Haut de page.

Hypericon
Hypericon



Fiche descriptive

Roman Graphique

Manuele Fior

Manuele Fior

Manuele Fior

Dargaud

25 Novembre 2022


23€

9782205089813

Chronique

1998, Teresa, brillante étudiante en archéologie, décroche une bourse et un poste à Berlin pour participer à la préparation d'une grande exposition sur la découverte du tombeau de Toutankhamon.

Sa bible de travail, le journal d'Howard Carter. Elle rencontre Ruben, un jeune Italien rêveur et fantasque, venu s'éclater à Berlin.

Parallèlement aux crises de couple dues aux insomnies chroniques de la jeune femme et à leurs moments intimes d'un amour passionné, leur histoire se révèle entre la Vallée des Rois et la folie berlinoise de la fin du XXe siècle. Qu'adviendra-t-il de leur futur ?
un chef d'oeuvre!


Ars longa, vita brevis
Hypericon, planche de l'album © Dargaud / Fior1998. Brillante étudiante en archéologie, Teresa a décroché une bourse pour travailler à Berlin et participer à la préparation d’une grande exposition consacrée à la découverte du tombeau de Toutankhamon. Pour elle, c’est l’aboutissement d’un parcours bien balisé…

A Berlin désormais réunifié, elle va croiser la route sinueuse de Ruben, un jeune artiste italien imprévisible, bohème, rêveur et fantasque qui semble être tout son contraire… Mais c’est bien connu, les opposés s’attirent… et se repoussent parfois…

Obnubilé par la préparation de l’exposition à venir, tournée vers un passé lointain, Teresa en perd son sommeil et s’épuise à tenter d’esquisser un avenir à leur couple naissant…


Hypericon, planche de l'album © Dargaud / Fior
une rencontre impromptue à l’ombre de Toutankhamon…
Manuele Fior fait partie de ses rares auteurs qui ne cessent de nous surprendre et de nous envoûter au fil de leurs albums… L'Entrevue, Celestia ou ses variations d'Orsay sont autant de titres bouleversant de justesse dont la lecture nous hante encore, longtemps après avoir refermé l’album… Il en va de même pour cet Hypericon qui propose une histoire belle et simple à la fois…

Avec douceur et subtilité, l’auteur nous parle de deux destins que tout oppose et que la vie va faire se télescoper : ceux de Teresa et de Ruben… La vie de la première est organisée, planifiée, bien rangée et ne doit rien au hasard. Son parcours est rectiligne… Mais, écartelée entre l’Egypte antique à qui elle voue une réelle passion et l’exposition qu’elle prépare avec assiduité, elle en oublie presque de vivre le temps présent et y perd son sommeil… Celle de Ruben est tout le contraire : ayant coupé les ponts avec son passé et se souciant bien peu de son avenir, il vit au grès de ses envies, écoutant ses désirs et se laissant porter par les méandres de la vie, sans se poser de questions… Et le long fleuve tranquille de Teresa va se jeter dans les eaux bouillonnantes et tumultueuses de Ruben… Et, contre toute attente, alors que tout semblait devoir les séparer, ces deux-là vont se rapprocher et s’aimer, comme s’il était, pour la jeune femme, la promesse de pouvoir vivre chaque jour intensément et d’accéder à un bonheur par trop fuyant…

Hypericon, planche de l'album © Dargaud / FiorPassé et présent se mélangent et, comme la rencontre de Toutankhamon allait bouleverser la vie de Carter, celle de Rubet et de Teresa allait bouleverser la leur et venir bousculer leurs habitudes, avec cette question lancinante : le cours de leurs vies vont-ils se rejoindre et se mêler, tel un fleuve se jetant dans un autre, pour aller, ensemble, dans la même direction ? Avec ce récit plein de douceur et de justesse, l’auteur nous interroge sur le sens de la vie et sur le temps qui passe, entre ceux qui comme Teresa planifient tout et en oublient presque de vivre et ceux qui, tel Ruben, se contentent de profiter du temps présent sans se soucier du lendemain et sans chercher à donner un sens et une cohérence à l’ensemble…

