Avec deux jours à tuer, Jean Becker nous propose sans doute l'un des ses meilleurs films depuis son superbe Eté meurtrier. Le casting est impeccable et tous les acteurs interprètent avec talent leurs personnages, à commencer par Albert Dupontel qui n'en finit pas de nous étonner tant par les films qu'il a lui même réalisé (Berni, le Créateur, enfermé dehors...) que par les personnages qu'il a incarné à l'écran.

Une fois encore, son personnage Antoine Méliot est incarné avec un talent certain. Si le scénario n'offre pas de surprises incroyables puisqu'on devine assez vite ce qui pousse ce publicitaire à faire table rase du passé, force est de reconnaître que son déroulement est bougrement efficace. Il a d'autant plus de force d'ailleurs lorsque le mystère s'estompe et que l'on devine le drame derrière la farce qui amorce le film. Difficile de rester insensible, tant à l'humour qu'à la tristesse que distille le film, le tout clos par une superbe chanson de Reggiani, proprement bouleversante.

Les dialogues acides et cruels, mise en scène sobre mais d'une efficacité redoutable, jeu d'acteur, musique... tout contribue à faire de ce film un petit bijou déstabilisant et bouleversant...

Deux jours à tuer est un film fort et efficace adapté du roman éponyme de François D'Epenoux. Réussite incontestable, il ne devrait laisser personne indifférent.