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Entretien avec Alain Henriet
accordé aux SdI en janvier 2005


Tout d’abord bonjour et merci de te prêter au petit jeu de l’interview !
D’où te vient ta passion de la BD ?
Certainement depuis que je suis tout petit smiley
Je me souviens qu’à l’âge de 9 ans j’avais dessiné une bd de 8/9 pages et que j’avais relié le tout.
C’était “les zilziles de l’espace “faut pas se moquer :p

Comment es-tu devenu dessinateur de BD ?
J’ai recommencé a dessiner mes premières “vraies” planches vers 17 ans. Je me rendais compte que je pouvais recopier pratiquement n’importe quoi, mais sortir un dessin de moi-même c’était autre chose. Vers l’âge de 19 ans, j’ai découvert un cours du soir avec des étudiants qui avaient la même passion que moi. C’est une chose assez importante. Je ne connaissais personne qui s’intéressait à la bd dans mon école secondaire.
L’année qui précédait mon arrivée au cours du soir, ils avaient publié un album en N/B avec les travaux des élèves. C’était très motivant! Deux ans plus tard, trois anciens élèves et les deux profs + Cossu créèrent une petite maison d’édition”ORO”. Ils ont lancé deux numéros du magazine et un plus petit”spécial”. Ma chance, c’est d’y avoir participé. J’avais alors 20 ans. Mais j’ai quitté Mons pour Liège, une autre ville plus éloignée, où je me suis inscrit à l’académie des beaux-arts.

Dans ma classe, je me suis vite retrouvé tout seul en bd et donc le prof m’a toujours laissé faire ce que je voulais. Arrivé à la troisième année, le « boss » , rédacteur en chef du journal de Spirou débarque à l’école pour un concours. Il y aurait un ou deux gagnants par école ! Par chance, j’en faisais partie ! L’année suivante, je suis resté des semaines à la rédaction de Spirou. Mais mon gros problème, c’est de n’avoir jamais été un adepte du dessin humoristique. De ce fait, la plupart des dessinateurs qui passaient ne pouvaient pratiquement rien m’apporter.
Le seul très bon souvenir que j’ai, c’est que j’ai pu avoir l’adresse de Dodier. Il a bien voulu me recevoir chez lui, dans son appartement face à la mer. Et là, j’en ai plus appris en une matinée avec lui qu’avec tous les profs que j’avais eus.
Quelques mois après, Tinlot ”le boss” me dit-”tu n’évolues pas.. ça ne vas pas... Reviens me voir dans un an!”. Et je suis donc parti.
Trois mois après, le maquettiste de l’époque veut prendre une pose de trois mois. Il me demande si je veux bien le remplacer. Et me voilà de retour avant la date !
C’était en janvier 1998. Ce même mois, je vais à Angoulême avec une série de dessins sous le bras. Là, dans le stand international, je fais la rencontre d’un directeur de collection du Téméraire. Il accroche à mes dessins, parce que, fan de loup-garou, j’en avais dessiné une série ainsi qu’une histoire courte. Il avait justement un scénario, que je refuserai 2 semaines plus tard. C’était des histoires de romains et de loup-garous, et moi cette époque ne m’intéressait pas le moins du monde. Ce n’est que 2/3 semaines plus tard que je reçois un coup de téléphone de Mauricet. Il avait accepté un projet d’héroic-fantaisy. C’est de là que ça a commencé. J’ai fait une histoire parallèle à la sienne : ”le portail”pour moi et “le rouleau de Kraan” pour lui.

Tu n’es pas le premier dessinateur à nous parler d’une rencontre déterminante avec Dodier… Que t’a-t-il apporté au juste ?
2/3 petits trucs de vieux routier

Après avoir remporté un concours organisé par le journal Spirou, commence alors une collaboration régulière. Cela t’a-t-il aidé pour affiner tes outils de dessinateur ?
Oui et non. Le journal m’endormait. Je dessinais de moins en moins. D’un autre côté j’ai épuré mon trait pour aller vers un dessin plus structuré, réapprendre à dessiner. Et puis 28 pages en trois ans, c’est pas beaucoup pour avancer dans l’évolution d’un dessin.

