Divertissement léger bien servi par un Jean Dujardin…dans son jardin, en caricature d’espion quelque part entre Brice et Sean, OSS 117 se regarde avec bonne humeur.

Il ne faut pas en attendre des trésors d’inventivité, mais pour peu que l’on apprécie la « Dujardin’s Touch », on peut difficilement être déçu. Clairement inspiré de Sean, mais « version conneries », le personnage d’Hubert Bonnisseur est la caricature du con, héros malgré lui.

Au passage, on notera que l’histoire à peine inspirée de la série de Jean Bruce (qui n’était pas parodique) écorne quelques uns des mauvais souvenirs qu’a laissé le colonialisme européen et français en particulier en Afrique du Nord.
Les gags s’enchaînent sans confiner à l’indigestion, la galerie de seconds rôles est tout à fait caricaturale (la palme au belge ) ; bref, on sait ce qu’on attend, et c’est ce que l’on a.

Pour les fans de Dujardin, pas pour ceux d’OSS 117, et aussi pour ceux qui en ont assez soupé de ces espions qui empilent les missions impossibles…

Voilà un film hommage/parodique old school kitsch. Un petit bijou visuel, pour commencer. On retrouve le grain, les couleurs, la gomina, bref tout ce qui a pu faire le charme des James Bond passés, avec Sean Connery. Dujardin d'ailleurs a des airs de Connerie(lol)et pousse la parodie assez loin , avec les courses poursuites avec beaucoup d'arrêts (clins d'œil camera), des postures de combat arriérées, et un parler pas trop anachronique (comparé aux autres productions qui se font actuellement)

Certains passages sont très jouissifs, d'autres un peu longuets, et on regrette que ce gros foutoir ne s'envole pas un peu plus haut. Car le scénario part un peu de tous les sens, mais c'est ça qu'est bon! Quelques bons moments où Dujardin dénigre les occidentaux avec leur point de vue arriéré et 'raciste', plein de préjugés. Des dialogues friands en totale contradiction avec l'évolution actuelle de la société mondiale ('les musulmans pratiquent une religion vouée à s'éteindre dans de proches années')etc...

On regrette un peu le rythme, pas assez vif, et des scènes parfois pas assez percutantes, mais c'est quand même un film original, qui pourrait nous faire croire qu'il s'agit d'un film d'antan si Dujardin était quelqu'un d'autre. A voir.

par Fabien Camaly

Il y a actuellement - ou tout au moins récemment - une mode à propos de la parodie des films d'espionnage du genre de James Bond, Jason Bourne ou encore Mission Impossible. Qu'on se souvienne, du coté 'british', de la saga de Johnny English ou de l'adaptation récente de Max La Menace, série télévisée, au cinéma.

Dans cette mouvance, le film mettant à l'honneur jean Dujardin avait fait assez fort à l'époque, et, la première fois qu'on le regarde, on ne peut que se tordre de rire. La caricature du Français suffisant qui croit avoir compris le monde après avoir prononcé deux phrases à l'emporte-pièce, se permettant de juger les cultures du haut de sa complaisante condescendance d'homme occidental "supérieur" et moderne n'est pas sans rappeler une certaine attitude réelle du Français moyen (vous et moi compris) à l'égard des sociétés et des croyances étrangères.

En cela, le film n'est pas seulement drôle : il est aussi sain, et recommandé, pour une prise de conscience humoristique de l'illusion universaliste de l'attitude positiviste à la Française.

Du reste, et malgré des lenteurs et une certaine redondance de l'humour employé, on retrouve également avec plaisir l'ambiance de la guerre froide excellemment parodiée, tout ce petit monde (anglo-américains, russes soviétiques, allemands de l'Est rêvant à un nouveau Reich, etc.) se tapant joyeusement sur le coin de la figure, à coups de poignards dans le dos...
Tout cela pour une cargaison d'armes fantôme.

Et on comprend finalement pourquoi la civilisation occidentale n'est plus tellement bien portée dans le coeur du Proche et Moyen-Orient : le fameux Hubert B. de la Bath est passé par là, ce qui explique tout !