Jen s’habitue peu à peu à sa nouvelle vie à la ferme, loin de la ville où elle a grandi… Mais l’arrivée au collège où elle ne connaît personne et où elle va effectuer sa rentrée en sixième est pour elle source d’angoisse…

Avec Andy, sa demi-sœur, elle travaille chez les Fisher pour préparer les animations entourant les festivités d’Halloween… Mais la saison des horreurs fait rapidement place à celle des amours… Andy en pince pour Eddy, le neveu de Mr Fisher, sa mère file le parfait amour avec son nouveau compagnon, et elle est la cible de moquerie de Summer, une pimbêche du collège, parce qu’elle est amie avec un garçon de sa classe…

Jen se sent de plus en plus isolée au milieu de ces couples qui se forment autour d’elle… Au nom de quoi garçons et filles ne pourraient-ils pas être tout simplement amis ?

Après un premier tome tendre et touchant dans lequel Lucy Knisley nous racontait dans un récit semi-autobiographique l’enfance d’une jeune adolescente contrainte de quitter la vie citadine pour s’installer avec sa mère et son nouveau compagnon à la campagne, l’autrice américaine nous raconte le début des années collèges…

Jen est une gamine comme les autres, fans de récits fantastiques et de dragons, adorant les chats et jouer avec ses amis et mordue de dessin dont elle remplit ses carnets à spirales, leur confiant ses états d’âmes et ses inquiétudes… Comme si la séparation de ses parents ne suffisait pas, elle se sent mal dans ses basquettes lorsqu’elle constate que tous les gens de son âge ne semblent plus s’intéresser qu’à l’amour, faisant passer l’amitié, si importante pour elle, au second plan… A partir d’une histoire simple et épurée, l’autrice aborde avec finesse l’adolescence, ce moment étrange où l’on n’est plus tout à fait un enfant et où le monde des grands nous reste encore incompréhensible, cette parenthèse où l’on tente de se construire dans un monde qui nous semble plus que jamais étranger…

Le dessin tout en rondeur de Lucy Knisley retranscrit avec justesse les émotions de son avatar de papier. Le découpage classique est interrompu par des extraits du journal intime dessiné de l’adolescente et ses dessins enfantins nous permettent de mieux comprendre les tourments de Jen tout en accentuant la sensation d’entrer dans son intimité et de presque la connaître.

Avec ce second opus de la Ferme du Petit Pois, Lucy Knisley pour le lecteur à aborder aux rives de l’adolescence…

S’adressant à de jeunes lecteurs, elle aborde avec finesse l’adolescence avec cet gamine pas encore tout à fait sortie de l’enfance et qui ne comprend pas encore le monde des adultes. Elle qui ne rêve que d’amitié et de récits fantastiques ne comprend pas que ses amis soient si préoccupés par une chose aussi futile que l’amour.

Tendre et touchant, son récit plein de tendresse et de justesse parlera aux jeunes lecteur, leur permettant de mettre des mots sur cette étrange mais enthousiasmante période qu’est l’adolescence, où ils vont perdre leurs repères avant de s’en construire d’autres…

C’est obligé de changer ? Quand on commence à s’intéresser aux garçons ?Jen