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Indigènes
Indigènes



Fiche descriptive

Historique

Rachid Bouchareb

Jamel Debbouze, Samy Naceri, Roschdy Zem, Sami Bouajila

27 Septembre 2006

2h08min.

Chronique

En 1943, alors que la France tente de se libérer de la domination nazie, le parcours de quatre "indigènes", soldats oubliés de la première armée française recrutée en Afrique.
Abdelkader, Saïd, Messaoud et Yassin, réputés pour leur courage, sont envoyés en première ligne. Argent, amour pour la France ou pour l'armée française, foi en la liberté et l'égalité, leurs motivations divergent pour un même combat, libérer la France, les armes à la main.
un excellent film!


Partir en reconnaissance…
Si ce projet a vu le jour, c’est d’abord et avant tout grâce à la conviction inébranlable des artistes qui s’y étaient engagés, par devoir de mémoire et pour pointer du doigt –comme le cinéma se doit de le faire parfois- l’une des plus grandes injustices de la seconde guerre mondiale. Bien sûr, on ne sera pas dupe de la récupération politique du film, qui aura quand même le mérite d’avoir débloqué une situation qui perdure depuis plus de soixante ans. Trop tard ? Sans doute, pour tous ceux qui déjà ont rejoint l’histoire. Enfin, pour leurs enfants et leurs familles.

L’interprétation des acteurs est bien évidemment au-delà de toute critique, car chacun rentre dans son rôle à la perfection, explorant les motivations des uns et des autres à défendre une terre qui n’a jamais vraiment été la leur, mais qui le deviendra. Mensonge, misère, ambition, amour ; autant de raisons qui portèrent les pas de ces hommes jusqu’à l’hiver et jusqu’à la mort.

L’histoire reste simple, puisque l’on ne fait que suivre ces indigènes sur ce front qui deviendra leur chemin de croix, et l’occasion de comprendre pourquoi ils doivent ou non se battre. Le véritable cheminement est intérieur, pour ceux qui cherchent leur place, et comprennent qu’elle ne sera peut-être jamais celle qu’on leur avait promise. Il s’agit donc d’un film sur la guerre, engagé humainement et politiquement, et non pas d’un film de guerre, malgré le fait que les quelques séquences martiales soient des plus efficaces.
Le gâchis de ces vies qui se donnèrent sans faillir et sans espoir de reconnaissance achève presque de nous faire croire que ce fût sans raison, avant de sentir encore le souffle de la liberté résonner jusqu’à nous, escorté par les larmes de nos remerciements tardifs pour ces hommes privés jusque du droit à l’amour sur le sol français.

Lorsque retentit le générique final du film, on ressort de cette bataille là avec deux convictions paradoxales et pourtant évidentes: que la France peut avoir honte, mais qu’elle peut aussi être fière. Et qu’il est temps de s’en rendre compte.
Keenethic



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