Chagement d’éditeur pour cette incontournable série d’aventure maritime. Patrice Pellerin a décidé de quitter son port d’attache suite à la démission des personnes avec qui il avait l’habitude de travailler. Pour inaugurer sa collaboration avec les éditions Quadrants, l’auteur nous propose de découvrir le premier tome du nouveau cycle de l’épervier sous forme de feuilleton.

C’est donc à travers trois cahiers à couverture souple que les lecteurs découvriront cette nouvelle aventure qui devrait mener le chevalier de Kermeur en Nouvelle France. Dans chacun de ces cahiers, l’auteur nous invitera à découvrir l’envers du décor à savoir les coulisses de l’album. De nombreux éléments historiques servant de toile de fond à l’intrigue de l’album sont explicités et l’auteur semble éprouver beaucoup de plaisir à nous faire partager sa passion de l’histoire. Les aventures de l’Epervier étant pour lui une invitation à découvrir une époque. On y découvre en outre des travaux préparatoires, des crayonnés saisissants, les différentes étapes de réalisation de la couverture ainsi qu’une interview dans laquelle l’auteur explique sa démarche artistique.
Le dossier est fort bien construit mais on peut regretter que ses auteurs ne soient pas clairement identifiés.

Les mauvaises langues pourront y voir une démarche purement mercantile et regretter la couverture souple mais pour ma part, j’ai beaucoup apprécié le dossier accompagnant l’album et l’aspect feuilletonesque qui évoque la démarche avortée de 32, audacieuse collection hélas avortée publiée par Futuropolis. On se prend à rêver à l’édition d’un coffret pour la publication du tome avec couverture rigide, afin d’y glisser ces trois volumes qui s’annoncent prometteur.

Le début de ce second cycle est particulièrement prenant. On retrouve avec plaisir notre héros dans ce panier de crabe qu’est la cour de Versailles. L’intrigue qui se noue est suffisamment prenante pour tenir le lecteur en haleine et le mystère qui plane sur les étranges événements survenus au Québec restant entier, on attend la suite avec une certaine impatience… D’autant que 16 pages, c’est pour le moins court! Quand au trait de Pellerin est fidèle à lui-même : réaliste et précis, des décors superbement réalisés, le tout avec ce soucis du détail qui le caractérise…

La sincérité de la démarche de l’auteur et sa volonté de partager sa passion en invitant le lecteur à découvrir l’envers du décor rendent ce premier rendez-vous très réussi…