sans la castration. Merci. Ou alors, quelqu’un de byzantin, un peu « bling bling je sais que mon empire n’a plus trop la force politique d’autrefois mais on a de la thunasse et on vous éclate en mosaïques ». J’aime bien des gars comme Léon III, l’empereur qui a lancé à fond l’iconoclasme (on sait toujours pas très bien pourquoi). Quelques empereurs à sa suite étaient féru de techniques et on fait des trucs assez stylé avec des automates, etc. OU alors, quelqu’un comme Maïmonide. Une version non chrétienne et plus sympa qu’Abélard, un peu sur le même thème de l’intello touche à tout avec une vision assez rationaliste de la foi, qui a d’avantage voyagé, a eu des responsabilités dans sa communauté, etc.
un personnage de roman : un personnage secondaire d’un roman de Gaborit. Glnéralement, ils sont 1000x plus chouettes que le perso principal, et on aurait envie que ce soit lui (ou elle) sur qui l’histoire se focuse 😉.
une chanson : quand j’ai besoin de bonne humeur « I like birds » de Eels. Quand j’ai besoin de noirceur « It’s not dark yet » de Bob Dylan.
un instrument de musique: Une guitare sèche. Ou un hautbois. Je sais pas pourquoi mais je kiffe le hautbois.
une règle de JdR: une session 0, où tu poses le cadre, les besoins, les envies, les attentes et la créa commune de la campagne.
un jeu de société: un jeu coop où on doit réussir des missions, façon Voyage en Terre du Milieu où Oltréé (le jeu de plateau, pas le jdr^^).
une découverte scientifique: j’aimerais empêcher la découverte du café lyophilisé – pour le bien de l’humanité.
une recette culinaire: la meilleure recette de pâtes au monde. Des bons spaghetti, du safran, du parmesan, une touche de crème.
une pâtisserie: un paris-brest. Rien de mieux au monde.
une ville: Istanbul ou Jérusalem.
une qualité: l’écoute.
un défaut: avoir une grande gueule.
un monument : un truc avec des vieilles pierres, pas trop monumental mais original. A la rigueur les parties peintes par Cimabue dans la basilique d’Assise.
une boisson : un frappé à la pistache.
un proverbe : mousse qui pierre n’amasse pas roule.
Un dernier mot pour la postérité ?
Mot.
Un grand merci pour le temps que tu nous as accordé !