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Silent Hill
Silent Hill



Fiche descriptive

Horreur-épouvante

Christophe Gans

Radha Mitchell, Sean Bean, Laurie Holden

26 Avril 2006

2h07min.

Chroniques

De plus en plus souvent, la petite Sharon rêve d'une ville abandonnée, Silent Hill. Sa mère, Rose, décidée à comprendre l'étrange mal dont souffre son enfant, décide de l'accompagner sur place. Alors qu'elles pénètrent dans cet univers lugubre, Sharon disparaît. Rose se lance à sa poursuite, mais se rend vite compte que ce lieu étrange ne ressemble à rien de normal. Noyée dans le brouillard, peuplée d'étranges créatures, hantée par des ténèbres vivantes qui dévorent littéralement tout ce qu'elles touchent, cette dimension va peu à peu livrer ses terrifiants secrets...
Avec l'aide de Cybil, de la police locale, Rose se jette dans une quête éperdue pour arracher sa fille au monde de Silent Hill. D'indices en épreuves, elle va découvrir tout ce que Sharon risque et ce qu'elle représente dans une malédiction qui dépasse tout...
un film plutot moyen...


« Jeu cinéo »
Que pouvait-on attendre d’une adaptation d’un jeu vidéo, même si celui-ci était une réussite du genre ?
Que pouvait-on attendre d’une récidive du réalisateur du « Pacte des Loups », dont l’invraisemblance scénaristique en avait fait un film d’action déguisé en film historico-fantastique, déjà plus inspiré par les jeux vidéo de baston que par le mythe de la Bête du Gévaudan?

Pas grand-chose ?
Tout juste.

Visuellement, il y a du boulot, et c’est parfois sympa à voir. C’est bien là le seul talent de Gans ici (ou là) : de nous faire profiter de son sens de l’esthétisme.
L’intrigue est quant à elle fidèle au jeu, en ce sens qu’elle en est une copie à peine retravaillée, et sans doute écourtée. L’héroïne glane des indices sur la piste de sa fille, et l’on alterne donc les scènes de tel à tel édifice, avec toujours pour seule articulation une simple perte de connaissance ou un indice grossier. Et à chaque fois, on passe de la lumière aux Ténèbres. C’est répétitif et un peu navrant, car rien n’empêchait la production de retravailler un peu plus le scénario pour en faire une adaptation, au sens noble du terme. Vous évoluez donc dans un jeu vidéo grand écran, à la différence près que vous n’avez aucun contrôle sur la machine, et que vous ne pouvez donc pas sauvegarder pour vous en sortir !... La réflexion sur le puritanisme isolationniste morbide des Etats-Unis (et de l’Europe avant eux) constitue une trame éculée, mais pourquoi pas ?...

Le parallèle entre les deux enquêtes pour découvrir le fin mot de l’histoire est intéressant, et permet de ne pas sombrer dans l’ennui. Sean Bean arrive à être convaincant, tout comme la gamine (Jodelle Ferland), ce qui constitue une prouesse dans ce type de film. Le reste est caricatural, à la limite parfois du risible (mention spéciale à l’agent de police Bennett, tout droit sortie de sa console). Les scènes en groupe sont statiques au possible, on dirait du théâtre antique...

Au final, c’est parfois joli, rarement effrayant, quelquefois chiant et en tout cas difficilement satisfaisant pour les fans du genre comme pour les fans du jeu. A voir pour l’ambiance.
Keenethic

un film plutot moyen...


Une claque visuelle et... c'est tout...
Attention, cela contient des spolieurs.

Note préliminaire : j'ai fini Silent Hill 1, je suis à mi chemin du 2, j'ai lu le Comics SH, et j'ai le 3 posé sur mon bureau (et il faut encore que j'achète le 4). Donc je connais le jeu et je l'adore, ce qui influence probablement mon jugement.

Une claque visuelle.
Christophe Gans est un montreur d'images, et cela se voit encore une fois, car visuellement Silent Hill est un sans fautes. C'est hallucinant à quel point les effets visuels sont réussis, l' "Enfer" de Silent Hill et la transition avec la "réalité" de la ville étant visuellement impressionnants.
Quand on voit la "réalité" de Silent Hill (j'abrègerai en RSH), on se demande bien comment Gans va pouvoir faire plus glauque, sombre. Et l' "Enfer" de Silent Hill (ESH) se révèle à nous dans toute sa splendeur de chaînes, grillages, rouille, sang et boyaux.
De plus, les transitions entre ESH et RSH sont amenés sonorement par la fameuse sirène d'alerte, et donc ce bruit finit par faire stresser par lui même.
Gans a su donner une réalité visuelle à l'univers de Silent Hill qui dépasse mes rêves les plus fous.
Les monstres eux même, si je mets un bémol sur les créatures du début (issues du 1), le reste est incroyable. Les créatures du début sont assez mal faites et plutôt décevantes, et j'étais inquiet pour la suite du film. Mais, au contraire, les créatures du reste du film (les infirmières du 2, les créatures sans bras du 2, les cafards du 1 et l'hallucinant Pyramid Head) sont ... j'ai pas de mot pour décrire une telle réussite.