En 1999 paraît le premier tome du portail. Comment est née cette aventure ?
Par mon voyage à Angoulème. J’ai oublié de dire que j’ai fais la démarche avec Mauricet durant les 3/4 jours du festival. Et le plus drôle, dans cette histoire, c’est que le directeur de collection du téméraire de l’époque qui m’avait dit qu’il avait un super scénario pour moi… c ’est que les scénarios étaient de lui -)


Suite au Portail, tu entames une nouvelle série, dans une univers radicalement différent : c’est John Doe ! Comment est née cette nouvelle aventure ?
On était au Téméraire. Avec l’éditeur et Mauricet, on parlait de faire une nouvelle série. Et l’idée nous est venue de relancer la pizza à l’oeil, mais sous un grand format, en couleur et 46 page. Parce que la première version de John Doe que nous avions sortie 3/4 ans plus tôt au format comic’s ne comportait que 30 pages de petit format et en N/B.

Mais il fallait d’abord convaincre Baloo de se mettre au boulot… Et ce n’était pas une mince affaire ! Mais quand nous lui avons dit que le projet était déjà accepté par le Téméraire et qu’il ne se posait plus la question de savoir si le projet serait pris ça a été… un mois plus tard, les premières pages de scénario sont arrivées.

A la base, l’idée était que je fasse les crayonnsé et Mauricet l’encrage. Les planches sont restées comme ça en attente pendant 4/5 mois avant que je ne me décide à encrer.
A l’époque, le Téméraire avait de gros problèmes financiers et ce depuis le début de notre collaboration avec eux. Nous avions dû, Momo et moi, attendre 9 mois avant d’être payés sur les planches du tome 1 du Portail et du rouleau de Kraan.

C’est pourquoi, pendant la réalisation du tome 2 du portail , Baloo et moi avons décidé de l’envoyer partout. Et comme Mauricet avait l’adresse de Vatine, nous lui avons envoyé le projet. Dans la semaine, il nous téléphonait pour nous dire que la série l’intéressait. Et c’est comme ça que tout à commencé pour John Doe chez Delcourt.


En 2003 paraît le premier tome de Golden Cup, une série parallèle à Golden City… Comment t’es-tu lancé dans ce travail ? Est-ce un exercice difficile que de donner vie à des personnages dans un univers déjà défini graphiquement ?
Comme je le disais plus haut, Baloo n’était pas le roi du travail. Il fallait être derrière lui en permanence pour avoir une ligne de scénario et cela durant 2 ans. Le tome 2 de John Doe fini, je du attendre plus de 4 mois avant d’avoir le scénario pour le tome 3 !

Moi de mon côté, ayant déjà connu des problèmes financiers avec le téméraire, je revoyais le même scénario se repointer à l’horizon sous une forme légèrement différente… Je décidais donc de prendre le large… Je téléphone à Vatine pour lui faire par de mon intention d’aller voir ailleurs et c’est là qu’il me propose la série Golden Cup.

Il m’avoue à ce moment là que lui et Blanchard avaient pensé à moi parce qu’il fallait quelqu’un qui puisse dessiner des voitures et des filles sexy. Mais dessinant John Doe, il m’était difficilement possible d’assumer deux séries à la fois…
C’est donc un an après sa proposition et le tome 3 de John Doe bouclé que je pu commencer ma nouvelle série”Golden Cup”…

En fait le seul vrai lien entre sa série et la mienne, c’est la cité, et l’univers de golden cup est plus centré sur l’automobile. Donc rien de très difficile pour les persos, vu que ce sont les miens :p



On voit apparaître Goldy enfant dans le second tome de Golden Cup. Verra-t-on des personnages de Golden Cup ressurgir dans l’avenir… dans la série Golden City ?
Non, je ne pense pas… Sauf si Nicolas en dessine en fond d’image

Comment travailles-tu avec Daniel Pecqueur… Du scénario à la planches finale, quelles sont les différentes étapes de ton travail ?
Daniel de son côté connaît exactement la trame de son histoire. Mais il me propose souvent plusieurs possibilités auxquelles il a pensé. D’autres fois, il me demande ce que je voudrais dessiner, comme les robots du tome 2 par exemple… Grand fan de robots depuis toujours, j’avais très envie d’en dessiner !

