Christophe Arleston et Alessandro Barbucci poursuivent leur tour de leur monde miroir, nous invitant dans cet album à visiter une Londres décalée mais toujours capitale de la pop culture à la suite de Fourmille Peel et Yuri Steed…

En Angleterre, la situation est des plus critique depuis que le royaume est frappé par une pénurie de thé. Mais ce qui pourrait ébranler l’Empire britannique s’avère dans le monde d’Ekhö plus dramatique encore : privés de thé, les Preshauns abandonneront leur mode de vie civilisé pour se laisser envahir par leur bestialité naturelle…

Les incidents se multiplient et les londoniens sont témoins de choses qui auraient dû rester cacher, menaçant de déchaîner la foule contre les Preshauns… Fourmille et Yuri vont mener l’enquête et s’introduire dans les milieux interlopes pour tenter de comprendre les origines de cette mystérieuse pénurie…

Comme de coutume, Christophe Arleston et Alessandro Barbucci s’en sont donné à cœur joie pour faire vivre cette Londres jubilatoire et décalée, après avoir revisité Paris, la Nouvelle-Orléans, Barcelone, Rome ou New-York…

Le scénariste puise à nouveau dans les clichés pour mieux les tordre et les détourner sans vergogne et tisser un récit sensuel et déjanté dont il a le secret… Avec leurs airs de John Steed et Emma Peel, Fourmille et Yuri se lancent dans une dangereuse enquête rythmée et parfaitement calibrée où se mêle de façon jubilatoire et improbable les univers de Harry Potter, de James Bond, de Sherock Hommes sous LSD, le mouvement punk… Le tout dans cette ambiance délicieusement Swinging London caractéristique des seventies…

Ce n’est pas tout d’inventer un univers totalement barré… Encore fallait-il trouver un dessinateur virtuose et inventif capable de retranscrire les innombrables délires de Christophe Arleston… Alessandro Barbucci est de cette trempe-là… Sublimé par les couleurs chatoyantes et lumineuses de Nolwenn Lebreton, le trait incroyablement dynamique du dessinateur italien parvient à donner vie aux improbables inventions censés palier à l’absence de la fée électricité sur le monde d’Ekhö.

Avec un plaisir jubilatoire et communicatif, Christophe Arleston mélange les genres et se joue des codes sans s’emmêler les pinceaux pour signer un scénario totalement déjanté mais parfaitement cohérent qui introduit un mystérieux ennemi, instigateur de tout ce complot et dont nous entendrons sans nul doute parler dans un avenir proche…

Porté par le dessin virtuose d’Alessandro Barbucci, dialogues azimutés, détournements d’univers et de personnages emblématiques et enquête débridée sont au programme de ce septième tome qui confirme tout le bien que l’on pense d’Ekhö, le monde miroir, une série originale, déjantée et éminemment récréative…

-Mademoiselle Gratule! L’heure est grave!
-Ah, vous êtes un gentil, vous.
-Pourquoi dites-vous ça?
-Un méchant est toujours de dos dans un fauteuil. Il commence à parler et se retourne après. Vous étiez de face, donc vous êtes un gentil. Facile.
Dialogue entre Hum et Fourmille