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Notre-soeur
Le Bossu de Montfaucon



Fiche descriptive

Aventure

Le Bossu de Montfaucon

Tome 1

Philippe Pelaez

Éric Stalner

Florence Fantini

Bamboo

Grand Angle

23 Février 2022


14€90

9782818976326

Chroniques

Fin du XVe siècle. Louis d'Orléans, duc et premier Prince de sang, s'est vu refuser la régence du jeune Charles VIII manipulé par sa soeur, la perfide Anne de Beaujeu.

Réfugié en Bretagne, Louis prépare la défense de Nantes lorsqu'un homme étrange épris de vengeance lui propose ses services. Pierre le Bâtard, accompagné par un bossu difforme tiré des caves du gibet de Montfaucon prévient le duc : Anne de Beaujeu et son homme de main, l'impitoyable Axel Lochlain, ont en leur possession deux documents que lui, le Bâtard, est le seul à pouvoir récupérer: deux lettres qui remettent en question la légitimité de Louis au trône de France.
un excellent album!


Uchronie littéraire
Le Bossu de Montfaucon, planche du tome 1 © Bamboo / Stalner / Pelaez / FantiniLe roi Louis XI vient de mourir et les Etats Généraux ont confié la tutelle du jeune Charles VIII à sa sœur, la perfide Anne de Beaujeu, provoquant la colère de Louis d’Orléans, leur cousin, qui sait que le jeune roi ne sera qu’une marionnette entre ses mains.

En Bretagne, le vieux François II a fort à faire pour juguler la tumultueuse noblesse bretonne qui lui reproche ses choix politiques. Le Duc tente de monnayer la main de sa fille, Anne, âgée d’à peine dix ans, pour s’assurer le soutien de puissants seigneurs pour défendre son duché. C’est ainsi que Louis d’Orléans va organiser la défense de Nantes contre les troupes royales…

Peu avant ces évènements que retiendront les livres d’histoire, une petite troupe conduite par Pierre, fils illégitime de Jean V d’Armagnac, se rend au sinistre gibet de Montfaucon pour sauver un bossu agonisant près du cadavre de la femme qu’il aime…

Le Bossu de Montfaucon, planche du tome 1 © Bamboo / Stalner / Pelaez / FantiniDans un royaume bientôt balayé par la Guerre Folle, le bâtard d’Armagnac va jouer sa propre partition et se venger de la couronne qui a fait assassiner son père et souillé sa famille… Pour cela, il lui faut mettre la main sur deux lettres à même d’ébranler les fondations de la maison de France. Mais il n’est pas seul sur l’affaire…


un récit historique joliment troussé
Philippe Pelaez fait partie de ces scénariste éclectiques dont j’apprécie tout particulièrement le travail. De son ténébreux Maudit sois-tu en passant son jubilatoire un peu de tarte aux épinards, son âpre (mais savoureux) Pinard de Guerre ou son glaçant dans mon village on mangeait des chats, chacun de ses albums s’avère tout à la fois audacieux et passionnant. Et ce Bossu de Montfaucon qui s’inscrit dans une veine aventureuse, historique et littéraire ne fait pas exception à la règle !

Comme le souligne l’auteur dans un entretien, s’il y a une filiation entre ce diptyque et le Notre Dame de Paris de Victor Hugo auquel il emprunte et fait revenir son bossu d’entre les morts, c’est plus du côté de Dumas qu’il faut chercher l’inspiration… Car à la manière de l’auteur des Trois Mousquetaires ou de la Reine Margot, Philippe Pelaez s’appuie sur une base solide, mêlant sans vergogne d’éminentes figures historiques à des personnages purement fictifs, nous entraînant par ce truchement dans les coulisses de la grande Histoire. Le contexte politique tourmenté de l’époque, avec cette querelle autour de la tutelle du jeune Charles VIII et cette Bretagne fragilisée qui attise bien des convoitises, s’avère être le cadre idéal pour un récit d’aventure riche en complots tortueux, en manipulations et en trahisons… Et voir Casimodo échapper à son destin tragique et romantique pour revenir d’entre les morts s’avère être une idée savoureuse tandis que la relation qui s’esquisse entre le bossu et Jeanne la Boiteuse, épouse malheureuse de Louis d’Orléans qui affirme que son père les mariés en espérant que s’éteigne la branche cadette des capétiens, s’avère particulièrement touchante…

Le Bossu de Montfaucon, planche du tome 1 © Bamboo / Stalner / Pelaez / Fantini
un dessin sensuel et… romanesque
Le Bossu de Montfaucon devait marquer le grand retour du talentueux Patrick Tandiang, révélé par son superbe Matin des suaires brûlés à la bande-dessiné après un détour par le septième art… mais la vie en a tragiquement décidé autrement. C’est donc à Eric Stalner qu’échoie la difficile tâche de reprendre le dessin de la série, ce dont il s’acquitte avec le talent qu’on lui connaît.
Remarquablement composée, la couverture est de celle qui attire l’œil est exerce sur le chaland une indéniable fascination. On y devine le visage du Bossu surplombant le sinistre gibet donnant son nom à la série, avec cet homme, seul, s’avançant d’un pas décidé vers ce lieu de supplice… Les planches de l’album sont d’autant plus marquantes qu’elles sont mises en couleur par les pinceaux alertes de l’impressionnante Florence Fantini qui joue avec maestria avec la lumière pour baigner chaque scène du juste éclairage. Qu’ils soient fictifs ou historiques, chacun des personnages de l’album est mis en image par le trait réaliste et éminemment sensuel d’Eric Stalner qui joue avec art de la profondeur de champ et redonne vie avec force à ce XVe siècle tourmenté.

Le Bossu de Montfaucon, planche du tome 1 © Bamboo / Stalner / Pelaez / FantiniLe Bossu de Montfaucon est un formidable récit d’aventure qui nous entraîne au XVe siècle, alors que Louis d’Orléans, cousin du roi, contestait à sa cousine, la perfide Anne de Beaujeu, la tutelle du jeune Charles VIII…

Le jeune Pierre d’Armagnac, fils illégitime du défunt comte, va profiter de cette période trouble de pour se venger de la couronne qui a fait assassiner son père et salit l’honneur de son nom. Pour se faire, il va se lier à un bossu difforme doté d’une force colossale et d’une agilité peu commune dont il sauva la vie, sous le gibet de Montfaucon…

Philippe Pelaez amorce avec cet album un récit d’aventure historique rythmé et entraînant riche en complots et en trahisons, porté par des personnages charismatiques et le trait romanesque et sensuel d’un Éric Stalner très inspiré qui, comme de coutume, excelle dans ce genre d’exercice…

Ce premier album s’avère incontournable poru tout amateurs de l’œuvre d’Alexandre Dumas tant la filiation est évidente… et revendiquée par le scénariste !


- Mon vrai titre ne me fait pas honte ! Je suis bâtard… ! Voilà mon titre, que je porte aussi fièrement que l’on détient celui de baron, de duc ou de prince… Un titre que j’accepte et revendique car bientôt, il fera trembler ceux qui ont souillé ma famille… Pierre, Bâtard d’Armagnac.Pierre, fils illégitime de Jean V d’Armagnac

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