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Le Territoire des morts
Le Territoire des morts



Fiche descriptive

Horreur-épouvante

George A. Romero

Simon Baker, Asia Argento, Dennis Hopper

10 Août 2005

1h33min.

Chronique
Le Territoire des morts
Politico-Horrifique!

Dans un avenir pas si lointain, une poignée de survivants barricadés dans une ville bunker vit encore dans le souvenir de l'ancien monde... Des zombies, qui désormais pensent et communiquent, s'organisent pour prendre d'assaut la ville bunker. Kaufman, autoproclamé chef des vivants, engage un commando de mercenaires pour contrer les attaques de ces morts-vivants d'un genre nouveau...
un bon film !


Politico-Horrifique!
George Romero est bien le maître du genre dont il a contribué à définir les canons.
Son quatrième film, rendu possible par la poussée récente du zombie dans différents formats lucratifs (jeux vidéos, films,…), reste dans la « veine » des précédents.

Déjà parce que Romero déborde d’imagination pour filmer les repas anthropophages de nos cousins morts-vivants et que personne, en ces termes, n’a su l’égaler. Si vous aimez le gore, vous allez être servi question repas de famille. Rien que pour ça, le film vaut d’être vu, comme pour les maquillages et l’anthropomorphisation de ces zombies. Car oui, Romero n’oublie pas de nous montrer le côté humain de ses monstres ; particulièrement dans ce film. Bien au contraire…

C’est que justement, le message du réalisateur est éminemment politique, et confère un sens très personnel et très intense à son œuvre. Les zombies sont « la masse populaire», alors que ces humains assiégés dans une tour (ça ne vous rappelle rien ?) constituent une oligarchie privilégiée vivant dans un luxe débonnaire fondé sur des inégalités.
Ainsi, le Pompiste afro-américain est l’archétype qui dénonce les clivages de classe et de race, tandis que Kaufman et son froid détachement tiennent à la fois du PDG et du Président tout court… Les cris de frustration et de rage de l’un sont mis en balance avec le ton faussement apaisé et détaché de l’autre.

Les zombies sont attirées par la Tour et ses lumières comme la plupart d’entre nous par les mirages de la gloire et de tout ce qui brille. Les « fleurs célestes », étoiles artificielles au firmament, sont-elles autre chose que la fascination d’un star-system qui nous détourne de notre propre vie au profit de celle d’autres qui ne sont rien de plus que ceux qui savent jouer avec le maquillage?...

La puissance des métaphores sociopolitiques du film de Romero n’a que peu d’égale, tellement ces morts-vivants apparaissent être les pendants idéals d’un peuple qu’il voit comme lobotomisé et matraqué par une classe privilégiée. Jusqu'à quand?... C'est la question que semble poser le film. Que se passerait-il si les zombies apprenaient qu'ils peuvent traverser et qu'ils se lassaient du spectacle?...

Au-delà de cela, le film de Romero ne dispose que d’une intrigue simpliste, comme il convient aux films de ce genre, mais ces acteurs mettent du bon cœur à nous la rendre crédible. Dennis Hopper est excellentissime en pourri pincé, mais je trouve qu’Asia Argento est largement sous-employée. Elle est même plutôt invisible (ce qui n’est pas son habitude) et sert à peine de faire-valoir au héros (Simon Baker, bonne gueule). Mais à vrai dire, ce sont plutôt les zombies les héros, puisque l’on suit plus particulièrement une poignée d’entre eux dans leur singulière épopée…

Si tout cela reste convenu et parfois même un peu ennuyeux tant le rythme lent du film est au diapason du pas des zombies et loin des standards actuels, l’œuvre reste malgré tout attachante pour la créativité de ses effets spéciaux et la force de sa métaphore dénonciatrice.
Keenethic



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