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L'Heure zéro
L'Heure zéro



Fiche descriptive

Policier

Pascal Thomas

François Morel, Danielle Darrieux, Melvil Poupaud...

31 octobre 2007

1h47

Chronique

Quelle drôle d'idée a eue Guillaume Neuville de rassembler pour des vacances de fin d'été à la Pointe aux Mouettes, chez sa tante la riche Camilla Tressilian, son ex-épouse Aude et la nouvelle tenante du titre, l'explosive Caroline, sous prétexte d'en faire des amies...
C'est de l'inconscience pour ne pas dire plus car il n'a quand même pas la naïveté de croire qu'elles vont tomber dans les bras l'une de l'autre.
Si ces deux femmes que tout oppose ne se sont pas encore écharpées, c'est qu'elles se retiennent. Pour l'instant. Les vertus calmantes de l'air marin et de la côte Bretonne, sans doute.... Mais les choses n'en resteront pas là.
Deux Madame Neuville sous le même toit, c'est une de trop. D'autant que l'Heure Zéro arrive : celle où tout converge pour que le crime parfait soit exécuté dans ses moindres détails...
Réticente à l'idée de recevoir sous son toit les deux épouses Neuville, Mme Tressilian finit par s'y résoudre. Elle sait qu'on ne peut rien contre l'évolution des moeurs.

Cette étrange réunion de famille tourne à la tragédie, lorsque l'on trouve un beau matin Mme Tressilian assassinée dans son lit, le crâne fracassé...
un bon film !


un vent de modernité
L’heure Zéro est une adaptation du roman d‘Agatha Christie, auteur britannique, qui a beaucoup apporté au roman policier par ses intrigues originales, ses enquêteurs décalés, de miss Marple. En passant par Hercule Poirot et son goût des huis clos. Une fois de plus la solution se trouvera plus dans les causes de la mort que dans la façon dont elle a été donnée, sur la personnalité complexe des différents protagonistes et sur le fait que le crime est, plus que jamais, la conséquence d’un enchaînement d’action ayant abouti à une conclusion tragique…

Après « Mon petit doigt m'a dit », Pascal Thomas s’empare une fois de plus d’un des romans d‘Agatha Christie pour jouer une partition originale et néanmoins fidèle à l’univers de l’auteur britannique. Alliant allégrement humour et mystère, comme bon nombre d’intrigue de l’auteur, l’histoire se met doucement en place, prenant le temps nécessaire de poser chacun des personnages et de tisser des liens troubles entres eux.
Le choix de n’avoir pas ancré l’histoire dans le temps,situant par la même l’intrigue hors du temps, apporte à l’ensemble un petit cachet désuet envoûtant…
Le spectateur assiste impuissant au drame qui se noue dans ce huis clos où se mêlent des personnalités fort diverses. Les acteurs semblent trop en faire mais l’aspect trop théâtrale de leur jeu pose d’emblée les personnages issus de cette haute bourgeoisie guindée et maniérés mais ou tous avancent masqués. Il n’y a guère que Caroline Neuville incarnée par une impressionnante Laura Smet qui rue dans les brancards et rejette cette société dont elle ne fait partie que par une alliance étrange. La satyre est grinçante et évoque parfois, par certain aspects, les films de Chabrol.
Par petite touche, à la manière des peintres impressionnistes, le cinéaste va apporter une nuance à un personnage, esquisser l’ombre d’un doute, complexifier les relations qui unissent les différents personnages…

L’heure zéro tarde à venir mais une fois que l’heure du crime a sonné et que Mme Tressilian est passée de vie à trépas, une personnage baroque, le commissaire Martin Bataille, entre en scène. Incarné par un François Morel qui n’en finit pas de nous surprendre, ce personnage haut en couleur renforce la pointe d’humour et de nonchalance dans cet univers lourd et pesant, pointe introduite par des domestiques au décalage fort sympathique.

L’heure zéro est une très bonne adaptation du roman Agatha Christie qui se regarde avec un réel plaisir si on se laisse prendre par cet intrigue ciselée et ses personnages baroques… La note de modernité et la pointe de folie que Pascal Thomas a su à cette intrigue n’est pas pour nous déplaire, bien au contraire!
Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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Maléfices a pour cadre la France de la Belle Époque (1870-1914), où les superstitions campagnardes et la mode citadine du spiritisme côtoient la pensée scientifique.
Crimes se déroule à la même époque et inscrit dans la tradition des littératures classique, fantastique et horrifique du XIXe siècle.