Ce documentaire est né pendant l’hallucinante campagne destinée à destituer le gouverneur de Californie trois mois après son élection. Trois mois, et grâce à une loi centenaire jamais usitée…
Cette loi, le « recall » permet au peuple de destituer un gouverneur à condition de regrouper un certain nombre de signatures. Idée très démocratique si ce n’est que, comme souvent aux Etats Unis, elle est pervertie par l’argent et la toute puissance du dollar. Car les signatures nécessaires pour le « recall » ont été obtenue à grand coups de dollars.

Sans parler du grand show médiatique qui a entouré l’éléction et dont nous avons eu des échos jusqu’au cœur du vieux continent! Pensez donc, parmi les près de 130 candidats, on trouvait, outre un clown, une actrice de porno, Arnold (de Arnold et Willie) deux fabriquant de bière bien décidés à utiliser la campagne pour faire de la publicité à peu de frais pour leurs produits… Et comme ils l’ont eux même dit, on peut s’interroger sur une démocratie permettant d’utiliser légalement une campagne électorale pour promouvoir une boisson alcoolisée! Ils ont même été jusqu’à programmer une émission « qui veut devenir gouverneur de Californie » où on posait des questions hallucinantes aux candidats folkloriques de ce grand cirque électoral.

Quand au programme du Terminator, il se résume en deux mots à sortir ce gouvernement qui ne fait que dépensr et taxer, deux mots qui résument tous son discours tant ils ont été scandés, sans qu’il ne cherche, ne serait-ce qu’esquisser l’ombre d’un échantillon de programme… Balayant d’un revers de main les accusations de harcèlement à l’aide d’humbles excuses, rejetant les demandes d’interviews de journalistes, esquivant les questions politiques, refusant le débat, le comble est peut-être que Schwarzy a réussi a imposer le « recall » et à remporter l’élection… Ce self-made-man, ancien bodybuilder et icône du cinéma d’action musclé est aujourd’hui le gouverneur de la 5ième puissance économique mondiale, et ce par le pouvoir absolu de l’argent, dans une démocratie qui bafoue le suffrage universel et le perverti pour le plier à sa vision du monde…

Un journaliste résume assez bien l’omniprésence de la société de consommation et du jetable. Sa télé devient vieille, le cendrier de la voiture est plein, qu’à cela ne tienne, on en change! Et si le gouverneur ne nous plait pas, qu’importe, on en change de même!

Le spectateur ne peut que s’esclaffer devant le spectacle ahurissant, ce cirque indescriptible et navrant… Mais il ne peut s’empêcher de frémir en songeant que ce n’est pas une comédie, mais bien la triste réalité de ce pays désireux d’exporter son modèle de démocratie… L’avenir n’est sans doute pas très rose et on ne va pas mourir de rire, ce n’est pas rien de le dire (air connu)…

Un documentaire édifiant et terrifiant…
Sur ce, Good night and good luck…