La musique, comme annoncée est en grande partie le fait du compositeur de celles du jeu. C'était une contrainte posée par Konami. Je dirais plutôt que c'est une faveur, car dans les jeux, les musiques font la moitié de l'ambiance. Quel bonheur d'entendre des variantes de ces musiques pose rune ambiance si délicieusement dévoyée ! A part quelques thèmes guillerets assez quelconques (autant que dans le jeu), le reste, ben ... Cela va s'ajouter aux musiques des jeux que j'utilise pour sonoriser mes parties de jdr "horreur". La BO, ils me l'ont vendue, c'est clair.

Une séquence à la fin est aussi très impressionnante de qualité visuelle. Il s'agit d'une longue séquence explicative, mais présentée comme une série d'images d'archives, avec une voix off, et après un long écran blanc. L'écran blanc est en fait une grande luminosité, qui fait autant mal aux yeux du spectateur qu'à ceux de l'héroïne. C'est bien vu.

Bon, voilà pour les qualités, passons aussi aux défauts.
Clairement, visuellement, c'est une tuerie, mais c'est bien tout.

Déjà, dans le décevant Pacte des Loups, Gans aurait dû abattre son dialoguiste. Mais là, je crois qu'il faudrait le faire souffrir d'abord. Incroyable à quel point les dialogues sont plats, quelconques, clichés. Pas autant que ceux du récent "Renaissance", mais c'est du même acabit. A des moments, on croit être dans un "film d'Epinal". Des clichés mis bout à bout.

Le scénario. Si au départ c'est assez enlevé, sympathique, intriguant, la mayonnaise commence à retomber vers la moitié du film. Gans a très bien saisi l'ambiance des jeux, mais son scénariste savait pas vraiment quoi faire avec. Disons plutôt qu'il ne sait plus où aller, arrivé à un certain point. De plus, obligé d'ajouter un personnage masculin à l'histoire (ordre de la prod, je suppose, pas de Konami - je sais que Gans n'a pas eu son mot à dire à ce sujet), il a du mal à le lier à la sauce, et on a l'impression d'un énorme cheveux sur la soupe.

Ces problèmes amènent à deux défauts :
Les interventions du personnage masculin (mari de l'héroïne), flinguent les effets créés sur le jeu des deux réalités de SH en en rajoutant une troisième, qui est la réalité consensuelle standard. En gros, vous avez un personnage dans la réalité, et les autres qui oscillent entre ESH et RSH. Une atmosphère se crée par ce dernier, que l'irruption de la réalité standard supprime aussitôt. C'est dommage.
La séquence "tu es arrivé jusqu'au bout, alors je vais tout t'expliquer" (texto dans le film). Arrivé à un certain point, à la fin du jeu d'épreuves de l'ESH, l'héroïne, et le spectateur, à droit à une séquence (superbe) explicative sur l'histoire. Elle fait 10 à 15 minutes. En fait, Gans tient à TOUT expliquer. et c'est dommage. Comme dans les histoires de Lovecraft, l'horreur des jeux tient sur les doutes. Tout n'est pas expliqué, et le joueur/lecteur doit imaginer ce qui est laissé, justement, à l'imagination. Or, ici, on a droit à un lot d'explications, forcément moins horribles que ce que l'esprit du spectateur avait commencé à échafauder en fonction de ses propres sensibilités. Dommage.

Au niveau des acteurs, ben c'est pas mal du tout, bien mieux que ce que Gans nous avait auparavant servi. A l'exception de l'actrice qui incarne la fliquette, qui ressemble à une caricature de cammioneuse lesbienne (notons que je n'ai rien contre ces deux communautés, mais bien contre les caricatures faciles), les autres acteurs jouent de manière correcte. Mention spéciale pour la petite fille, qui elle joue vraiment, vraiment très bien.

Si j'ai passé un très chouette moment, ces défauts descendent la note du film. Gans est définitivement un montreur d'images. Le jour où il se trouve (enfin) un scénariste et un dialoguiste, on y gagnera et il sortira peut être enfin un film méritant une récompense. Mais bon, Silent Hill commence déjà à relever le niveau de sa filmographie.

Pour finir sur une note de bizarrerie : dans le film en VO et dans les jeux, la petite fille de l'héroïne s'appelle Sheryl. Dans la VF et les sous titres, elle s'appelle Sharon. Pourquoi ? Mystère.
greuh



Inspiration jeux de rôle

Cette fiche n' est référencée comme inspi pour aucun jeux de rôle.