Une fois encore, vous entrerez de plein pied dans l’imaginaire Burtonien, infantile, féerique et pléthorique…pour en ressortir le sourire aux lèvres.
Néanmoins, ce n’est pas mon œuvre préféré du plus fantasque des cinéastes, car je trouve le film un peu faignant. Bien sûr, la trame (tirée de l’ouvrage de Roald Dahl écrit en 1964 et lu dans 32 langues !) est fondée sur des caricatures, puisqu’il s’agit d’un conte pour enfants. Mais pour une fois, cette simplicité me gêne. On assiste à une succession de décors improbables, mais il n’y a pas de scénario pour les relier élégamment. D’ailleurs, je ne pense pas me tromper en disant que les acteurs ont assez peu de dialogues, ce qui nous rend assez passifs dans la salle de cinéma, si ce n’est pour se fendre d’un sourire devant les idées génialissimes de Willy Wonka.
Bien sûr également, le tout est très moraliste et vante les vertus des liens familiaux, fustige la mauvaise éducation et les péchés capitaux (gourmandise, luxure, envie,…) ; je ne suis pas sûr que cela touche autant les enfants de toutes les cultures autres qu’américaine.
Au-delà de cela, les gamins sont tous extraordinaires de justesse, Charlie lui-même (Freddie Highmore vu déjà dans « Deux Frères » de J-J. Annaud) a vraiment une bouille de gamin modèle à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Johnny Depp est toujours irréprochable, mais pour la première fois, j’aurais préféré quelqu’un d’un peu plus âgé pour tenir le rôle de l’industriel, bien que l’excentricité de son jeu compense la jeunesse de ses traits. Pour ce qui est des décors, kitschs mais délicieux, ils aident à s’imprégner de l’esprit Wonka (bien que certains soient un peu austères et froids à mon goût, mais reflètent sans doute les abîmes intérieurs de l’industriel).
Donc, « Charlie et la Chocolaterie » devrait convenir à la plupart des enfants (les vrais ou ceux qui sont encore en vous) comme des adorateurs de Tim Burton, mais certains le trouveront sans doute un peu trop simplet. C’est excusable au vu du thème, mais cela pourra freiner l’enthousiasme des plus exigeants, dont j’avoue faire partie.
Reste qu’après ça, vous n’aurez plus qu’à aller vous manger une bonne tablette de chocolat

.