un trait délicat et sensuel plein de justesse et d’émotions
Comme toujours avec Manuele Fior, le dessin est au diapason de l’histoire… Mais avant de nous intéresser au soin apporté à ses planches, attardons-nous un temps sur la couverture, tout juste sublime. Elle évoque dans sa conception une affiche de film et s’avère, à n’en pas douter, être l’une des plus belles couverture de l’année 2022… L’image est occupée par un lit de fortune, un simple matelas posé sur des palettes. Un drap dévoile les jambes d’une femme occupée à fumer avec nonchalance. Au sol, un cendrier où gisent des mégots. Hypericon, planche de l'album © Dargaud / FiorA côté, un paquet de Marlboro qu’on devine presque vide jeté près d’un guide touristique de Berlin et du pavé The Tomb of Tut Ankh Amen d’Howard Carter ouvert et retourné en guise de marque page… Et, un peu plus loin, un mug ornées de motifs égyptiens occupé par un bouquet de fleurs jaunes… des millepertuis peut-être… Le tout baigné par une lumière douce et enveloppante… On entre d’emblée dans l’intimité de Teresa, sans même en avoir conscience…

On retrouve dans les planches de l’album cette indicible beauté, sensuelle et délicate et la douceur du trait dévoile d’une façon désarmante les différentes facettes de Teresa dont la vie bien organisée allait être bousculé par l’irruption du fantasque et imprévisible Ruben. Son quotidien est mis en scène avec finesse et subtilité et le saisissant travail sur ses postures et ses expressions rendent récit et personnage particulièrement troublants et touchants… Des digressions chaotiques et poétiques de Ruben au travail de Teresa qui la hante et l’habite, jusqu’à ces petits instants de bonheurs volés à l’éternité, chaque élément narratif occupe sa juste place et complètent le subtil édifice scénaristique élaboré par l’auteur. Sans rien cacher, les scènes de sexe qui ponctuent l’album semblent couler de source tant elles semblent naturelles et s’avèrent tout simplement bouleversante de justesse, de douceur, tout en abandon et en retenue.

Hypericon, planche de l'album © Dargaud / FiorA chaque nouvel album, Manuele Fior parvient à nous envoûter, tant par la beauté et l’élégance de son trait que par ses couleurs chaudes et intimistes et ses scénarios confondant de justesse et de délicatesse… Le dernier né, Hypericon, ne fait pas exception à la règle…

Après de brillantes études, Teresa a trouvé un poste à Berlin pour travailler à une exposition consacrée à la découverte du tombeau de Toutankhamon… Ecartelée entre l’Egypte antique et hantée par l’exposition à venir, elle en a perdu le sommeil et en oublierait presque de vivre et de prendre le bonheur où il se trouve, si elle n’avait croisé la route alambiquée et sinueuse de Ruben, jeune homme bohème imprévisible et fantasque qui ne vit que pour l’heure présente… Tout les oppose et pourtant, ils vont s’aimer, se quitter et se retrouver…

A travers ce récit somptueusement en image, l’auteur italien s’interroge sur le temps qui passe et sur le sens de la vie, avec comme fil rouge quelques fleurs de millepertuis, qui donnent leur nom à l’album… Œuvre poétique pleine de tendresse et de justesse, Hyperion est l’un des ultimes coups de cœur de cette d’année, un album aussi fascinant que bouleversant et envoûtant, un de ces livre précieux que l’on n’attendait pas et qui, pourtant,a vous chavirent l’âme…


Qu’ai-je fait pour mériter ça ? Comment… Comment en suis-je arrivée là ? Je veux dire… Tout ce bonheur. Rien que pour moi. Mon travail. Parfois, j’ai tendane à l’oublier. Ma passion. Une tendance naturelle à me sentir proche de tout e qui est loin. Omme et enfant-roi. Toutankhamon.Teresa

Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

Cette fiche n' est référencée comme inspi pour aucun jeux de rôle.