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Caylus
Caylus



Fiche descriptive

Grand Jeux

Ystari Games

William Attia

2-5

120 mn

Octobre 2005

Chronique


Le Thème

En 1289, pour consolider les frontières du royaume de France, le Roi Philippe le Bel décide de faire construire un nouveau château. Pour l'instant, Caylus n'est qu'un modeste bourg mais, bientôt, les ouvriers et les artisans affluent par dizaines, attirés par la fortune que peut leur apporter ce formidable ouvrage. Autour du chantier, une ville commence lentement à émerger.


But du jeu

Les joueurs incarnent des maîtres d'oeuvre, qui développent les infrastructures de la ville, gèrent leurs ouvriers, deniers, ressources et or, et contribuent au développement de Caylus pour gagner le prestige et les faveurs du roi.


Déroulement

Le jeu est découpé en tour, eux même divisés en plusieurs phases…

Phase 1 : Collecte de revenu
Chaque joueur reçoit 2 denier + 1 par bâtiment résidentiel, + 1 si il a construit la bibliothèque, +2 s’il a construit l’hôtel
Phase 2 : Placement des ouvriers
A son tour, un joueur peut passer, poser un ouvrier sur un bâtiment neutre ou fixe, dans un de ses bâtiments ou sur un bâtiment adverse. Le coût de placement est fonction du nombre de joueurs ayant passé. En plaçant un ouvrier chez un autre maître d’œuvre, un joueur augmente le prestige de ce joueur.
Phase 3 : Activation des bâtiments spéciaux
Les bâtiments sont activés un à un à commencer par celui situés le plus près du château.
Phase 4 : Déplacement du Prévôt
Chaque joueur, à commencer par le premier joueur ayant passé, peut soudoyer le prévôt pour le faire avancer ou reculer d’une à trois cases, chaque déplacement coûtant 1 denier.
Phase 5 : Activation des bâtiments
Les bâtiments situés entre le pont et l’emplacement du prévôt et sur lesquels un joueur a posé un ouvrier son activés un à un dans l’ordre de la route. Il permettent, monnayant finance ou ressources, de collecter des ressources, de transformer ou acheter des ressources, de vendre des ressources, de construire ou transformer des bâtiments. Certaines actions (les constructions notemment) peuvent augmenter le prestige du joueur les effectuant.
Phase 6 : Construction du château
Les joueurs ayant placé un ouvrier dans l’enceinte du château doivent participer à sa construction sous perdre de ternir leur prestige. Chaque lot de 3 marchandises différentes mais comportant obligatoirement un cube nourriture permet au joueur de bâtir une section du château. En fonction de la partie du château en cours de construction (donjon, muraille puis tour), chaque section rapporte respectivement 5,4 et 3 points de prestige.
Le joueur ayant le mieux œuvré au cours de chaque tour gagne une faveur du roi.
Phase 7 : Fin de tour
On avance le bailli de deux cases si le prévôt est devant lui, d’une seul si le prévôt est derrière lui…


Décompte

Dès que le prévôt atteint une case de décompte ou qu’une partie du château a été achevée, on procède à une phase de décompte. Les joueurs n’ayant pas participé à la construction de la partie décomptée perdent de 2 à 4 points de prestige, les joueurs ayant participé activement se voient récompensé par des faveurs du roi.

Les faveurs du roi

Les faveurs du roi permettent de gagner des points de prestige, des deniers, des cubes ressources ou des utilisations exclusives de certains bâtiments.


Fin du jeu

Le jeu s’achève dès que les tours du château sont achevées ou que le bailli a atteint la dernière case de décompte. Les joueurs convertissent en points de prestige leur or, ressources ou deniers restants. Le gagnant est celui qui aura gagné le plus de prestige lors de la construction du château de Caylus…


un chef d'oeuvre!


un jeu subtil et séduisant
Caylus est le second jeu d’Ystari games, un tout jeune éditeur qui ne compte que de jeux dans son catalogue… Seulement deux jeux, mais quels jeux! Ys, publié en 2004 avait déjà enthousiasmé de nombreux joueurs amateurs de belle mécaniques et de jeux savamment dosés…Autant dire que Caylus était attendu au tournant…


Petit bémol…

Sous le couvercle à l’illustration plutôt réussie où l’on reconnaît la patte d’Arnaud Demaegd qui avait déjà illustré Ys on trouve moult tuiles et bon nombre de pions et maison en bois… Un espace adapté pour le rangement de ce joli matériel n’aurait pas été du luxe! Car en l’état, c’est pelle mêle que l’on range le matériel du jeu… Dommage car, si l’on omet les trop tristes deniers (de bête jeton en plastique lisse alors que des sous en carton aurait renforcé le joli design du jeu) et les couleurs de deux ressources un peu trop similaires (le bois et le tissu), le matériel est plutôt attrayant et les illustrations plutôt réussies…


…pour un jeu superbe

La première lecture des règles laisse apparaître un jeu complexe et l’on frémit déjà à l’idée qu’il va falloir l’expliquer à d’autres joueurs. Ca semble touffu, truffé de petits détails particulièrement indigestes… Mais heureusement, la complexité du jeu n’est qu’apparente tant les différents engrenages de la mécanique s’emboîtent parfaitement. Le jeu est d’une fluidité des plus surprenantes… Les rouages du jeu, parfaitement huilés, s’imbriquent fort logiquement et, de fait, les règles sont d’une simplicité exquise. Mais le jeu n’en n’est pas moins riche pour autant!
De nombreuses options s’offrent aux joueurs. Les parties sont toutes différentes en fonction des bâtiments construits par les différents maîtres d’œuvres, obligeant les joueurs à modifier leurs stratégies, à affiner leurs tactiques et à réaménager leur programmation. Les joueurs sont très souvent confrontés à des choix cornéliens, ce qui fait de Caylus un jeu tendu où la victoire est âprement disputée…

Car Caylus est avant tout un jeu de programmation et de gestion de ressources. L’interactivité entre les joueurs est subtilement dosée et la mécanique est particulièrement séduisante par sa simplicité et par la richesse tactique qu’elle offre…
L’auteur a imaginé une foule de petits éléments qui confèrent à Caylus un charme certain… citons en vrac :
des mécanismes de régulation originaux : coût du placement des ouvrier fonction du nombre de joueurs ayant passé), utilisation possible (mais contre rétribution et avantages) des bâtiments appartenant aux autres joueurs qui offre des choix tactiques des plus intéressants
un prévôt diabolique: le déplacement du prévôt que les joueurs peuvent corrompre et peut empêcher un joueur d’activer un bâtiment est délicieusement diabolique.
une fin de partie modulable: la partie s’achève non pas en fonction d’un nombre donné de tours mais en fonction du déplacement du bailli que les joueurs peuvent accélérer ou ralentir ou en fonction de l’avancement de la construction du château.
les faveurs du roi qui permettent d’accomplir des actions bonus

Les stratégies sont multiples et les joueurs vont devoir se fixer des priorités sous peine de vaciller sous le nombre de possibilités de ce jeu! Mais s’il est impossible de jouer sur tous les tableaux, il faut savoir changer son fusil d’épaule lorsqu’une stratégie mène à une impasse, quitte à poursuivre plus avant lors d’un tour plus favorable.

Caylus est sans nul doute un futur classique… Un jeu séduisant, d’une grande richesse tactique… un gros coup de cœur, assurément !
Le Korrigan




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Inspiration jeux de rôle

Cette fiche n' est référencée comme inspi pour aucun jeux de rôle.