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King Kong
King Kong



Fiche descriptive

Fantastique

Peter Jackson

Naomi Watts, Jack Black, Adrien Brody

14 Décembre 2005

3h.

Chronique

New York, 1933. Ann Darrow est une artiste de music-hall dont la carrière a été brisée net par la Dépression. Se retrouvant sans emploi ni ressources, la jeune femme rencontre l'audacieux explorateur-réalisateur Carl Denham et se laisse entraîner par lui dans la plus périlleuse des aventures...
Ce dernier a dérobé à ses producteurs le négatif de son film inachevé. Il n'a que quelques heures pour trouver une nouvelle star et l'embarquer pour Singapour avec son scénariste, Jack Driscoll, et une équipe réduite. Objectif avoué : achever sous ces cieux lointains son génial film d'action.
Mais Denham nourrit en secret une autre ambition, bien plus folle : être le premier homme à explorer la mystérieuse Skull Island et à en ramener des images. Sur cette île de légende, Denham sait que "quelque chose" l'attend, qui changera à jamais le cours de sa vie...
un film a oublier...


King Kong sans les poils...
Bon ben au vu le bestiau pas vraiment de quoi pavoiser.
Pas grand-chose de très palpitant sous les poils de Kong.
Tout d'abord la durée du film est significative : c'est le règne de la surenchère. Presque le double de l'original de 1933 et pas une once de plus-value.
Malgré la longueur, les personnages ne sont pas véritablement développés alors qu'ils sont potentiellement passionnants. Le cinéaste prêt à tout, escroc et jusque-boutiste (excellemment interprété par Jack Black), obsédé par la volonté de filmer à tout prix, était un personnage en or, mais Jackson n'en fait rien de très intéressant. Passé la disparition de sa pellicule, il ne semble plus animé que par la volonté de s'enrichir. Un peu court, non ?
Ne parlons pas du scénariste complètement sacrifié, errant comme une âme en peine dans le dernier tiers du film où il n'a strictement rien à faire, si ce n'est diriger la bête vers la belle de manière particulièrement capillotractée. Adrien Brody est très bon mais il défend un personnage trop peu exploité. Il y a aussi le second du navire et son jeune protégé, personnages assez présents mais dont la relation père/fils spirituel est particulièrement cliché.
Enfin, il y a le couple principal, l'actrice et Kong. C'est là que ça coince le plus. Jackson semble s'être surtout inspiré de la version 1976 et de son anthropomorphisme niaiseux. La belle a peur du monstre pendant 5 minutes, jongle et danse pour le calmer et l'amuser (et Kong rit ! Si, si !), regarde un coucher de soleil de carte postale avec lui en lui disant "c'est merveilleux" (on redoute presque que le singe se mette à répondre !) et pleure quand on fait du mal à son copain. Le roi Kong est transformé en un toutou protecteur, le gentil singe à sa maîtresse qui montre les crocs quand on veut la toucher. On aura deviné que tout érotisme et toute perversion sont évidemment absentes du métrage. Exit la bête libidineuse et la furie subversive et destructice du désir, place à l'amour romantique et platonique... (avec pour points culminants le coucher de soleil déjà mentionné et des glissades grotesques sur un plan d'eau gelé). C'est quand même hallucinant qu'avec un sujet pareil, le film de 1933 soit plus érotique que le film de 2005 ! Au moins, la version 1976 de Guillermin permettait d'apercevoir la plastique avantageuse de Jessica Lange.
Pour ce qui est de l'intrigue, ça part plutôt bien. Jackson prend son temps pendant la première partie du film et ça fonctionne bien. Rien d'enthousiasmant, mais un clacissisme de bon aloi. A l'arrivée sur l'île, on commence à déchanter. La surenchère commence. Effets de ralentis à la con avec les indigènes belliqueux, caméra qui tournoie dans les airs pour un oui ou pour un non, prolifération de monstres. Kong se bat avec rien moins que trois dinosaures à la fois lors d'une scène qui n'en finit plus et où l'on ne voit pas grand-chose. Trop de gros plans illisibles et de mouvements de caméra survoltés. Pourtant le moment de la chute au milieu des lianes est assez bon. La gestion de l'espace y est plus clair et le souffle pulp est bien là, mais ça ne dure pas. Même constat pour la scène avec les insectes géants : trop long, trop forcé.
Au final, le résultat n'est pas infâmant mais le film ne se différencie pas fondamentalement d'un médiocre blockbuster (alors qu'il y a de sacrément bons blockbusters !). Il y avait mieux à faire avec une telle matière.
Après la fameuse trilogie du SDA, que j'avais trouvé très inégale et globalement médiocre, Jackson persévère. On ne le lui reprochera pas, mais je persiste à préférer ses anciens films qui me paraissaient plus adaptés à son talent. Ah, Brain dead et Fantômes contre fantômes !
Enfin, un dernier mot sur les effets numériques qui ne sont pas toujours de grande qualité, exceptée la bête tout de même, très impressionnante. Il est malheureusement encore bien peu de cinéastes qui sachent correctement les utiliser (Spielberg notamment s'en sert admirablement dans La Guerre des mondes).
Nevenka



Inspiration jeux de rôle

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