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De l'existence de Jésus
Jésus une nouvelle fois entre les mains des juges

VITERBE (AFP) - La justice italienne a décidé vendredi de prendre le temps de la réflexion dans un procès intenté à un prêtre, accusé par un Italien athée d'avoir "abusé de la crédulité populaire" pour avoir présenté Jésus comme un personnage historique.
Le tribunal de Viterbe, au nord-ouest de Rome, dans la région du Latium, avait convoqué vendredi matin les deux parties pour une audience préliminaire.

Le plaignant, Luigi Cascioli, 72 ans, était au rendez-vous avec son avocat, Me Mauro Fonzo. L'accusé, le père Enrico Righi, 75 ans, curé de la paroisse de Saint Bonaventure à Bagnoregno (centre) était en revanche absent, représenté par son défenseur, Me Severo Bruno.
L'audience, fermée à la presse, a été brève. Le juge Gaetano Mautone a écouté les arguments, puis il a déclaré aux deux parties qu'il les informerait sur la date de la prochaine audience. Liugi Cascioli s'est déclaré "très content" que le procès aille de l'avant et, profitant de la présence de nombreux journalistes étrangers, il a fait la promotion de son livre, "La fable du Christ", qu'il vend 14,50 euros. L'homme, agronome de formation, se dit athée et utilise ce procès comme une tribune pour ses thèses, qu'il développe en italien, en anglais, en français et en espagnol sur un site internet très sophistiqué: www.luigicascioli.it Il a réaffirmé vendredi que "le Christ n'a pas existé, mais est un personnage inventé par l'Eglise" et a accusé le père Righi d'avoir "abusé de la crédulité populaire" en le présentant comme un personnage historique. "L'opinion publique à le droit de savoir qu'un débat sur ce thème est en cours", a-t-il lancé. L'affaire a commencé le 11 septembre 2002, lorsqu'il a porté plainte contre le père Righi. "Avec cette plainte, je ne cherche pas à contester aux chrétiens la liberté de professer leur foi, garantie par l'article 19 de la Constitution, mais je veux protester contre l'abus commis par l'Eglise catholique qui, en se prévalant de son prestige, inculque comme réels et historiques des faits qui ne sont que des inventions", affirme-t-il. Il se prévaut de l'article 661 du code pénal italien qui sanctionne pour "abus de la crédulité populaire" les personnes qui par le biais d'impostures trompent une multitude de personnes. "Dans le cas d'espèce, les ministres du culte de l'Eglise catholique comme Righi professent des faux historiques en présentant comme des vérités et des faits réellement survenus des faits inventés pour les nécessités de la doctrine religieuse", soutient-il. Luigi Cascioli a obtenu le 11 mai 2004 que la justice poursuive le père Righi et la tenue d'un procès en bonne et due forme. Le procès coïncide avec la campagne pour les élections législatives du 9 avril durant laquelle l'Eglise catholique s'est vue à plusieurs reprises accusée d'ingérence dans la vie du pays par l'opposition de gauche radicale.
Le Korrigan



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