Je reçois le scénario découpé avec du texte. A partir de là, je fais un découpage visuel, que je soumets à Vatine. Nous en discutons, et ensuite j’attaque la page. D’abord, je dessine les cases sur la page définitive. Comme ça, j’ai les contours des cases dessinés à la bonne taille.
Ensuite je commence case par case mes crayonné, mais toujours sur du papier machine de photocopie A4. Quand toutes les cases sont dessinées, je fais des photocopies en accentuant le trait noir.
De la je passe les dessins à la table lumineuse, mais avec la photocopie en dessous de la page.
Les persos je les redéfinis aux crayons. Les diverses choses”organiques” et les décors, je les encre directement.

Ensuite pour les persos au crayon, je fais les petits détail au feutre”staedler”. Tous le reste au pinceau de poile de martre “winsor et newton” que je trempe dans de l’encre de chine du même nom.
Et voilà la page est finie.


As-tu d’autres projets en cours ou à l’état d’esquisse?
Là, je finis un album pour Dupuis qui sortira en septembre dans la série “Pandora Box”.Je dessine le tome 6 “l’Envie”… Et après le festival d’Angoulême, je commence le tome 3 de Golden Cup . Il devrait sortir maximum pour Angoulême 2006.
Ensuite j’enchaîne le 4 dans la foulée. Il ne devrait y avoir que 10 mois entre le 3 et le 4,mais tout cela est encore loin.
Comment t’es tu retrouvé à travailler sur le projet Pandora? Comment organises-tu ton travail avec Alcante, scénariste prometteur de cet ambitieuse mais prometteuse série ?
D’abord, il faut savoir que je bosse à la rédaction du journal du spirou depuis exactement 7 ans. Je suis arrivé là par ce fameux concours de B.D. Il y a exactement 7 ans au mois de janvier 1998 David Dethuin qui avait la place avant mois démissionne de son poste en me proposant de le reprendre. Les mois passent et les année… Jusqu’au jours ou Sébastien Gnaëdig débarque chez Dupuis, il y a de cela à peu près deux ans et demi. Il me voit offrir le John Doe n°3 à un employé de chez Dupuis. De là, il demande à voir l’album. Une demi-heure après il me demande de passer dans son bureau… Là, il me parle de son projet. A ce moment je ne le connaissais pas plus que ça. Je refuse et je l’envoie balader.

Deux mois plus tard, c’est le tour de Claude Gendrot de venir vers moi. Il me reparle du projet, et de nouveau je l’envoie balader en lui disant que de toute manière vue la manière dont on me traite chez Dupuis, je n’avais pas à leur rendre service. Puis vinrent les explications… Je lui raconte que je suis la tête de turc de Thierry Tinlot depuis que je suis là, que Thierry me rappelait en permanence que je ne savais pas dessiner, qu’il ne fallait pas espérer retravailler pour le journal un jour...

J’explique par exemple à Claude Gendrot qu’en général, dés que je me retrouvais seul avec Tinlot dans la rédaction, c’était
-”Alors alain comment ça se passe chez Delcourt?”
En général je ne lui répondais pas, parce que je savais très bien ou il voulait en venir.
Je lui répondais ”ça-va!”
-”oui mais ça-vas comment? Tu es considéré comment chez Delcourt ? Comme un débutant ou comme un professionnel ?
Je ne lui répondais pas, et voyant cela, il en remetais une couche
”Vatine,c’est ton directeur de collection?”
Je lui répondais « oui!”
-”donc lui, c’est un grand professionel?”
Je lui répondais, « oui,si tu veux! »
-et là, il me répondais-”donc par rapport à lui tu n’est qu’un débutant… Parce que ,il ne faut pas que tu oublies que ici, tu n’est toujours qu’un débutant!! ”

Et avec ce genre de remarque sur mon travail, comment voulez-vous que j’accepte une proposition de bosser sur une bande dessinée chez Dupuis ?

