Tout puissants qu’ils soient, les dieux antiques s’ennuient ferme… Aussi organisent-ils un concours pour savoir lequel d’entre eux a le plus de fidèles. Pour ce faire, ils vont envoyer leurs prophètes de par le monde et bâtir de superbes temples à leur gloire…
Règles et matériel
Outre son format atypique et son illustration tout à la fois fun et magnifique signée par l’impressionnant Dagmara Gaska, c’est l’étrange absence de titre qui intrigue et attire l’oeil… Mais il ne faudra guère chercher longtemps, il se trouve en lettre d’or sur la tranche :
Clash à l’Olympe.
Rehaussés d’un sympathique stickers, les pions Prophètes, Temples s’avèrent très agréables à manipuler… Très coloré, le plateau de jeu glisse à merveille… De grand format, les cartes Compétences Divine s’avèrent particulièrement belles, de même que les différents jetons Main de dieu, Cœur, premier joueur ou Tornade… Oui décidemment, on a bien envie d’endosser la panoplie de dieu antique pour montrer à ses collègues qui est le plus fort…
De par sa maquette aérée et bien pensée, le livret de règles (12 pages) explique clairement les différentes phases de jeu malgré des phrases parfois un brin alambiquées nécessitant parfois de s’y reprendre à deux fois pour bien tout comprendre…
Contenu de la boîte : 1 Plateau de jeu, 4 cartes Compétence Divine recto-verso, 20 cartes Loi, 1 Roi Singe, 1 Sphynx, un jeton Premier Joueur, 1 jeton Main de Dieu, 1 jeton Cœur, 1 jeton Réserve, 1 jeton Tornade, des jetons Points de Victoire (de valeur 1,3 et 5 PV) et, pour chacun des 4 joueurs : 7 Prophètes, 2 Templiers, 4 Temples (et leurs stickers)
Déroulement d’une partie
Mise en place
Difficile de faire plus simple : chaque joueur reçoit une carte Compétence Divine et choisit la face qu’il souhaite utiliser (un dieu différent figure sur chaque dieu) et reçoit 5 pions Prophète et 4 pions Temple (et éventuellement le matériel associé à son dieu)…
Déroulement
Une partie de
Clash à l’Olympe se déroule en 4 manches (Générations) découpées en 3 phases :
1Phase du Conseil: on tire deux cartes Loi. Après en avoir pris connaissance, les joueurs (pardon, les dieux) votent pour sélectionner une des deux lois. En cas d’égalité, on laissera le hasard décider…
2Phase de Missions: Tour à tour, les joueurs, en partant de leur nuage, vont déplacer un prophète avec une pichenette… En défaussant un Prophète touchant la Cité d’une île, le joueur peut construire un Temple partout où il le souhaite sur cette île. Les Prophètes touchant la Région Centrale marqueront 1 PV auquel s’ajoutera un bonus de 1 PV par île contrôlée (comportant au moins un Prophète ou un Temple). Les Temples se retrouvant en haute mer disparaissent corps et bien (et retournent dans la réserve du joueur)…
3Phase de Culte: Chaque joueur marque 1 PV par île où il est présent (Temple ou Prophète) et un Bonus de 2 PV pour chaque île où il est majoritaire. Les prophètes sont récupérés par leurs dieux respectifs et les lois non définitives sont défaussées… Mais les Temples restent en place pour la prochaine manche…
Fin de partie
A l’issue de la 4eme manche (la quatrième Génération !), le joueur totalisant le plus de points remporte la partie et se moque (gentiment) des perdants…
l’Avis de la Rédaction
Revisitant nos jeux d’enfants, les jeux de pichenette n’ont semble-t-il pas fini d’inspirer des créateurs inventifs… et des joueurs attirés par ce jeu joyeusement régressif qui fleure bon l’enfance et les jeux de cours…
Carabande,
Kart sur Glace,
Rampage,
Paleo et autre
Flick 'em Up! ont chacun renouvelé le genre… et
Clash à l’Olympe s’inscrit dans leur lignée…
Le contenu donne bougrement envie de jouer à ce jeu
joyeusement régressif qui
allie avec audace pichenette, placement et majorités… La mécanique de base s’avère très sobre : à coups de pichenette, on envoie ses Prophètes porter notre bonne parole, s’efforçant de leur faire bâtir des Temples à même de nous assurer de belles majorités… Simple et très efficace…
Mais terriblement routinier ! Et les comme, à l’instar des joueurs,
les dieux n’aiment pas s’ennuyer, les auteurs leur ont imaginé des
pouvoirs qui viennent apporter une
délicieuse petite touche d’asymétrie à leur création… Mais ils ont surtout créé
les cartes lois qui viennent pimenter les parties et leur conférer une saveur unique…
D’autant qu’on ne se contente pas de tirer une Loi au hasard et de l’appliquer ! Non, les dieux, sans doute inspirés par les fidèles de Zeus, s’avèrent très démocrates : deux cartes lois sont piochées et on va devoir voter pour savoir laquelle des deux s’appliquera… Pour chaque vote, chaque joueur devra tenir compte tant de la position qu’il occupe grâce à ses temples que de ses aptitudes physiques ! Car certaines lois peuvent considérablement corser la difficulté du jeu (tir en simultané d’un Prophète par main, de faire la pichenette avec l’auriculaire ou de jouer avec le pion sur la tranche !) ou offrir d’intéressantes options stratégiques permettant de gagner, dans certaines configurations de substantiels bonus…
Le vote des lois permet de réguler l’avance qu’un joueur pourra avoir pris en votant les lois qui lui donneront le plus de fil à retordre…
Conjugué aux pouvoirs des dieux, les lois assurent
un excellent renouvellement des parties et une longue durée de vie à ce jeu bougrement addictif…
Porté par un matériel sympathique et pleinement fonctionnel joliment illustré par le talentueux Dagmara Gaska, Clash à l’Olympe donne d’emblée furieusement envie de participer à ce concours inter-panthéon joyeusement régressif et bien plus malin qu’il n’y paraît…
Paweł Stobiecki, Łukasz Włodarczyk et Jan Truchanowicz ont créé un délicieux cocktail ludique, subtil mélange de placement, de majorité et de pichenette dont les parties sont pimentées par de jubilatoires cartes Loi qui viennent infléchir la stratégie des joueurs… ou considérablement leur compliquer la tâche ! Sans oublier les différents dieux dont les capacités apportent une délicieuse touche d’asymétrie à ce concours de dieux !
Outre le texte des cartes parfois un peu alambiqué, le jeu n’a au final qu’un seul défaut : il est très addictif…
On aime...
l’aspect joyeusement régressif de la pichenette
le ratio stratégie / habilité
le vote des cartes Loi
l’asymétrie des dieux
le jeu est addictif
On n'aime pas...
trop addictif
le texte des cartes parfois alambiqué