Démarrant et se clôturant de nos jours, la série nous plonge l’époque troublée de l’entre deux guerre, de la montée extrémiste et du climat de tension qui régnait alors que le vent de l’est apportait le bruit des bottes…
Les personnages qui vont s’entredéchirer sont rapidement campés, le décor vite planté et on entre rapidement dans le vif du sujet : une histoire d’amitié qui dérape, de jalousies trop longtemps contenues et dont les conséquences funestes se feront sentir jusqu’à nos jours…
Dès le deuxième de couverture, on découvre l’arbre généalogique des principaux protagonistes, entrevoyant déjà les prémices d’une grande saga et, immanquablement, on pense aux Maîtres de l'Orge de Vallès et Van Hamme … Mais ici, plus question de bières et de brasserie, mais de magistrature.
Le dessin de Paul Gillon, léger et classique, colle parfaitement à cette série, ancrée dans l’histoire et se poursuivant à notre époque… Le scénario de Richard Malka (qui n’est autre que l’avocat de l’indispensable Charlie Hebdo!), avocat du barreau de Paris est riche, fort bien construit et terriblement frustrant puisqu’on devra patienter pour en connaître la suite ! Il évite l’ornière du manichéisme et déroule impeccablement son intrigue… Bref, tous les ingrédients d’une bonne BD sont réunis…Mention spéciale à la couverture, son titrage et sa texture… Somptueux !
Ce premier tome d’une série qu’on espère longue est un très bon album grand public qui devrait ravir les amateurs d‘histoire, de grande saga, et d’affaire judiciaire à rebondissement…
Un mystère demeure : quel est le fameux Ordre de Cicéron qui prête son nom à la série et dont on ignore tout à la fin de l’album ?