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Rendez-vous à Paris
La Tétralogie du Monstre



Fiche descriptive

Science-Fiction

La Tétralogie du Monstre

Tome 3

Enki Bilal

Enki Bilal

Enki Bilal

Casterman

Bilal

2006

Chronique
Critique de la Série
Absolute Enki Art

Dans un monde bouleversé par la disparition d'Optus Warhole, Leyla erre dans Belgrade hantée par le souvenir de Nike, alors que dans les Balkans, Amir a épousé Sacha.
un chef d'oeuvre!


Absolute Enki Art
Je ne vous ferai pas l’affront de vous présenter cet auteur qui, entre tous, a marqué de son empreinte le monde de la BD, en proposant à ces lecteurs des mondes à l’esthétique très personnelle et au contenu souvent fortement engagé, qui aura eu le mérite de constituer deux camps : ceux qui adorent, et ceux qui y sont hermétiques. Je ne suis pas persuadé que l’indifférence soit une solution face à un travail aussi puissant, mais pourquoi pas ?...

Jusqu’à maintenant, si je respectais le travail de l’artiste complet dont il s’agissait, la médiatisation du personnage et l’esthétique d’anticipation dérangeante qui constituait sa signature m’avaient quelque peu tenu à l’écart…jusqu’à cette rencontre là.
Si j’ai lu la « Trilogie Nikopol », « La Tétralogie du Monstre » dont nous témoignerons de la genèse m’a semblé être une œuvre plus mature et plus forte encore. Certes, la guerre de Yougoslavie fut peut-être le point de départ de la série (et un redoutable rouage scénaristique), mais j’ai plutôt vécu cette lecture comme une réflexion et une exploration sur et dans « le mal absolu ». Et cela laisse un sentiment étrange, même si l’on attend de comprendre pourquoi le méchant est si méchant (et pressentons-le, il n’y aura pas de réponse), alors que le sadisme le plus puéril puisse apparemment être seul considéré pour toute réponse. Je crois d’ailleurs que c’est là la grande réussite de l’album : nous proposer un méchant de grande classe, qui sait entrer en résonance avec nos pulsions de destruction propres ; pour nous fasciner. Bon, mais c’est vrai que tout simplement, c’est joli, hein smiley
Heureusement, il n’y pas que ça non plus, puisque l’intrigue s’étoffe largement au fur et à mesure que l’histoire se déploie. A n’en point douter, la philosophie n’est pas loin. On touche à tout, et le spectre de la guerre plane toujours au dessus des planches magnifiques de Bilal, comme la résurgence d’une humanité pas si humaniste que ça, prompte à chuter dans l’ivresse de sa violence. Est-ce irrémédiable ? Voilà une des grandes questions que laisse flotter l’auteur.
La « mort éructée », symbole de « l'Absolute Evil Art » d'Optus Warhole, est à elle seule symptomatique de l’essence de « La Tétralogie du Monstre », à mon avis, comme si l’œuvre se voulait comme la concrétion esthétique (et légère, l’humour y ayant largement sa place) de la noirceur de l’humanité. Encore une fois, on peut espérer que l’amour y trouve aussi sa place de rédempteur. Classique, peut-être ; mais universel, sûrement.

A l’heure de la sortie du troisième tome (« Rendez-vous à Paris »), il était plus que temps de rendre hommage à cette « Tétralogie du Monstre » (qui a semble t-il changé d’éditeur en cours de route, en même temps qu’elle s’est étendue à quatre tomes au lieu des trois prévisionnels) dont le vrai héros est peut-être le mal lui-même. Une œuvre humaniste, donc.
Keenethic



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