Haut de page.

Malet
Malet



Fiche descriptive

Histoire

Nicolas Juncker

Nicolas Juncker

Milan

[Treize Etrange]

Janvier 2005

Chroniques

1812. Malet, un général mégalomane expert en coups d'État, n'a qu'une idée en tête: renverser Napoléon 1er. Alors que ce dernier est en campagne en Russie, il répand une rumeur voulant que l'empereur ait trouvé la mort, comptant sur l'effet de surprise et le branle-bas de combat que cette nouvelle crée pour gravir les échelons du pouvoir...
un excellent album!


Entre histoire et surréalisme
Entre histoire et surréalisme
Nicolas Juncker, à la fois scénariste et dessinateur, nous invite à découvrir une page méconnue de l’histoire de France.

1812. L’Empereur et la Grande Armée s’enlisent en Russie. Le Général Malet fomente un improbable coup d’état en convainquant une poignée d’homme crédules de la mort de l’Empereur, tué d’une balle devant Moscou.

Génie méconnu, doux illuminé qui pond des « coups d’états », serial-putchiste ou simple d’esprit manipulé en coulisse par une éminence grise qui a su rester dans l’ombre? Aujourd’hui encore, les historiens n’ont semble-t-il pas tranché…
Mais le fait est qu’en cette année 1812, alors que la nouvelle du désastre de Russie n’avait pas encore atteint Paris, l’Empire, tel un colosse aux pieds d’argile, a vacillé sur ses bases, manquant de s’écrouler à cause du Général Malet et d’une bande de pied nickelés, aigris ou mis au ban de la cour impériale...
Si cette histoire était né dans l’esprit fertile d’un scénariste hollywoodien inspiré, on aurait hurlé à l’incohérence et l’invraisemblance du scénario… et pourtant…

Le dessin de Nicolas Juncker, souligne l’aspect burlesque, pour ne pas dire abracadabrantesque, de cette aventure improbable, oscillant entre fable et tragi-comédie, mais néanmoins étrangement véridique… Son trait nerveux et tout en hachures colle à merveille à ce complot surréaliste ourdi par un génie hanté par la folie, à moins que ça ne soit l’inverse… Car du génie à la folie, il n’y a bien souvent qu’un pas… Ses cadrages font montre d’une grande maîtrise et renforcent l'aspect loufoque et inimaginable des situations et des personnages…

Malet est un album captivant de bout en bout, qui met en scène avec un sens de la narration magistral une passionnante page d’histoire, rehaussé par une post-face restituant l’intrigue dans son contexte…
Le Korrigan


un bon album !


Histoire de faux
Enthousiasmée par le "Journal d’un cadet" de Juncker, j’ai pris à la bibliothèque cette bédé de l’auteur sans trop savoir à quoi m’attendre, les couvertures, la première comme la quatrième, étant plutôt énigmatiques, et je suis tombée sur une œuvre réellement atypique. "Paris, 1812. Maison de santé du docteur Dubuisson. Y sont internés malades et prisonniers politiques.

Claude François Malet est certainement un peu des deux. Ex-noble, ex-jacobin, ex-franc-maçon, ex-général, ex-trafiquant, ex-putschiste, depuis plusieurs années, Malet n’a qu’une constante… Malet conspire!" Et ce qu’il veut, en cet automne 1812, c’est s’emparer du pouvoir à Paris pendant que Napoléon s’embourbe en Russie. "— L’Empereur est mort, Lafon! Tué d’une balle dans la tête! — Que? Mais… comment… — Comment?!? Mais parce que je l’ai décidé, Lafon! Simplement parce que je l’ai décidé! Tu peux arrêter de prier ton dieu incompétent, Lafon! A partir d’aujourd’hui, il a trouvé son remplaçant!"

Armé d’un faux senatus-consulte, secondé par un caporal alcoolique en guise d’aide de camp et d’un étudiant arriviste en guise de commissaire, Malet s’empare du pouvoir à force de folie et d’audace: un coup d’Etat qui n’est qu’une "farce sur la crédulité". Et pourtant, tout est vrai dans cette histoire oubliée de l’Histoire. Nicolas Juncker revient dans l’annexe sur ses recherches, se défend d’avoir fait œuvre d’historien avec une véhémence que j’ai pour ma part trouvée amusante, mais il revendique hautement la véracité des faits et, très honnêtement, ses choix effectués parmi des sources contradictoires.

Grands aplats de noir et blanc et prégnance des hachures qui soulignent les fatigues de cette longue nuit pluvieuse, encres aquarellées pour signaler les flash-backs, personnages caricaturaux mais force des corps en constant mouvement, très beau travail de scénarisation plein de jeux de miroirs et de motifs récurrents, une multitude de trouvailles graphiques: si j’ai été relativement déstabilisée par l’histoire, j’ai été par contre totalement emballée par la forme, très maîtrisée.

Bref, une bédé qui est, pour ce que j’en sais, passée tout aussi inaperçue que les évènements qu’elle rapporte, et c’est bien dommage.

par Fanny Camoin
1000 visages



Vous aimerez si vous avez aimé...


Inspiration jeux de rôle

Cette fiche n' est référencée comme inspi pour aucun jeux de rôle.