Alors qu’une pluie de cendres d’origine extra-terrestre sème la mort et la destruction sur la planète Terre, une équipe de volontaires est envoyée en mission sur Phobos qui semble être à l’origine de ces mystérieux phénomènes.

Alors que le vaisseau Sino-Russe débarque son commando sur Phobos, l’équipe américaine s’enfonce dans les entrailles du satellite de Mars qui semble être un labyrinthe insaisissable évoluant au grès de leurs déplacements en suivant une logique qui lui est propre…

En perdant ses repères, Jacoby semble perdre la raison, incitant certains membres de l’équipage à l’abandonner sur place pour poursuivre leur exploration… Il sera pourtant la clef qui permettra de déchiffrer les mystères de Phobos et de mettre un terme à la menace mortelle qui plane sur la Terre…

Dans ce nouveau diptyque, Cristophe Bec distille avec art un sentiment d’oppression particulièrement étouffant, faisant ressentir au lecteur l’angoisse des membres de la mission Laputa tandis qu’ils découvrent un environnement hostile dont la structure en perpétuelle évolution semble s’adapter à ses visiteurs, réservant à chacun d’eux une éprouvante épreuve… dont l’issue peut s’avérer mortelle s’ils ne font pas les bons choix…

La situation dramatique de la Terre trouve un étrange écho alors que débute de nombreux pays un second confinent pour tenter d’enrayer la propagation du virus mortel et encore méconnu qui décime les populations de part le monde. Dans sa dystopie comme dans notre réalité, les gouvernements, aveuglés par leurs intérêts propres, peinent à unir leurs forces pour combattre la pandémie mondiale, laissant augurer un avenir bien sombre pour l’espèce humaine… Et si la solution devait être cherchée à l’échelle de l’individu et non d’un état ?

Cette atmosphère oppressante qui n’est pas sans évoquer celle de l’inquiétant Alien de Ridley Scott (basé sur les travaux de H. R. Giger) est formidablement retranscrite par le travail graphique de l’impressionnant Fabrice Neaud. Le dessinateur donne corps aux angoisses des membre de la mission envoyée sur Phobos pour tenter d’enrayer la fin programmée de l’humanité. Il met en scène avec une redoutable efficacité ces hommes et femmes qui perdent peu à peu pied, tel Jacoby, autiste que la perte de ses rassurant repère plongent dans des crises de panique… Fabrice Neaud fait montre d’inventivité dans son découpage qui alterne de grandes cases pour dépeindre l’immensité des entrailles de Phobos et des cadrages plus resserrés qui accentuent avec art le sentiment d’oppression qui assaille les héros (et le lecteur !) alors que l’artefact extra-terrestre livre peu à peu ses insondables mystères…

Le chevronné Christophe Bec et le talentueux Fabrice Neaud nous livrent un récit de science-fiction sombre et angoissant…

Alors que la première partie du diptyque était consacré à l’envoi sur Phobos de la mission Laputa, dernière chance de l’humanité, la Machine nous entraîne dans les entrailles de l’artefact extra-terrestre pour une exploration mortelle…

L’espoir de l’humanité semble reposer sur les frêles épaules de Jacoby que l’environnement en perpétuel évolution plonge dans des crises d’indicibles crises d’angoisse… Son esprit d’analyse hors du commun parviendra-t-il à comprendre la logique qui régit le fonctionnement de cette étrange machine ou l’humanité est-elle dores et déjà condamnée ?

Un survival oppressant et faussement classique qui s’achève sur une note d’espoir… fragile…

ilson… Ce type déraille complet ! On et à peine entrés qu’il nous pose déjà un sérieux problème.
- Personne n’est adapté à un tel environnement, mais lui encore moins que quiconque en ce monde. […] Mais on ne l’abandonne pas ! Seul, ici, il aurait une durée de vie aussi longue qu’un hamster lâchés dans la nature.au cœur de Phobos

(*) du nom du sixième album de Dead can Dance