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Valse avec Bachir
Valse avec Bachir



Fiche descriptive

Film de Guerre

Ari Folman

25 juin 2008

1h27

Chronique

Valse avec Bachir est un film autobiographique. Ari Folman, metteur en scène israélien, a rendez-vous en pleine nuit dans un bar avec un ami en proie à des cauchemars récurrents, au cours desquels il se retrouve systématiquement pourchassé par une meute de 26 chiens. 26, exactement le nombre de chiens qu'il a dû tuer au cours de la guerre du Liban, au début des années 80 !

Le lendemain, Ari, pour la première fois, retrouve un souvenir de cette période de sa vie. Une image muette, lancinante : lui-même, jeune soldat, se baigne devant Beyrouth avec deux camarades.

Il éprouve alors un besoin vital de découvrir la vérité à propos de cette fraction d'Histoire et de lui-même et décide, pour y parvenir, d'aller interviewer à travers le monde quelques-uns de ses anciens compagnons d'armes.

Plus Ari s'enfoncera à l'intérieur de sa mémoire, plus les images oubliées referont surface.
un excellent film!


dur, sans concession mais nécessaire
Valse avec Bachir est un film dur, sans concession et nécessaire. Rien n'y est épargné : la violence, la peur ni les larmes. Et pour cause.
Loin d'être un repentir facile, c'est un retour sur un drame humain dans toute son horreur qui est proposé par le réalisateur. Nul besoin de réviser ses bases en Histoire pour aller le voir. Il parle de lui-même. Les hommes ont mal, se souviennent ou au contraire refusent ou refoulent les images d'une guerre pas si vieille que ça. Et au gré des discussions les flashes arrivent. Les nuits sont longues aujourd'hui, les hommes continuent de souffrir : on ne peut rester de marbre face à une telle horreur. Le quotidien, le retour à la vie civile moins de trente ans après reste rythmé par ces souvenirs brûlants, qui grattent et ne cicatrisent pas.
'L'ancienne' génération témoigne au travers de mots simples. La VO permet de ressentir la tension mais aussi le calme qui habitent les survivants. Leurs désespoirs, leurs mensonges aussi... car il faut bien trouver le sommeil et continuer à avancer.

De cette réalité, de cette guerre, presque tout est montré : le front bien sûr, mais aussi la vie à l'arrière, celle qui continue avec les mères aux fourneaux, les filles qui s'agitent en boîte, les jeunes gens amoureux, les vieux qui craignent pour l'avenir. Le quotidien en somme, contraste effrayant et ressourçant avec la boue mêlée de sang qui attend les conscrits.
On en ressort évidemment ébranlé, pour ne pas dire bouleversé. Les dessins subliment un récit émaillé de témoignages, les dernières images sont presque de trop mais ont le mérite de rappeler qu'on ne vit pas dans un univers merveilleux et qu'une fois la télé éteinte la vie reprend normalement son cours. Pas après un tel film. Car il n'y pas d'excuses possibles pour justifier la barbarie. Les contradictions sont là : peuple martyr, peuple bourreau ? Un éternel revirement ? Pas de questions religieuses mais philosphiques, intrinsèquement humaines sur des ordres que l'on peut être amené à suivre sans les comprendre, sans en connaître leurs finalités sur le moment. Pour découvrir l'indicible ensuite. Que faire alors ? Comment vivre après ?

Un point pourtant m'a interpellée plus que tous les autres : la place des femmes. Les femmes sont de belles allégories mais leur seul droit à la parole se limite par des cris, des hurlements. Leurs voix ne résonnent pas autrement. Elles sont belles, tentantes, sirènes ou mères et muettes.

A un moment où Israël connaît de nouveaux conflits frontaliers ce film d'animation vient rappeler, par des dessins aux lignes épurées et un rythme atypique, que n'importe quelle guerre se résume à un monceau d'atrocités. Que tous les acteurs, qu'ils soient soldats, hommes politiques ou fassent partis du peuple, seront concernés. Et marqués au fer rouge. Que la moindre décision peut entraîner une dérive où l'humain dévoile la pire de ses facettes.
Et que rien de tout cela ne vient empêcher que de tels évènements se reproduisent vingt ou trente ans après.

[une chronique signée Lullaby]
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Inspiration jeux de rôle

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