De nouveau deux mois plus tard et un tirage d’oreille permanent à Thierry Tinlot, je reçois le scénario des 46 pages… Je les ramène chez moi, et je me dis que je lirai 5 pages le soir, avant de dormir.
Et de cinq, je suis passé à 10 puis 20 et là(je ne savais plus m’arrêter:=),ma femme me dit que si je voulais lire la fin de mon scénario, je n’avais qu’à sortir de la chambre… Et je suis donc descendu dans le salon en finir la lecture. C’était celui du tome 1, “l’Orgueil”.

Je me suis dit-”whah!! Quel scénario, d’une limpidité!

Le mardi suivant chez Dupuis, Sébastien est venu dés le matin pour me voir et je lui ai répondu ”dans une demi-heure dans ton bureau”.

Et là, je me suis retrouvé être le premier à accepter le projet… Mais Didier (Alcante) avait fait un dossier de présentation. Dedans il avait mis des références de toutes sortes en fonction des histoires. Et c’est à partir de ça que j’ai choisi l’Envie, scénario qui n’était pas encore écrit à ce moment là.

Et à choisir, je reprendrais le même… C’est un super scénario. C’est marrant, mais avec le recul, chaque album correspond bien avec son dessinateur .

Et comme j’étais le premier sur le projet, nous avons pu discuter de diverses choses, comme le délais. Je commençais à peine Golden Cup et je lui avais demandé à ce moment (et comme nous avion beaucoup d’avance) trois ans pour le faire.

Je reçus le scénario 7 ou 8 mois plus tard, pas très longtemps avant que je termine le tome 1 de Golden Cup.
Et comme l’idée de Sébastien Gnaëdig était de trouver des dessinateur dans une même lignée, et surtout un coloriste pour donner une cohésion à l’ensemble, ma femme, s’est retrouvée sur le projet à faire 6 albums sur les 8 Pas tous… Car Didier Pagot ne souhaitait travailler qu’avec ”Araldi”, son coloriste. Tous les autres ont accepté le principe du projet.(je précise que ma femme avait fait déjà une série d’albums chez divers éditeurs. Ce n’était donc pas non plus une débutante !)
Et toutes mes demandes ont été accepté en partie grâce a mes antécédents chez Dupuis.

Ce qui est super dans cette histoire, c’est que je bosse avec des gens que je connais bien et avec qui j’ai lié des amitiés. Tous les employés qui me connaissent depuis longtemps sont contents pour moi. C’est super de voir un tel projet de tous les côtés.

Ce qui est génial avec Didier, c’est que j’ai reçu le scénario en un bloc. Ca m’a permis d’avoir dès le début une vision d’ensemble.
Le courant passe très bien entre Didier et moi. Nous nous voyons de temps en temps, à Bruxelles, pour rêver sur l’avenir, boire des verres, manger des morceaux et réfléchir à d’éventuelles futures collaborations… Mais vraiment pas pour tout de suite.

©Dupuis / Alain Henriet


On peut voir les premières planches de l’album sur ton site. Complété d’un forum et de croquis, tu y tiens le lecteur informé de ton actualité… Pourquoi avoir fait cette démarche, que tes lecteurs ne peuvent qu’applaudir à deux mains ?
J’ai toujours trouvé sympa l’idée d’avoir un site. Mais mon problème, c’est que je suis nul en informatique.

Au festival d’Eghezée 2003, il y avait le fan club de Raoul Cauvin qui était là. Et comme je connais Raoul, j’étais à la même table qu’eux. Et parmi ces gens se trouvait Yves David. C’est lui qui avait fait le site de raoul. Après la bouffe je parlais avec Yves. Il avait vu mon travail durant le dîner et voilà qu’il me propose de faire un site pour exposer mes travaux. Nous en avons discuté et j’ai mis près de 4 mois à rassembler diverses choses publiés et d’autre dessins un peu oubliés.
L’année passée, très vite après la mise en route du site, nous avons discuté, Yves et moi pour trouver quelque chose qui inciterait les gens à revenir. C’est ainsi qu’est née la nouveauté du mois. J’avais assez de dessins en réserve pour tenir un petit moment.

