J’ai lu ce livre il y a un certain temps, mais j’ai tardé à en proposer la critique, peut-être plus par peur de ne pas lui rendre hommage correctement que pour toute autre raison.
Pour le commun des mortels (hum…), le ciment s’accorde peu avec la fantaisie, et cette dernière se dilue dans les eaux d’écoulement de nos trottoirs plutôt qu’elles ne lui servent d’engrais. Mais c’est mal connaître la « fantasy » que de croire qu’elle n’est pas capable de s’adapter aux jungles de béton dans lesquelles nous vivons pour la plupart en ce tournant de siècle. Un monde bourré d’étrangetés, d’incongruités, d’obscurités… Et c’est à l’ombre de ces incertitudes, de ces absurdités, de ces inconnues que prospèrent encore et toujours le fantastique, le fantasmé.
Il était donc tout naturel que Léa Silhol, championne de la cause, propose une anthologie consacrée à nos ruelles plutôt qu’à nos chemins.
Et pour une anthologie, c’en est une.
Des signatures parmi les plus reconnues de la littérature fantastique, dix-huit nouvelles toutes plus enivrantes les unes que les autres, voilà ce qui vous attend !
Qui plus est, le principal atout d’une anthologie est d’être fragmentée, donc plus facile à lire puisque quelques minutes vous suffisent souvent pour vivre une histoire dans son entier, bien qu’elle puisse continuer sa route longtemps après dans votre imagination. C’est aussi plus facile puisque vous avez des jalons qui facilitent la progression, et permet de choisir en fonction du temps que vous avez à accorder, sans vous frustrer. Parfait pour les vacances, et parfait pour le métro
Je peux difficilement vous faire l’inventaire sans vous gâcher le plaisir ou sans risquer d’oublier le meilleur, tant il sera question de tester votre sensibilité propre dans chacun de ces récits. Bien sûr, vous aurez vos favoris, mais rien ne devrait vous sembler fatiguant à lire… Au contraire. C’est là la grande réussite de l’œuvre : grouper des nouvelles qui, si elles sortent parfois des sentiers…pardon…rues de la fantasy urbaine, n’en sont pas moins d’une grande qualité. Bref, faites le pas, et vous ne verrez plus votre ville sous le même angle. Ouf ! Il était temps…