Georges et Jean-Pierre se sont retrouvés à l’occasion d’une fête organisée pour l’anniversaire de la disparition de la femme de Georges… Leurs retrouvailles après vingt-années de séparation leur donne envie de reformer se remettre à la musique. Il faut dire que du temps de leur folle jeunesse, ils avaient connu le succès dans la région avec leur groupe, les Flyings Roosters… Après avoir convaincu le sénile mais mythique John Clash, batteur qui n’a rien perdu de son sens du rythme et que JP ait retrouvé Lili Pop, l’un de ses amours de jeunesse qui sera leur chanteuse, ils décident de former un groupe, les Cold Meat, et de remonter sur scène…

Mais pour cela, il leur faut une salle et un public ! Mais ils n’ont plus aucun contact dans le milieu… et ils sont quelque peu dépassés par les nouvelles technologies… Qu’importe, aidés par Cindy, la girl-friend de Georges, et le jeune frère de Saly, petite fille de John Clash et petit génie de l’informatique, ils montent un site internet, investissent les réseaux sociaux et se rendent comptent que leurs fans ne les ont pas oubliés…

Peu à peu, ils rencontrent un francs succès et s’apprêtent à jouer au Krakatoa grâce à une solidarité entre musicos… C’est alors que la nouvelle tombe : John Clash est au plus mal et les médecins se montrent plus que pessimistes… S’en est-il fini du rêve de ces vieux rockers ?

Après une face A tendrement entraînante fleurant bon la nostalgie des sixties, Phil Castaza nous propose d’écouter la face B de son diptyque où résonnent des lignes de basses virtuoses, des riffs de guitares endiablés, la voix chaude et éraillée de la chanteuse et les rythmes entraînants de la batterie…

On retrouve donc nos papys rochers qui, bien que trahis par leurs articulations, leurs neurones ou leurs artères, tentent de réaliser leur rêve fou de remonter sur scène pour faire revivre leur folle jeunesse… L’énergie et les réparties de ces vétérans du rock ne sont pas sans évoquer les Vieux Fournaux de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet, l’aspect social et militant en moins… Si Jean-Pierre, Georges, Lili Popet et John Clash s’avèrent attachants, l’auteur donne vie à une jubilatoire galerie de personnages qui ont chacun un petit grain de folie. Au fil des pages, le ton se fait plus grave alors que la maladie entre dans la danse, venant bouleverser le grand retour de nos musicos. Le récit devient plus poignant, abordant avec humour et lucidité le temps qui passe et la filiation…

Le dessin énergique de Phillipe Castaza impulse un rythme très rock au récit. Son trait semi-réaliste donne vie à une poignée de rockers sur le retour iconoclastes et attachants. Si son découpage s’avère classique, il n’en reste pas moins efficace et contribue à poser cette atmosphère tour à tour légère et bouleversante… On sort de ce second tome un peu chamboulé mais aussi et surtout revigoré par ce diptyque résolument feelgood…

Après un premier tome rythmé et entraînant comme un morceau des Stones, Phil Castaza referme son diptyque mettant en scène un quatuor de rockers sur le retour rêvant de s’offrir une seconde jeunesse en remontant sur scène pour un ultime concert…

Après s’être retrouvé, encore fallait-il trouver une salle pour se produire… Mais comment faire quand on est sorti du circuit il y a près d’un demi-siècle ? Heureusement, Jean-Pierre, Georges, Lili Pop et John Clash vont recevoir du renfort de leurs copines ou de leurs petits enfants pour mettre en place un site internet et utiliser les réseaux sociaux pour mobiliser leurs fans… Mais de mauvaises nouvelles vont venir compromettre leur grand retour…

Porté par une poignée de personnages attachants, le récit s’achève sur une note poignante mais revigorante qui fait de Sold Out un diptyque résolument feelgood…

- Avez-vous déjà enregistré en studio ?
- Gamin, on enregistrait notre première galette que t’étais même pas encore né !
- Les Flying Rooster, ça ne te dit quelque chose ?
- ??? Les Flying… Vous êtes les F… ??dialogue entre un ingénieur du son, Georges et Jean-Pierre