Pour le forum, je précise qu’il est resté inactif jusqu’à la sortie du tome 2 de golden Cup. C’est après que j’aies mis l’adresse du site… Ce qui nous a amené plus de gens en deux mois qu’en 10 !
A part mon ami ADDTC qui passait régulièrement pour animer le forum, il n’y avait personne… Maintenant, nous sommes 5/6 réguliers, et moi, je réponds en général le soir à tout le monde.

Et pour les pages de Pandora box, j’ai tellement d’avance que cela m’enlevait une certaine frustration de montrer les 5 première planches en avant première sur le site.

De toutes façons, si tu fais ce métier, c’est pour montrer ton boulot à un maximum de gens.
C’est comme les ex-libris qui restent limités au libraire, ou alors que des gens doivent acheter bien cher sur E-bay… En les mettant sur le site, tous ont accès au visuel…


En tant que dessinateur, comment vois-tu les séances de dédicaces ? Un mal nécessaire ? Une occasion unique de rencontrer son public ?
Moi j’apprécie les dédicaces… Etant un grand bavard, je discute beaucoup avec les gens, et en général, les gens sont contents.

De plus, quand les gens viennent te voir, c’est qu’ils apprécient ton boulot… Donc, tu ne reçois que du positif… Et ce pendant 4 heures ! C’est super.

Mais il arrive également qu’il se passe des choses que j’apprécie moins.
Un exemple ? Quand j’ai commencé les dédicace, je n’avais pas grand monde et j’avais donc tendance à prendre les feuille et les fameux ”LIVRE D’OR”… C’était il y a 4/5 ans au festival du Roeulx, près de Mons en Belgique. Je passe ma journée à ne faire que des livres d’or,les gens me demandaient si il était possible d’avoir le dessin dans le livre d’or au lieu de l’album, et pour moi pas de problème c’était idem.
Et le soir, un dessinateur me dit-”tu devrais signer l’album quand tu le reçois, pour ne pas qu’il revienne”… Le lendemain, de nouveau un livre d’or. Je m’exécute, mais là je fais une grande signature au milieu de la page blanche au début de l’album.
Puis une ou deux personne plus tard, j’ouvre l’album, et là je me rend compte que c’est l’album que je venais juste de signer ! Je dis à la dame, que je ne peux pas faire de dessin dans son livre d’or, ou alors elle prend un nouvel album… Et là, elle me répond, que ça ne l’intéressait pas ! Et elle quitte la file en râlant!!! Après la dédicace, je me suis rendu compte que c’était un groupe de 7/8 personne qui se passait mon album (donc un seul exemplaire) pour pouvoir avoir chacun un dessin dans leur livre d’or.

Autre exemple ? Angoulême, il y a deux ans… J’avais 6/7 personne dans la file et je parlais comme d’habitude. Et là tout d’un coup j’entends le dernier de la file me crier-”Arrêtez de parler et dédicacez un peu plus vite, parce que je n’ai pas que ça à faire”!!!!
smiley Incroyable!!
Je dis au gars de quitter la file, parce que je ne lui ferai pas de dessin… surtout pas à un gars qui m’agresse. Lui s’énerve et ne quitte pas la file… De mon côté je m’énerve aussi. Je me dis c’est incroyable : tu viens donner de ton temps au gens et il y en a pour qui c’est pas assez ! J’imagine pas un week-end spécial plombier ou l’on viendrait faire réparer sa salle de bain gratuitement pendant 3 jours.
Alors ,je lui ai dit d’aller se faire rembourser l’album que de toute façon je ne lui ferai pas de dessin… Et il est parti en râlant tenter en vain de se faire rembourser son album…
C’est deux petites anecdotes de festivals…

Mais à part cela j’apprécie énormément le contact avec les gens… C’est ce qui me manque la journée quand je suis face à ma page.
D’autant que j’ai été habitué au contact des gens dès ma plus petite jeunesse : je suivais mes parents tous les week-ends et les jours de congé. Ils sont des marchands ambulants… Et là tu rencontre énormément de monde ! Les dédicaces me rappellent un peu ce côté.
Sauf que je ne vends rien smiley

D’ailleurs j’en profite pour dire que je ne suis pratiquement jamais invité en France.
En Belgique j’ai dù dédicacer au moins un album pour tous les gens qui fréquentent les séances de dédicaces smiley


Pratiquement pas invité en France ! Damned, il faut combler ce vide au plus vite ! C’est que j’aimerais bien me faire dédicacer mes albums, moi ;o)
Lançons un appel à tous les organisateurs de festivals et à toutes les librairies de France et de Navarre : que faut-il faire pour te faire venir ?

