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Le 46e Etat
W.E.S.T.



Fiche descriptive

Western

W.E.S.T.

Tome 4

Xavier Dorison & Fabien Nury

Christian Rossi

Dargaud

Janvier 2008

Chroniques

L'identité du redoutable révolutionnaire Islero, alias le docteur Carlos Finlay, n'a pas encore été révélée au W.E.S.T, envoyé à Cuba par le gouvernement américain afin de veiller au bon déroulement des élections.
Objectif avoué de la Maison Blanche : faire de Cuba un État aux bottes des Américains. La raison est d'abord économique : les richesses naturelles de l'île ont entraîné d'importants investissements notamment de la part de la United Fruit qui entend conserver sa main mise. Mais sur place la situation est explosive, la révolution couve, le candidat présenté par les Américains n'a pas le soutien d'une grande partie de la population qui ne jure que par Islero.
Au comble des tensions, les membres de W.E.S.T sont écartelés par leur mission officielle et leurs sentiments personnels.
un excellent album!


il était une fois la révolution cubaine
Incontestablement, le format de narration en diptyque nous prouve une fois encore sa redoutable efficacité. Il permet de développer une histoire en s'attardant sur ses protagonistes sans délayer l'intrigue dans des tomes superflus.

Le 46ième Etat, quatrième tome de la série, poursuit l'histoire amorcée avec el Santero de façon brillante et impeccable. L'intrigue utilise avec maestria le contexte historique de l'île pour nous livrer une fresque magistrale teintée d'ésotérisme emprunté au vaudou que l'on nomme Santeria à la Havane... La révolte contre le capitalisme américain désireux de faire main basse sur la canne à sucre gronde et entraîne le lecteur dans la tourmente révolutionnaire qui n'est pas sans évoquer le magistral « il était une fois la révolution » de Sergio Leone.

Entre leur mission officielle et leurs sentiments personnels, les membres de W.E.S.T. vont avoir fort à faire. Ce dilemme confère à la série une saveur toute particulière, éloignant les protagonistes du schéma manichéen... Car les méchants de l'histoire sont plus à chercher du côté des commanditaires que des soutiens à Islero, symbole de la révolte contre un occupant... Occupant qui, sous le masque du libérateur, ne fait qu'imposer un nouveau joug pour faire main basse sur les richesses de l'île. Le contexte rencontre un étrange écho dans l'actualité récente et l'invasion de l'Irak, comme le souligne avec cynisme la dernière planche de l'album.

Les personnages qui constitue W.E.S.T. s'étoffent donc peu à peu mais manque toujours un peu d'épaisseur. Celui de Morton Chapel qui cache une fêlure ancienne semble moins lisse qu'il n'y paraît. Gageons que la suite de la série permettra aux auteurs d'étoffer ces personnages qui s'avéreront sans doute plus complexes qu'au prime abord.

Côté dessin, on retrouve avec un réel plaisir le style d'un Christian Rossi en très grande forme, de même que ses couleurs ocres qui confèrent à la série son identité. Certaines planches sont de toute beauté bien que le plaisir soit quelque peu gâché par la pliure centrale qui altère la lecture.

W.E.S.T est une série hybride, étrange mélange de mission impossible et des mystères de l'ouest ou la technologie a cédé la place à la magie et à l'ésotérisme. Une bien curieuse mais délicieuse et envoûtante alchimie... Incontournable, assurément!
Le Korrigan




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