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Construction d'une ville sur Mars
Anticipation

La cour d'appel de Nancy a confirmé la condamnation à dix-huit mois de prison, dont six ferme, et 600.000 francs de dommage et intérêts, d'un Nancéien de 33 ans coupable d'avoir extorqué de l'argent à un ami pour construire une cité sur la planète Mars.
Convaincu "d'abus de faiblesse", Dusco Stupar avait soutiré 650.000 francs entre 1995 et 1997 à son ami, un employé de La Poste âgé de 38 ans, qui s'était endetté pour répondre à ses sollicitations.
Les demandes d'argent étaient d'abord motivées par de pseudo- participations dans des sociétés, jusqu'à ce que l'ami crédule manifeste des réticences à poursuivre ses versements. Dusco Stupar s'était alors réclamé, menaces de mort à l'appui, d'une puissante organisation, qui avait besoin de fonds pour construire une ville sous l'eau sur Mars.
Selon le jugement de première instance, le prévenu avait impressionné sa victime de diverses manières, l'emmenant en voyage en Yougoslavie, son pays d'origine, et lui faisant croire qu'il avait mangé de la viande humaine.
Il avait également affirmé avoir une double personnalité, avec un clone gentil et un clone méchant, et avait piqué son "ami" dans le dos en lui faisant croire qu'il lui injectait un explosif liquide pouvant être activé à distance.
L'affaire avait été révélée quand les supérieurs du postier, inquiets de son comportement, l'avaient invité à consulter un psychiatre qui l'avait lui- même orienté vers un avocat.
Lors de l'instruction judiciaire, un expert psychiatre avait estimé que la victime n'était pas atteinte de troubles mentaux, ni d'insuffisance intellectuelle, mais "présentait une personnalité caractérisée par une immaturité, une suggestibilité, une auto-affirmation défaillante (...) qui l'avait particulièrement exposé à la perversion d'un système relationnel".
Le Korrigan