Haute Sécurité s’inscrit dans la mouvance des séries télés américaine avec un rythme tendu et une tension qui va grandissante au fil des épisodes. Chaque histoire sera développé sur deux tomes et l’éditeur a eu l’excellente idée de faire paraître le diptyque en une fois, évitant ainsi une trop longue attente entre les deux tomes d’une même histoire.

L’univers carcéral semble revenu à la mode à en croire le succès de Prison Break. Le scénario concocté par le talentueux Joël Callède (qui avait signé les incontournable Enchaînés parus chez Vents d’Ouest, mais aussi les superbes « Dans la nuit » chez Delcourt) signe ici un scénario fort bien construit, qui ne laisse guère de moment de répit au lecteur.
Le premier tome est clairement un tome d’introduction qui pose les grandes lignes de l’intrigue et en esquisse les personnages principaux. S’il laisse un peu sur sa faim, force est de reconnaître que le second volume entre dans le vif du sujet.
Le format du diptyque permet, comme d’autres excellentes séries (Fog, pour ne citer qu’elle) de faire évoluer des personnages étoffés et de prendre le temps d’installer et de dérouler une intrigue qui aurait été trop étriquée dans un one-shot.
Pourtant, l’explication finale est peut être trop rapidement expédiée, répondant à la montée de tension en quelques pages, alors qu’il aurait pu être intéressant d’affiner et de développer un peu plus les motivations des différents protagonistes. Fallait-il pour autant développer l’intrigue sur trois album plutôt que sur deux, prendre le temps d’étoffer plus encore les différents protagonistes de l’intrigue, voir de développer une ou deux intrigue secondaire qui ancrerait plus encore le récit dans la réalité? La question reste en suspend…

Les personnages, tous en clair-obscur sont très intéressants, loin du manichéisme que l’on peut parfois retrouver dans de nombreuse série. Personne n’est ici ou tout blanc ou tout noir. Mais un savant mélange de ces deux extrêmes, qui leur confère cette humanité si précieuse au récit.

Le trait réaliste de Gihef s’affine au film de ses albums. Certains personnages au second plan sont peut être trop rapidement esquissé mais on sent dans son récit une certaine force et ses cadrages sont des plus percutants…

Un premier diptyque au final très prometteur pour cette nouvelle série réalisée par deux talentueux auteurs…