Je vais quand même en France, mais pas très souvent. A part le festival de Darnétal chaque année, parce que Daniel Pecqueur connaît l’organisateur et que pratiquement toute la bande série B habite là-bas… C’est un endroit incontournable.

Et un libraire ou deux lors de la sortie de l’album.
Mais en même temps, je me rends compte que si j’avais beaucoup de demande, je devrais en refuser, car il y a les pages à dessiner smiley

Quels sont tes derniers coups de cœur?
Sans surprise, le « seigneur des anneaux » qui est un pur chef-d’oeuvre .
L’année passé: « I robot » que j’ai trouvé visuellement très bien aussi.
En B.D. Euh, il y a plein de chose que j’aime bien… Peut-être” mort linden” de Lionel Marty… J’adore les monstres smiley
“The Ultimates” de Brian Hitch et de Mark Millar chez Marvel
Et les romans, rien, je n’aime pas trop lire de romans. Cela m’ennuie profondément.
J’aime mieux un bon film, où je n’ai rien d’autre à faire que de regarder et manger une crasse en même temps smiley

Passer de l’autre côté de la barrière et devenir scénariste, est-ce quelque chose qui t’attire ?
J’ai déjà fait quelques petits scénarios, mais cela me semble difficile. Je manque peut-être de confiance ne moi. En fait, ma femme et moi avons écrit un scénario en deux tomes… Il faudrait que je l’envoie un jours, juste pour avoir un avis.
Mais dans l’immédiat, je préfère dessiner un bon scénario d’un autre que de vouloir absolument dessiner un mauvais de moi smiley

Quel personnage as-tu pris le plus de plaisir à mettre en scène parmi tous les personnages que tu as crée ?
Houlà!! La question smiley
Je crois que tu ne prends du plaisir à animer un perso que quand tu as une meilleur maîtrise de ton dessin. Mais dans Golden Cup, je dirais que c’est le méchant boss ,ou Stirling, les filles smiley

Mais un perso dont je suis vraiment content, c’est Tibor, le personnage principal dans mon Pandora box,et... Oui!le méchant qui a un air de joker.

Le mot de la fin ?
Pour moi, la BD, c’est d’abord un outil de divertissement, comme un film… Il faudrait arrêter de se prendre la tête sur une BD sous prétexte que celle-ci ne vous fait pas réfléchir sur les problèmes de la vie… Je crois qu’une BD c’est avant tout pour se distraire, se sortir de son quotidien, prendre plaisir sur l’histoire, le dessin et les couleurs.
Il faut arrêter de chercher un message derrière chaque case et prendre tout simplement plaisir à la lire telle qu’elle vient.
J’ai l’impression que ces valeurs simples sont effacées par une intelligentsia bédéphile minoritaire qui oeuvre pour l’instant dans le monde de la BD et qui ont tendance à se tourner vers une BD intello et ennuyeuse…
Regardez juste les sélections d’Angoulême de cette année! Tous les libraires vous le diront.
Regardez un gars comme Raoul Cauvin qui est un monument à lui tout seul, mais classé auteur populaire, donc inintéressant!
Alors qu’il aurait déjà du recevoir depuis longtemps un prix à Angoulême.


Pour finir et afin de mieux te connaître (et comme le veut la tradition) un petit portrait chinois :
Si tu étais…


une créature mythologique : le loup-garou.
un personnage biblique : aucun
un personnage de roman : Connor Mac Leod “ le highlander”
un personnage historique: Arthur
un personnage de BD : le copain de Druuna smiley
un personnage de théâtre : Tarzan (oui, oui, je l’ai joué quand j’étais étudiant smiley)
un héros de western: j’ai jamais été fan de western
Le Korrigan