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Da Vinci Code mis à l'index
deux ans après sa publiations

Le Vatican brisé le silence mardi au sujet du "Da Vinci Code" et appelé à "ne pas lire, ni acheter" ce polar ésotérico-religieux, best-seller mondial, qualifié de "château de mensonges".

"Ne lisez pas et n'achetez pas le +Da Vinci Code+", a déclaré le cardinal Tarcisio Bertone, sur les ondes de Radio Vatican.

"On ne fait pas un roman en mystifiant les faits historiques, en disant du mal ou en diffamant un personnage historique qui tient son prestige et sa réputation dans l'histoire de l'Eglise et de l'humanité", a-t-il ajouté à la veille d'une conférence sur le livre prévu mercredi soir dans son archevêché à Gênes, dans le nord de l'Italie.

Mgr Bertone, un des gardiens de la pureté de la doctrine catholique, s'est plaint en particulier de la diffusion du roman parmi les jeunes, "un fait vraiment douloureux et terrible". Le cardinal figure parmi les successeurs possibles de Jean Paul II.

Il a dénoncé un coup de marketing et le forcing auprès des libraires, déclarant: "Je crois qu'il y a une véritable stratégie marketing derrière la diffusion de ce château de mensonges".

Le livre met en scène le professeur de symbologie Robert Langdon, sorte d'Indiana Jones plongé au coeur d'un jeu de piste meurtrier, contre des représentants de l'Opus Dei, les méchants de l'histoire, sur fond de sociétés secrètes et de symboles cachés dans les tableaux du Louvre.

Au coeur de la polémique, figure la fille prêtée à Jésus, qui serait née d'une union avec Marie-Madeleine, et sa descendance. Selon le livre, l'Eglise aurait cherché par tous les moyens à étouffer la vérité afin de préserver le caractère divin de Jésus.

"Il y a désormais un stéréotype qui circule dans les écoles, selon lequel il faut avoir lu ce livre pour comprendre toute la dynamique de l'histoire et toutes les manipulations que l'Eglise aurait commises", a relevé Mgr Bertone.

"Nous nous sommes aperçus de sa diffusion dans les écoles et c'est pour cette raison que nous avons pris des dispositions pour ouvrir une réflexion publique", a-t-il ajouté.

"Les librairies catholiques se plaignent d'être obligées d'avoir des piles de ce livre pour gagner de l'argent", a-t-il dit, déplorant le risque réel que les gens prennent l'intrigue pour argent comptant.

Le livre, qui doit être porté à l'écran l'an prochain, est en librairie depuis mars 2003 et s'est vendu à au moins 20 millions d'exemplaires dans le monde.

Des références à la quête du Graal et à des symboles cachés dans les chefs d'oeuvre de Léonard de Vinci, valent également à Dan Brown l'accusation, pas seulement dans les rangs de l'Eglise, d'avoir déformé la réalité historique.

Sur son site internet www.danbrown.com, l'auteur souligne que son ouvrage "est un roman et par essence un livre de fiction". Il se défend d'avoir écrit un livre anti-chrétien et précise "qu'il s'est efforcé de faire une description la plus équilibrée de l'Opus Dei". Dan Brown ne donne pas d'interview.

La Congrégation pour la doctrine de la foi, dont Mgr Bertone a été le secrétaire pendant des longues années, était chargée de mettre à jour régulièrement un "Index des livres interdits" (Index librorum prohibitorum) par l'Eglise catholique.

L'un des derniers écrivains à avoir figuré sur cette liste a été l'écrivain italien Alberto Moravia.

Cette liste a été supprimée à la suite de la réforme de la Curie romaine décidée par le pape Paul VI dans les années 70.
Le Korrigan