Fiche descriptive
20€
Chronique | ![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() Parmi les manifestants, Irena, une femme, est droguée et embarqué à bord d’une camionnette avant d’être conduite dans un couloir sordide où l’attend Nicolae, un jeune homme qui a échoué aux tests de recrutement de la Securitate. Un poète les rejoindra bientôt à cause d’une machine à écrire récalcitrante, suivi par un clown facétieux, d’une femme de ménage, d’un policier corrompu et un chasseur… Pourquoi a-t-on réuni en ces lieux des personnes aussi différentes ? Fasciné par l’histoire des pays de l’est, comme le prouve nombre de ses albums ou séries, Aurélien Ducoudray nous entraîne dans la Roumanie de Ceausescu… Sans doute fut-il marqué, comme beaucoup, par les images de l’exécution sommaire du couple Ceausescu diffusée au 20 heures en 1989… L’Ours de Ceausescu est l’occasion pour l’auteur de dresser un portrait surréaliste et kafkaïen de la société roumaine… le portrait surprenant et décalé d’une dictature à bout de souffle ![]() Oscillant entre la carricature et un style semi-réaliste, le dessin de Gaël Henry permet à l’artiste de faire ressortir le côté tragicomique des différences scénettes. L’auteur y fait montre d’une jubilatoire inventivité graphique qui, renforcée par les couleurs subtiles de Paul Bona, distille une étrange poésie là où on ne l’attendait pas… L’histoire de chaque personnage est ainsi mise en image de façon originale et les différentes histoires de ce récit choral se rejoignent pour un final inattendu et décalé qui retranscrit avec force le terrifiant et glaçant état de déliquescence de la société roumaine… ![]() ![]() S’appuyant sur une solide documentation, Aurélien Ducoudray esquisse plusieurs tableaux dont la juxtaposition dépeint une société dysfonctionnelle et kafkaïenne. Chacun met en scène un personnage englué dans un système ubuesque à bout de souffle et tous vont se retrouver enfermés ensembles, pour un final tout à la fois terrifiant et glaçant qui donne la mesure de l’état de déliquescence de la Roumanie de Ceausescu. Chaque tableau est mis en scène avec inventivité par le trait caricatural et poétique Gaël Henry qui retranscrit avec finesse l’aspect tragicomique de ce récit choral saisissant… Un poète, un clown, un étudiant recalé, une femme de ménage et moi qui suis secrétaire… Ça n’a aucun sens, non ? On serait dissidents ou protestataires, je comprendrais, mais là on est des gens lambdas, sans intérêt…
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