La loi des 12 tables inaugure une nouvelle série ambitieuse et au concept « novateur ». Après les séries à plusieurs dessinateurs, voici venir, dans la lignée de 24 heures chrono, la série de 6 volumes en un an chrono… Chaque volume de 60 pages proposera 2 histoires sans nul doute imbriquées, soit au total 12 histoires de 30 pages en un an… Soit près d’une planche par jour, colorisation comprise… Un bien étrange pari au planning serré… Coût marketing ou nouvelle façon de faire de la BD?

Avec la Loi des 12 Tables, on retrouve Asphodèle, héroïne de la série éponyme dont le premier cycle nous avait enthousiasmé alors que le second avait quelques peu déçu, le crossing-over avec les Stryges, mythe crée par le talentueux Eric Corbeyran, semblant par trop artificiel… Ce premier opus propose une intrigue lente et une immersion progressive dans un univers sombres et oppressant. On est bien loin du rythme endiablé promis par le dépliant qui comparait cette série à 24 heures Chrono. Ce coup marketing et cette comparaison pour l’heure hasardeuse, risque au final de nuire à la série qui pourrait décevoir par son rythme lent et des révélations parcimonieuses. Car si le scénario est plutôt captivant, une fois le tome refermé, on ressent comme une petite déception, une impression persistante de ne pas encore être entré dans le vif du sujet, d’être resté en marge d’une intrigue plus complexe qui ne manquera pas, gageons le, d’être développée dans les 5 prochains tomes…

La mise en scène par un Défali est claire et efficace, malgré les contraintes imposées de la série. Son trait réaliste si particulier colle plutôt bien à l’atmosphère de thriller fantastique concocté par Eric Corbeyran. La colorisation signé Pérubros (qui ne sont autre que les frères Péru… le superbe Shaman, c’est eux) est efficace, bien qu’un peu trop sombre par moment. Le dynamisme des planches (de même que le rythme effréné de parution!) fait de cette BD l’une des plus Comics-like des BD européennes.

Au final, un premier tome lent mais prometteur qui pâtit toutefois du battage médiatique qui compare cette série originale avec la série télé 24 heures… dommage…