Fiche descriptive Science-Fiction René Barjavel Folio 1943 Chroniques |
Ravage est tout simplement passionnant. Ce qui fait le plus peur, c’est le début du livre, quand toute technologie ne s’est pas encore arrêtée. En effet, ce livre présente de façon troublante, des pans entiers de notre quotidien moderne. On se rend compte à quel point nous sommes dépendants de la technologie ! Imaginez que demain plus rien d’électrique ni de mécanique ne fonctionne. Pour survivre, les Hommes sont obligés de se retrouver en clans et vivre dans des endroits reculés. Seulement, avant d’arriver à cette stabilité et cette paix, ils devront traverser une épopée pleine de sauvagerie. Ravage offre une analyse intéréssante de l’Homme moderne. Il montre surtout que ce même Homme peut facilement redevenir une bête. Il suffit que toute modernité ne disparaisse. Par Gilles Sauvan
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Il est des livres que nul ne doit toucher, qui ne peuvent être critiqués sans s'attirer les foudres de tout un chacun. Ravage de Barjavel fait partie de ceux-là. Sans doute parce que son auteur est un des rares auteurs de science-fiction français dont le nom évoque quelquechose dans la mémoire collective au même titre que Niourk de Stephan Wul. Peut-être aussi parce qu'il est une de ces madeleine qui fait résonner délicatement notre adolescence révolue. Poil au... Et bien moi je me souviens ne pas avoir aimé ce livre. Alors que j'ai adoré "la nuit des temps" du même auteur, j'ai détesté Ravage. Je cachais ce secret au plus profond de moi sachant que sa critique n'était guère autorisée. Et puis je l'ai racheté sur un vide-grenier ("c'est un chef d'oeuvre" m'a assuré la vendeuse), histoire de me faire un deuxième avis des années après. le pitch : notre monde hyper-technologique/mécanisé des années 2050 s'effondre brutalement, un héros va mener un groupe de survivants hors de paris et chercher un refuge où survivre et reconstruire une nouvelle société. Le style d'abord : l'ouvrage date de 1943 et fleure bon une futurologie surannée, clinquante mais fortement pessimiste. L'écriture est simple, les scènes s’enchaînent efficacement, on est pris dans le rythme de la fuite et de cette redécouverte d'un monde qui portait déjà en lui les germes de sa propre perte. On retiendra l'invention du Plastek dont le nom a été récemment proposé pour un nouveau type de matériau créé dans des laboratoires (pour l'anecdote :) ) le fond : j'avoue, j'ai eu du mal... clairement patriarcal pour ne pas dire machiste, les femmes sont réduites à de pauvres petites choses fragiles que les hommes forts et virils (dans un style 3ème république) s'efforcent de secourir. L'ouvrage prône clairement un retour à la terre, à une société patriarcale, agricole, instaurant même [ATTENTION SPOILER] la polygamie afin de repeupler un pays réduit à des limites champêtres.[FIN SPOILER] On est tout proche d'un Travail, Famille, Patrie (1943 je vous le rappelle). Et puis au moment où le dégoût finissait d'emplir ma bouche, Barjavel nous gratifie d'une fin lumineuse, d'un petit twist dont l'intelligence m'avait manqué jusque là. Il m'a rassuré, non, Barjavel n'est pas un jeune phallocrate, je me suis fait avoir. :) Alors faut-il lire ravage? Oui! Et ne pas le lâcher jusqu'à la fin. Malgré son futurisme désuet et son arrière-goût pétainiste (mais non idéologique), ravage est un livre qu'il faut avoir lu tant il nous entraîne dans une dystopie profondément ancrée dans une France qu'on voit bien peu dans le genre science-fiction/anticipation. par Sylvain Loiseau
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