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Jésus Christ super star
Judas fut le premier à vendre Jésus

BUENOS AIRES (AFP) - Lorsque le Christ sauveur de neuf mètres de haut s'élève dans les airs, une partie de la foule rassemblée devant le "Golgotha" ne peut réprimer un cri d'admiration et certains font le signe de croix.

Non loin de là, des soldats romains patrouillent, indifférents aux jeunes paysannes aux tuniques bariolées qui vendent des sucreries orientales.

Nous sommes pourtant à Buenos Aires, au bord du Rio de La Plata, et seule la chaleur qui régne pourrait évoquer les rives du Jourdain. Mais les créateurs de Tierra Santa, parc à thèmes religieux, s'emploient chaque fin de semaine à donner la preuve du contraire en faisant vivre à grands renforts de son et lumières une Jérusalem de carton pâte.

Situé en bout de piste de l'aéroport national, ce parc "unique au monde", selon ses créateurs, est entièrement dédié à la religion, surtout chrétienne. On y trouve certes une "mosquée" et une "synagogue" mais l'essentiel de ce parc qui couvre sept hectares concerne le christianisme et tout particulièrement la vie de Jésus. Le visiteur est invité dès l'entrée à assister à sa naissance dans une mise en scène qu'il retrouvera tout au long des "attractions". Au fond d'une grotte, en résine de polyester, une crèche en taille réelle fait revivre la nuit de Noël avec boeuf, âne et Rois mages articulés, au son du requiem de Fauré.

A la sortie, il est invité à entrer dans "Jérusalem", et parcourir les ruelles d'une ville où rien ne manque, et surtout pas les marchands du temple qui offrent restauration, rafraîchissements ou souvenirs. Il peut ensuite assister à la résurrection du Christ, dont la crucifixion est représentée en haut d'une colline symbolisant le Golgotha par des croix grandeur nature. A Pâques, la Passion du Christ se fait plus réelle avec des acteurs accomplissant le chemin de croix sous les coups de fouet.

Le visiteur peut aussi y participer en portant lui-même sa croix tout au long d'une "via crucis" reconstituée. "C'est particulièrement émouvant et les gens sont souvent en larmes", assure la directrice du parc Maria Antonia Ferro, dans un entretien avec l'AFP. Miriam, Argentine de 44 ans, n'a pas assisté au spectacle mais à la Cène, autre temps fort de Tierra Santa. "Cela m'a fait beaucoup d'effet", explique-t-elle à l'AFP après avoir vu le Christ entouré de ses apôtres, tous en résine de polyester, rompre le pain. "En tant que catholique, j'ai été très émue de voir ce que j'ai lu tant de fois dans la bible", ajoute-t-elle. Aucun des lieux présentés dans ce parc n'a été consacré par les trois religions monthéistes, le christianisme, l'islam et le judaïsme.

Mais nombre de visiteurs sont touchés par le lieu. "C'est un endroit spirituel où l'âme trouve sa place", assure la directrice du parc, ex-professeur d'éducation physique et décoratrice reconvertie. Les "mécrants" s'y promènent en curieux, mais les croyants adoptent une attitude plus respectueuse, les bras croisés par exemple, relève de son côté German, un jeune guide. Le "mur des lamentations", entièrement construit en résine, contient d'innombrables petits morceaux de papier pliés renfermant des prières.

L'ambassadeur d'Israël, venu visiter le parc, en a emporté une partie à destination de Jérusalem et de son "vrai" mur, raconte la directrice. L'église catholique, de son côté donné, a sa bénédiction à ce parc, qualifié par l'archevêché de Buenos Aires de "lieu d'enrichissement culturel et spirituel". Tierra Santa a déjà reçu quelque deux millions de visiteurs depuis sa création en 1999.
Le Korrigan



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